Alors que la première phase de l’accord d’échange d’otages doit s’exécuter dans les prochaines heures, le ministre de la Défense Israel Katz a annoncé quelle sera, selon lui, la priorité stratégique d’Israël pour l’après-accord : la destruction complète du réseau de tunnels du Hamas à Gaza, conduite par l’armée israélienne et contrôlée « via un mécanisme international mené et supervisé par les États-Unis ». Katz affirme avoir déjà ordonné à Tsahal de se préparer à cette « mission critique ». (כיפה)
Les faits : une consigne claire au lendemain de la libération des otages
Dans un court message posté sur la plate-forme X, Israel Katz a résumé ce que, selon lui, doit être l’étape suivante après la restitution des captifs : « l’effondrement de l’ensemble des tunnels terroristes du Hamas à Gaza » — non seulement par une action militaire israélienne mais « conjointement avec le mécanisme international qui sera mis en place sous la houlette et la supervision des États-Unis ». Il a précisé que, malgré les critiques envers l’accord, il a déjà instruit l’armée de se préparer à exécuter cette mission. (כיפה)
Parallèlement, les autorités internationales et israéliennes ont négocié la création de forces et d’instances de suivi pluri-nationales chargées de la gestion des étapes post-accord : recherche des captifs non présentés dans les premières 72 heures, coordination de l’aide humanitaire et mécanismes de vérification sur le terrain impliquant les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et d’autres acteurs régionaux. Ce cadre a été évoqué publiquement dans les jours précédant la mise en œuvre de la transaction. (ynet)
Réactions politiques et militaires : prudence et exigence de garanties
L’annonce de Katz fait écho à une inquiétude largement partagée à droite : comment empêcher que le Hamas, affaibli mais toujours structuré, ne retrouve à terme la capacité militaire qui lui permettrait de menacer à nouveau Israël ? Pour de nombreux responsables, la simple remise d’otages contre des prisonniers ou la suspension temporaire des hostilités ne suffisent pas si l’architecture souterraine — l’ossature logistique des opérations terroristes — reste intacte. (כיפה)
Du côté militaire, l’Armée de défense d’Israël affirme avoir déjà pris des dispositions de déploiement et de reconfiguration des unités afin d’être en mesure d’attaquer des réseaux souterrains complexes ; en revanche, le choix des modalités (assaut massif, opérations ciblées, ingénierie de contre-tunnels, appui aérien coordonné avec acteurs internationaux) dépendra des mandats politiques et des contraintes que fixera le mécanisme international de supervision. Les autorités israéliennes ont par ailleurs reçu des assurances ponctuelles de partenaires étrangers, mais demeurent prudentes quant aux garanties opérationnelles concrètes. (כאן | תאגיד השידור הישראלי)
Analyse : pourquoi les tunnels constituent l’« objectif principal »
Les tunnels représentent aujourd’hui la principale capacité du Hamas à opérer au-dessus et au-dessous du sol : ils servent au transit d’armes, à la dissimulation de combattants, au passage d’équipements lourds et à la surprise tactique. Les neutraliser, c’est neutraliser la colonne vertébrale logistique d’un mouvement qui s’appuie sur un maillage souterrain pour frapper et résister. D’un point de vue stratégique, la destruction de ces infrastructures vise donc à transformer une victoire tactique (libération d’otages) en avantage stratégique durable. (כאן | תאגיד השידור הישראלי)
Mais la tâche est techniquement ardue : certaines galeries sont profondes, renforcées, parfois camouflées sous des zones civiles ou même sous des installations qu’Israël hésitera à frapper pour réduire les dommages collatéraux. D’où l’intérêt affiché d’un contrôle international — pour assurer la vérification, réduire le risque d’accusations diplomatiques et appuyer, par des observateurs tiers, la légitimité des opérations ciblées. Reste la question majeure : qui contrôlera réellement la mise en œuvre et comment concilier efficacité opérationnelle et contraintes politiques ? (ynet)
Dimension internationale : un mécanisme sous supervision américaine
Le rôle proposé pour Washington n’est pas anecdotique. Les États-Unis disposent des moyens diplomatiques et logistiques pour orchestrer — au moins en parole — un mécanisme de supervision impliquant des partenaires régionaux (Égypte, Qatar, Turquie) et des organismes humanitaires. Ce cadre offrirait à Israël une couverture politique et à la communauté internationale un canal pour contrôler l’arrivée d’équipements en bande de Gaza. Mais la durabilité d’un tel mécanisme dépendra de la clarté des mandats, de l’engagement financier et de la détermination politique des principaux bailleurs. (Haaretz)
Conséquences et risques : entre stabilisation et piège d’une normalisation incomplète
Si la neutralisation des tunnels est réalisée efficacement, Israël gagnerait en temps et marge de manœuvre pour pousser un agenda international de reconstruction sous supervision stricte, limitant le retour possible d’une capacité offensive structurée. À l’inverse, un échec technique ou politique — lenteur du mécanisme international, contraintes opérationnelles, refus de certains acteurs régionaux — risquerait de transformer la trêve en une pause précaire, où le Hamas conserverait assez de capacités pour renaître à moyen terme.
Politiquement, l’exigence de Katz renforcera la pression sur le gouvernement pour afficher des résultats tangibles ; socialement, elle alimente les attentes de sécurité d’une population traumatisée. Le risque est que, faute de résultats rapides, la défiance intérieure contre la classe politique s’accentue. (כיפה)
Conclusion — opération technique, compromis politique
La feuille de route annoncée par Israel Katz révèle l’enjeu central de la période post-accord : transformer le rendez-vous humanitaire (le retour d’otages) en gain stratégique durable. La destruction des tunnels du Hamas est un objectif logique, mais sa mise en œuvre exige une combinaison rare — compétence militaire, appui diplomatique international et acceptation politique intérieure — que seule une étroite coordination entre Washington, Le Caire, Jérusalem et acteurs régionaux peut fournir. Faute de quoi, l’après-accord pourrait se réduire à un fragile équilibre temporaire. (כיפה)
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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