Erdogan attendu à Charm el-Cheikh pour une conférence sur la reconstruction de Gaza, aux côtés de Trump et des dirigeants européens

Le président turc Recep Tayyip Erdogan participera à la conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza, prévue à Charm el-Cheikh, en Égypte. Selon la chaîne turque NTV, cet événement réunira plusieurs dirigeants arabes et européens autour d’une double séquence : une cérémonie célébrant la signature de l’accord entre Israël et le Hamas, suivie d’un sommet consacré à la phase post-guerre et à la réhabilitation de la région.

D’après un responsable de l’Union européenne cité par Reuters, le président du Conseil européen, António Costa, a également confirmé sa participation. Le président américain Donald Trump, artisan de l’accord de cessez-le-feu et de la libération progressive des otages, sera également présent, dans ce qui s’annonce comme une vitrine diplomatique majeure pour son administration.

Le choix de Charm el-Cheikh n’est pas anodin : la station balnéaire égyptienne a souvent servi de cadre à des conférences de paix au Proche-Orient, notamment après les accords d’Oslo et les initiatives de relance du processus israélo-palestinien. Cette fois encore, l’objectif affiché est d’assurer une coordination internationale pour la reconstruction, sous la supervision conjointe des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar — les trois médiateurs du nouvel accord.

La participation d’Erdogan soulève néanmoins des questions politiques. Longtemps critique virulent d’Israël, le président turc tente depuis plusieurs mois de repositionner Ankara comme puissance régionale pragmatique, capable de dialoguer à la fois avec Washington, Jérusalem et le monde arabe. Selon les analystes, cette conférence pourrait offrir à Erdogan une occasion de réhabiliter son image sur la scène internationale après des années de tensions diplomatiques.

Du côté israélien, aucune confirmation officielle n’a encore été donnée sur la composition de la délégation qui se rendra à Charm el-Cheikh, mais des sources diplomatiques évoquent une possible participation du ministre des Affaires étrangères Israel Katz ou d’un représentant du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Israël entend participer aux discussions techniques sur la reconstruction « sans perdre de vue la priorité absolue : la sécurité de ses frontières et la neutralisation complète du Hamas », selon un communiqué publié à Jérusalem.

Cette conférence pourrait ainsi devenir le théâtre d’un fragile équilibre entre ambitions humanitaires, rivalités régionales et calculs politiques. La Turquie espère y jouer un rôle central dans la gestion des flux d’aide et des chantiers civils, tandis que les États-Unis insisteront sur le contrôle strict des matériaux entrant dans Gaza, afin d’empêcher toute réutilisation militaire. L’Union européenne, de son côté, plaidera pour un « cadre de reconstruction durable et transparent », selon les termes d’un communiqué publié à Bruxelles.

Si la cérémonie prévue à Charm el-Cheikh marquera symboliquement la fin d’une phase de guerre, elle ouvrira surtout une nouvelle ère diplomatique, où chaque acteur cherchera à peser sur l’avenir politique et économique de Gaza. La présence simultanée d’Erdogan, de Trump et des dirigeants européens illustre à quel point la reconstruction de l’enclave palestinienne dépasse les frontières régionales pour devenir une question stratégique mondiale.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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