Israël Katz : « La démilitarisation totale de Gaza est la clé du triomphe israélien »

Au lendemain de nouvelles frappes ciblées à Nusseirat, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a fixé le cap stratégique : la victoire totale passera par la destruction complète du réseau de tunnels du Hamas et le désarmement intégral de ses forces. Dans une déclaration officielle, Katz a décrit ces deux objectifs comme « la condition non négociable pour assurer la sécurité d’Israël et la stabilité régionale ».

Ce message, relayé par les principaux médias israéliens, intervient alors que près de 60 % des tunnels souterrains du Hamas seraient encore opérationnels, selon une évaluation conjointe de Tsahal et du Shin Bet. L’armée a reçu pour instruction d’en faire désormais « la priorité absolue » dans la zone dite « jaune », sous contrôle israélien.

La victoire passe sous terre

Le réseau souterrain du Hamas — surnommé par les militaires « le métro de Gaza » — représente depuis plus d’une décennie l’ossature tactique du mouvement islamiste. Ces galeries, estimées à plus de 500 kilomètres cumulés, servent à stocker des armes, à déplacer des combattants et à cacher les otages.
D’après Ynet et Kan News, les forces du génie israélien ont déjà détruit plus de 3 000 points d’accès, mais des centaines d’autres restent actifs. « Tant que ces tunnels existeront, Gaza restera une base terroriste », a déclaré Katz.

L’ancien ministre des Transports devenu chef de la Défense a également souligné l’importance de la coordination avec Washington : « Le président Trump a parfaitement compris que le désarmement du Hamas n’est pas un détail, mais la garantie d’un nouvel ordre sécuritaire au Proche-Orient. »

Une coopération stratégique avec Washington

Les discussions entre Katz et les représentants américains se multiplient. Selon Reuters, des échanges réguliers ont lieu avec le CENTCOM et les émissaires spéciaux du président Trump. Le Pentagone suit de près la mise en œuvre du plan israélien, qui s’aligne partiellement sur la « Trump Peace & Stability Initiative », un document confidentiel circulant à Washington depuis septembre.

Un haut diplomate américain cité par Politico affirme : « Les États-Unis soutiennent la démilitarisation totale du Hamas, mais insistent sur la nécessité d’une phase de transition encadrée par des forces arabes modérées. »
Cette mention renvoie au rôle envisagé des Émirats arabes unis et de l’Égypte, appelés à superviser une éventuelle reconstruction post-Hamas — à condition qu’Israël conserve le contrôle sécuritaire du territoire.

Le dilemme politique à Jérusalem

Sur le plan intérieur, la position de Katz fait consensus dans le gouvernement, mais réveille d’anciennes fractures. Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich redoute qu’une démilitarisation supervisée par des partenaires arabes ne serve de prétexte à un retour politique de l’Autorité palestinienne.
Le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, proche du Premier ministre Netanyahou, lui a répondu sans détour : « Ce qui compte à Gaza, ce n’est pas la présence symbolique, mais qui contrôle les armes. Israël doit garder le doigt sur la gâchette. »

Dans les rangs de l’opposition, Yair Lapid a raillé la majorité, accusant le gouvernement de « perdre la main » : il a admis que son propre vote en faveur d’un texte sur la souveraineté en Judée-Samarie n’était qu’une « provocation politique » pour exposer les divisions de la coalition. Une manœuvre révélatrice du climat délétère à la Knesset.

Démilitariser pour durer

Pour Israël Katz, l’objectif ne se limite pas à éradiquer le Hamas : il s’agit de remodeler l’équilibre stratégique dans toute la région. « Si Gaza reste armée, aucune paix ne sera durable. Si Gaza est démilitarisée, Israël pourra regarder l’avenir avec confiance », a-t-il affirmé lors d’une réunion avec les chefs du renseignement militaire.

Les experts de The Jerusalem Post confirment que la destruction totale des tunnels changerait la donne : sans infrastructure souterraine, le Hamas perdrait à la fois sa capacité d’embuscade et son réseau logistique.
Mais le coût humain et matériel reste élevé. Chaque mètre de tunnel détruit exige des jours de travail et expose les soldats à des risques extrêmes. Tsahal utilise désormais des capteurs sismiques, des drones thermiques et des robots chenillés, inspirés des technologies américaines de lutte anti-insurrectionnelle en Irak.

Une guerre technologique et morale

Dans un contexte où la communauté internationale réclame la retenue, Israël poursuit une guerre lente, méthodique et quasi chirurgicale. Le Hamas, affaibli mais non éradiqué, tente de restaurer ses capacités. Ses dirigeants, réfugiés au Qatar et au Liban, continuent de financer les cellules dormantes à Gaza.

Pour Katz, cette bataille dépasse la dimension militaire. « Détruire les tunnels, c’est aussi détruire la peur », a-t-il déclaré dans une interview à Channel 12. Une phrase qui résume bien l’esprit du gouvernement : la victoire ne se mesure pas seulement par le nombre de cibles éliminées, mais par la fin de la menace psychologique permanente.

L’ultime étape de la guerre

Le ministre de la Défense a confirmé avoir ordonné à Tsahal de concentrer désormais ses efforts sur les secteurs restants de la « zone jaune », tout en renforçant la protection des localités israéliennes du sud.
Cette phase, qualifiée par les stratèges de « décapitation sécuritaire », marque peut-être le tournant de la guerre. La démilitarisation de Gaza pourrait annoncer une ère nouvelle : celle d’un territoire sous surveillance israélienne indirecte, mais libéré des armes du Hamas.

En attendant, le message d’Israël Katz résonne comme un avertissement clair : tant que le Hamas respirera sous terre, Israël n’aura pas gagné sa guerre — seulement suspendu sa victoire.


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