Après la rupture du cessez-le-feu par le Hamás, Tsahal a mené dimanche soir une série de frappes massives sur la bande de Gaza. Parmi les cibles : une galerie souterraine de six kilomètres à Khan Younès, longtemps épargnée pour éviter de blesser les otages israéliens.
Dimanche soir, les avions de chasse de l’armée de l’air israélienne ont pilonné des dizaines d’objectifs du Hamás dans toute la bande de Gaza, en représailles à une violation flagrante du cessez-le-feu par l’organisation terroriste. Selon le communiqué du porte-parole de Tsahal, les frappes ont visé des entrepôts d’armes, des infrastructures militaires, des positions de tir et des cellules de combat prêtes à attaquer les forces israéliennes.
Mais c’est une cible précise qui retient l’attention : une galerie souterraine de six kilomètres, dans la région de Khan Younès, au sud de la bande. D’après Amir Segal, journaliste politique et commentateur pour Channel 12, « il s’agit d’un tunnel où des otages israéliens auraient été détenus jusqu’à récemment. Tsahal l’avait volontairement épargné depuis des mois pour éviter toute perte humaine du côté israélien ».
Cette précision, lourde de sens, illustre la complexité morale à laquelle l’armée israélienne fait face depuis le 7 octobre 2023 : combattre un ennemi qui se cache littéralement sous des civils, tout en protégeant ses propres captifs. Tsahal affirme que plus de 120 munitions de précision ont été utilisées pour neutraliser le réseau souterrain sans provoquer d’effondrement total du secteur, ce qui pourrait indiquer une opération calibrée, non pas punitive, mais préventive.
Une violation du cessez-le-feu et une réponse immédiate
Le cessez-le-feu en vigueur depuis plusieurs jours a été rompu par une série de tirs du Hamás contre le sud d’Israël. Dans une déclaration ferme, le porte-parole militaire a affirmé : « L’armée continuera d’agir pour supprimer toute menace contre l’État d’Israël. »
Cette riposte marque la fin de la retenue stratégique observée depuis la trêve. Les sources politiques citées par Amir Segal précisent que le gouvernement israélien a suspendu l’entrée des camions humanitaires à Gaza tant que le Hamás ne reprendra pas la restitution des corps des otages « à un rythme satisfaisant ».
Un « גורם מדיני » (source politique officielle) a confié : « Nous n’ouvrirons pas Rafah tant que le Hamás fera obstruction. » Ce langage rare reflète une colère croissante au sein du gouvernement, qui voit dans cette rupture du cessez-le-feu un acte de défi direct contre les efforts diplomatiques menés avec Washington et Le Caire.
Khan Younès, symbole du dilemme israélien
Khan Younès est aujourd’hui au centre des attentions stratégiques. C’est là que se concentrent les dernières poches de résistance du Hamás, mais aussi plusieurs complexes souterrains servant à la fois de caches d’armes et de prisons pour otages.
Pendant des mois, Tsahal a évité d’attaquer cette zone, préférant attendre la libération progressive des captifs. Cette prudence a été critiquée par certains responsables politiques, estimant qu’Israël « perdait du temps », mais saluée par d’autres comme une preuve d’humanité au cœur d’une guerre impitoyable.
Les analystes militaires israéliens, cités par Infos-Israel.News, rappellent que le sud de Gaza concentre aujourd’hui 70 % des infrastructures stratégiques du Hamás, et que l’organisation terroriste « ne se démantèlera pas sans une présence au sol durable ». Une éventuelle reprise des opérations terrestres n’est donc pas exclue — avec l’aval américain si le désarmement total du mouvement n’est pas obtenu par la voie diplomatique.
Un signal de fermeté
En frappant à nouveau Khan Younès, Tsahal envoie un signal clair : Israël ne tolérera plus les « pauses tactiques » ni les trêves violées. Le message est aussi destiné à la communauté internationale : l’État hébreu se réserve le droit de défendre ses citoyens et de poursuivre la destruction systématique des réseaux terroristes.
À mesure que la diplomatie américaine évoque la possibilité d’une force multinationale de désarmement, Israël reste sceptique. Comme l’a écrit Amir Segal : « Le véritable test n’est pas la durée des bombardements, mais le désarmement. C’est là que se jouera l’avenir d’Israël. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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