Le Hamas a pris le contrĂŽle du siĂšge du Gaza Community Mental Health Program (GCMHP), une ONG palestinienne travaillant avec lâUNICEF et lâOMS pour la santĂ© mentale des civils. Une nouvelle dĂ©monstration de lâemprise totalitaire du mouvement islamiste, qui dĂ©tourne jusquâĂ lâaide humanitaire destinĂ©e Ă son propre peuple.
Les faits se sont produits le 13 octobre, en plein cessez-le-feu temporaire Ă Gaza. Selon une dĂ©claration officielle publiĂ©e cette semaine, le Gaza Community Mental Health Program (GCMHP) â organisation locale reconnue et soutenue par lâONU â a Ă©tĂ© occupĂ© de force par des hommes armĂ©s du Hamas. Les membres de lâONG ont Ă©tĂ© expulsĂ©s, remplacĂ©s par des militants et leurs familles, transformant le centre en base logistique pour les cadres du mouvement.
Lâinformation, rĂ©vĂ©lĂ©e par le rĂ©seau Behold Israel dâAmir Tsarfati et confirmĂ©e par le Jerusalem Post, a provoquĂ© une onde de choc dans les milieux humanitaires. Lâorganisation, fondĂ©e par le psychiatre Eyad Sarraj et longtemps considĂ©rĂ©e comme un modĂšle de coopĂ©ration entre les Palestiniens et les institutions internationales, a publiĂ© un communiquĂ© inhabituellement ferme :
âNos bureaux de Gaza City ont Ă©tĂ© saisis par la force. Des familles de combattants sây sont installĂ©es. Nous demandons aux autoritĂ©s internationales dâintervenir pour permettre Ă notre Ă©quipe de reprendre son travail.â
Selon plusieurs sources internes, les locaux de GCMHP Ă©taient utilisĂ©s pour fournir des services psychologiques aux enfants traumatisĂ©s par la guerre et pour former des mĂ©decins palestiniens en partenariat avec lâUniversitĂ© Al-Quds et lâOMS. Leur confiscation met un terme brutal Ă ces programmes essentiels.
Le Hamas, pour sa part, nâa pas dĂ©menti. Au contraire, des canaux Telegram proches du mouvement ont justifiĂ© la prise des lieux en expliquant quâils âĂ©taient temporairement rĂ©quisitionnĂ©s pour loger des familles dĂ©placĂ©esâ. Une justification que conteste fermement le personnel de GCMHP : âIl ne sâagit pas dâune aide humanitaire mais dâune occupation armĂ©e.â
Pour IsraĂ«l, cet Ă©pisode illustre parfaitement le double jeu du Hamas, qui se prĂ©sente comme victime tout en sabotant les rares institutions civiles palestiniennes autonomes. âCe mouvement terroriste transforme tout ce quâil touche en infrastructure militaire â mĂȘme les Ă©coles, les mosquĂ©es, les hĂŽpitaux et maintenant les cliniques mentalesâ, a dĂ©clarĂ© un porte-parole du ministĂšre israĂ©lien des Affaires Ă©trangĂšres.
Le Jerusalem Post cite aussi une source du renseignement israĂ©lien selon laquelle plusieurs ONG opĂ©rant Ă Gaza ont subi des âpressions similairesâ ces derniers mois, notamment MĂ©decins du Monde et Save the Children. Le Hamas chercherait Ă contrĂŽler la communication et la logistique humanitaire afin dâimposer sa propagande et dĂ©tourner les aides internationales.
DâaprĂšs les analystes de lâInstitut pour la StratĂ©gie et la SĂ©curitĂ© dâIsraĂ«l (INSS), cette mĂ©thode nâest pas nouvelle :
âLe Hamas a compris que les ONG internationales sont son principal bouclier moral. En infiltrant leurs bureaux et en réécrivant leurs rapports, il maintient lâimage dâun Gaza âassiĂ©gĂ©â tout en consolidant son pouvoir militaire.â
Le GCMHP, fondĂ© en 1990, Ă©tait jusquâici financĂ© par plusieurs fondations europĂ©ennes et par le programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD). Selon ses responsables, la prise du siĂšge met en danger les donnĂ©es sensibles sur des milliers de patients souffrant de stress post-traumatique. âNous craignons que ces dossiers mĂ©dicaux soient utilisĂ©s pour identifier ou faire pression sur certaines famillesâ, avertit un ancien coordinateur du projet.
Pour IsraĂ«l, cette confiscation nâest quâun symptĂŽme dâune crise plus large : celle dâune sociĂ©tĂ© civile palestinienne muselĂ©e par une organisation qui ne tolĂšre aucun espace indĂ©pendant. Le politologue israĂ©lien Michael Milshtein, spĂ©cialiste du Hamas, rĂ©sume :
âĂ Gaza, il nâexiste plus de distinction entre le militaire et le civil. Le Hamas a absorbĂ© toutes les institutions : les syndicats, les ONG, les universitĂ©s. Câest le modĂšle du totalitarisme islamiste.â
Du cĂŽtĂ© des Nations unies, la rĂ©action reste timide. LâUNICEF a reconnu dans une note interne âun incident prĂ©occupantâ, mais nâa pas condamnĂ© explicitement le Hamas. LâOMS, de son cĂŽtĂ©, affirme âĂȘtre en contact avec toutes les parties pour rĂ©tablir les activitĂ©s mĂ©dicalesâ. Une prudence diplomatique qui tranche avec la fermetĂ© israĂ©lienne.
Car derriĂšre le silence international, se cache une rĂ©alitĂ© politique : lâimpossibilitĂ© de rĂ©habiliter Gaza sans neutraliser le Hamas. En dĂ©truisant les structures humanitaires qui Ă©chappent Ă son contrĂŽle, le mouvement islamiste montre quâil prĂ©fĂšre maintenir son pouvoir sur un champ de ruines plutĂŽt que de permettre la reconstruction dâune sociĂ©tĂ© libre.
Ă Gaza, mĂȘme les psychologues ont Ă©tĂ© chassĂ©s de leur cabinet par des miliciens. Et pendant que lâONU se tait, les familles palestiniennes qui cherchaient de lâaide se retrouvent Ă la merci dâun rĂ©gime de peur. Le Hamas ne soigne pas les Ăąmes brisĂ©es de Gaza : il sâen nourrit.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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