C’est une révélation aussi dérangeante que tragique. Un rapport militaire israélien, autorisé à la publication par le censeur, dévoile que le Hamas a délibérément exploité la retenue morale de Tsahal pour mener des attaques meurtrières contre ses soldats. Douze militaires israéliens ont ainsi été tués depuis des zones de Gaza que l’armée s’était volontairement interdit de bombarder, de peur d’y atteindre un seul otage vivant. Le Hamas a compris ce que peu d’armées au monde comprennent : la compassion peut devenir une arme.
Pendant plusieurs mois, des unités d’élite israéliennes ont opéré dans le sud de la bande de Gaza, au cœur d’un champ de bataille urbain saturé de pièges. Certaines zones, identifiées par les renseignements comme abritant des captifs israéliens, avaient été classées « interdites de frappe ». Le Hamas l’a vite su. Dans ces « sanctuaires humanitaires », les terroristes gardaient les otages tout en lançant des offensives meurtrières contre les positions israéliennes.
Selon les informations de plusieurs correspondants militaires, les combattants du Hamas tiraient, se repliaient dans ces secteurs protégés, puis ressortaient pour frapper à nouveau, certains jusqu’à dix fois dans la même journée. À chaque fois, les avions israéliens restaient en attente, contraints par le dilemme éthique : sauver un otage ou sauver leurs hommes.
Le coût humain d’un choix moral
Le résultat est accablant : douze jeunes soldats, parmi lesquels plusieurs réservistes, ont trouvé la mort dans ces conditions. Un seul otage était détenu dans la zone concernée.
« Si vous justifiez la mort de douze soldats au nom de la vie d’un seul captif, alors vous êtes vous-même prisonnier de la logique du Hamas », écrivait un officier dans une tribune interne reprise par Tsarfati.
Cette phrase résume toute la tragédie d’une guerre où l’éthique devient une faiblesse exploitée par l’ennemi.
Le Hamas, en habitué du cynisme, a su transformer la compassion israélienne en levier stratégique. Il savait que Tsahal, soumise à une surveillance internationale permanente, hésiterait à frapper. Il savait que chaque victime civile serait utilisée contre Israël dans la bataille médiatique mondiale. Et il savait que la moindre rumeur d’otage vivant dans une zone donnée suffirait à paralyser une opération militaire.
La guerre asymétrique poussée à l’extrême
Ce mode opératoire illustre la nature même de la guerre asymétrique : un affrontement où la morale d’un camp devient la ressource militaire de l’autre.
Le Hamas ne cherche pas à vaincre Tsahal sur le terrain, mais à l’épuiser psychologiquement. Chaque tir depuis une zone « immunisée » par les considérations éthiques israéliennes transforme la retenue en piège.
Les officiers de terrain témoignent de ce paradoxe cruel. « Nous pouvions voir les tirs venir de cette zone, mais nous ne pouvions pas riposter », raconte un commandant du régiment Givati. « Ils savaient exactement où frapper. »
Cette tactique, proche de celle du Hezbollah au Liban en 2006, démontre la sophistication tactique d’une organisation qui ne se cache plus de son utilisation systématique des civils comme boucliers humains.
Le dilemme israélien : humanité ou survie
Face à cette guerre du mensonge et de la manipulation morale, Israël se retrouve devant une question vertigineuse : comment rester fidèle à ses valeurs sans condamner ses soldats à mourir ?
Le chef d’état-major Herzi Halevi a ordonné une réévaluation complète des règles d’engagement dans les zones susceptibles d’abriter des otages. Selon des sources citées par Ynet, l’armée envisage désormais de combiner renseignement en temps réel, drones miniaturisés et équipes spéciales capables d’entrer en zone « sensible » avant toute frappe.
Mais sur le plan politique, la fracture s’élargit. Certains ministres de droite dénoncent « un excès de scrupules » et réclament une doctrine plus dure. D’autres, au contraire, rappellent que « perdre son humanité, c’est donner la victoire au Hamas ».
Ce débat divise jusqu’au sein des familles endeuillées : faut-il risquer des vies pour un seul captif, ou préserver les forces de défense pour les missions suivantes ?
Une guerre psychologique redoutable
En transformant chaque otage en bouclier stratégique, le Hamas a enfermé Israël dans une double prison : celle de la morale et celle de l’image.
Chaque décision militaire devient un test éthique, chaque hésitation un aveu de vulnérabilité. Dans les réseaux sociaux arabes, les porte-parole du mouvement se vantent déjà d’avoir « tenu en échec l’armée la plus morale du monde ».
Mais cette guerre de perception n’est pas terminée. Car si Tsahal s’adapte, elle le fait sans renoncer à ce qui la définit : la défense d’un peuple qui refuse de devenir comme ceux qui veulent le détruire.
Israël face à son propre miroir
L’affaire révèle une vérité plus vaste : dans cette guerre prolongée, Israël n’affronte pas seulement le Hamas, mais sa propre conscience.
Les soldats tombés à cause de ces « zones interdites » ne sont pas morts pour rien. Ils incarnent le prix de la fidélité à un code moral unique, celui qui distingue l’État hébreu de ses ennemis.
Comme l’a rappelé un ancien chef du Shin Bet, « nous ne pouvons pas nous permettre d’être des barbares, même face à la barbarie ».
Au bout du compte, le Hamas a peut-être cru avoir trouvé la faille morale d’Israël. Mais cette faille est aussi sa force : celle d’un pays qui continue de se battre pour la vie, même dans la mort, et qui refuse de transformer la vengeance en politique.
Dans cette guerre de civilisation, Israël ne se bat pas seulement pour sa sécurité — il se bat pour rester humain.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés
Â





