C’est une scène qu’Israël n’avait plus vécue depuis plus de sept cents jours : des mères entendant à nouveau la voix de leurs enfants disparus, des frères reconnaissant un timbre oublié, des familles suspendues à un téléphone pour une conversation venue du cœur de Gaza.
Le 13 octobre 2025, alors que les sept premiers otages israéliens libérés arrivaient à la base de Re’im, les familles d’autres captifs encore retenus ont reçu un appel inattendu : le Hamas lui-même permettait à certains otages de parler à leurs proches.
Un geste aussi cynique qu’inattendu, survenu en marge de la deuxième phase de libération prévue à 10h du matin.
Pour les familles, c’était un instant d’éternité.
“Maman, c’est moi. Tiens bon.”
Les premières images publiées par Tsahal et confirmées par Ynet montrent Einav Zangauker, la mère de Matan, éclatant en sanglots en entendant la voix de son fils pour la première fois depuis 738 jours.
“Maman, c’est moi. Tiens bon. Je reviens bientôt”, a-t-il dit, depuis un lieu tenu secret à l’intérieur de la bande de Gaza.
L’appel, d’une durée de moins de deux minutes, a été passé sous la supervision de membres du Hamas. Matan figure sur la liste du second groupe d’otages dont la libération était prévue dans la matinée depuis la région de Khan Younès.
Pour Einav, cette voix fut “le son le plus doux de l’histoire”.
“Je savais qu’il était vivant, mais l’entendre, c’est sentir le miracle. Ce n’est plus une photo, c’est mon fils.”
(source : Ynet)
Les jumeaux Berman et les frères Cunio
Parmi les échanges les plus émouvants figurent ceux des jumeaux Gali et Ziv Berman, libérés dans la première vague, et de leurs jeunes cousins David et Ariel Cunio, encore détenus.
Hamas aurait, selon plusieurs sources israéliennes, organisé des appels croisés entre les familles et les otages en attente de transfert. Une stratégie de communication macabre, destinée à prouver que les captifs restants étaient “en vie et traités humainement”.
Mais ces appels ont eu un effet inverse. Ils ont galvanisé un pays tout entier.
“Nous n’avons pas dormi depuis deux ans”, confie la grand-mère des Cunio . “Et soudain, à 9h du matin, on entend leurs voix. Même s’ils sont encore là -bas, c’est comme s’ils revenaient déjà .”
À la même heure, Nimrod Cohen, jeune réserviste enlevé lors du massacre du 7 octobre, a parlé brièvement avec sa mère depuis Gaza. Selon les enregistrements, il aurait dit :
“Ne pleure plus. Dis à papa que je vois la lumière.”
L’organisation des retrouvailles
Au bureau du Premier ministre, la direction chargée des otages a confirmé avoir mis en place un protocole psychologique pour préparer les familles à ces communications soudaines.
“Chaque appel est encadré par des psychologues, médecins et officiers. Ce sont des moments d’intensité extrême où la joie se mêle à la peur.”
(source : Bureau du Premier ministre)
Pendant ce temps, à la base de Re’im, Sara et Benjamin Netanyahou continuaient d’accueillir les otages libérés. Dans un mot manuscrit joint à chaque kit de retour, le couple écrivait :
“Vous n’étiez jamais seuls. Israël vous a portés dans sa prière chaque jour.”
L’atmosphère, selon les témoins, oscillait entre recueillement et euphorie. Les soldats présents ont formé une haie d’honneur, tandis qu’un officier du génie soufflait un shofar à l’entrée du camp, symbole de délivrance.
Une nation en communion
Partout dans le pays, les synagogues ont récité le psaume 126 — “Quand l’Éternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme dans un rêve.”
À Jérusalem, à Haïfa, à Beer-Sheva, les places publiques ont réuni des familles portant les portraits de leurs proches toujours retenus. Les messages de soutien se sont multipliés sur les réseaux sous le hashtag #AmYisraelChai.
L’ancien ministre Benny Gantz a salué sur X “le courage des mères d’Israël”, ajoutant :
“Ces voix venues de Gaza nous rappellent que notre peuple ne renonce jamais à ses enfants.”
Ce 13 octobre restera comme le jour où la voix a précédé le retour, où la parole a franchi les tunnels avant les corps.
Et pour Israël, une certitude renaît : tant qu’un seul de nos otages respire, le pays entier respire avec lui.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés
Â
