Trump met la pression : « Le Hamas peut rendre les corps dès maintenant »

C’est une déclaration qui a résonné bien au-delà de Washington. Le président américain Donald Trump a affirmé samedi que « le Hamas peut rendre dès maintenant une partie des corps des otages » et a donné au mouvement terroriste un délai de quarante-huit heures pour prouver sa bonne foi. Cette annonce, faite depuis la base aérienne d’Andrews, place la diplomatie américaine au cœur du dossier le plus sensible du conflit israélo-palestinien : celui des otages assassinés et des dépouilles encore détenues dans la bande de Gaza.

Dans une allocution retransmise sur Fox News et reprise par Reuters, Trump a déclaré : « Le Hamas détient des corps. Il sait où ils sont. Il peut les rendre aujourd’hui s’il le veut. Nous allons voir ce qu’ils feront dans les deux prochains jours. » Une phrase sobre, mais lourde de menaces. Selon des sources diplomatiques à Washington, la Maison-Blanche aurait transmis par l’intermédiaire du Qatar et de l’Égypte une demande formelle exigeant la restitution immédiate des dépouilles.

Une ligne de fermeté

Le message s’inscrit dans la continuité de la doctrine que Donald Trump défend depuis son retour au pouvoir : tolérance zéro face au terrorisme et soutien sans faille à Israël.
Depuis plusieurs semaines, le président américain multiplie les pressions sur Doha, accusée d’abriter les dirigeants du Hamas. « Le Qatar a un choix à faire : être du côté du monde libre ou du côté des assassins », a-t-il martelé jeudi à la Maison-Blanche.

Selon Politico, Washington aurait suspendu plusieurs discussions commerciales mineures avec le Qatar et menacé de revoir certains contrats militaires si les médiateurs de Doha ne s’engageaient pas à obtenir au moins un geste humanitaire du Hamas. L’objectif est clair : forcer le mouvement islamiste à prouver sa capacité à respecter un minimum de règles internationales avant toute négociation future.

Israël soutient sans illusions

À Jérusalem, la déclaration de Trump a été accueillie avec prudence mais satisfaction. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a salué « un soutien constant et moralement juste » de la part de Washington, tout en rappelant que « la confiance envers le Hamas est nulle ».
Un responsable israélien cité par Kan News résume la position : « Si le Hamas rend des corps, ce ne sera pas par humanité, mais par calcul. Nous ne nous faisons aucune illusion. »

Les familles des otages, elles, oscillent entre espoir et scepticisme. Certaines, réunies sur la place des Otages à Tel-Aviv, ont remercié Trump pour « avoir remis le sujet au centre du monde ». D’autres redoutent une nouvelle manipulation médiatique : « Le Hamas utilise les corps comme des armes politiques », dénonce Yael Avraham, sœur d’un soldat disparu à Khan Younès.

Le poids des corps dans la guerre psychologique

Depuis des mois, la question des dépouilles constitue un levier central dans la stratégie du Hamas. L’organisation terroriste a compris que, pour Israël, le retour des corps a une valeur morale inestimable. En retenant les cadavres, elle cherche à prolonger la douleur des familles et à monnayer un avantage politique.
Selon une enquête du New York Times, plusieurs restes d’otages auraient été déplacés entre les tunnels du sud et des caches proches de Rafah pour compliquer leur localisation.

Le Hamas espère obtenir en échange de ces dépouilles la libération de prisonniers palestiniens. Mais cette fois, Washington s’en mêle directement, réduisant la marge de manœuvre du mouvement. Un diplomate américain cité par Reuters précise : « Trump veut faire comprendre qu’il n’y aura plus de rançons. Les terroristes n’obtiennent rien en retenant des corps. »

Le Qatar sous pression

Le rôle de Doha est à nouveau au centre des critiques. Le petit émirat, qui héberge le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, joue depuis un an le rôle de médiateur entre Israël, le mouvement islamiste et les États-Unis.
Mais pour l’administration Trump, la patience atteint ses limites. Le président américain a exigé du Qatar qu’il fournisse des preuves concrètes de sa bonne foi — notamment en permettant la restitution de plusieurs dépouilles.

Selon Al-Arabiya, des discussions d’urgence se sont tenues à Doha entre le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et l’ambassadeur américain Timmy Davis. Les États-Unis auraient exigé un résultat tangible avant lundi.

Une diplomatie du rapport de force

Cette approche marque le retour d’une diplomatie américaine de puissance, fidèle au style Trump : directe, transactionnelle, sans concessions.
Pour Israël, cette fermeté offre un avantage stratégique. En plaçant le Hamas devant un ultimatum international, Washington redonne à Jérusalem une marge d’action morale et diplomatique.
« Chaque fois que Trump parle, le Hamas se tend », a confié un officier israélien à Infos-Israel.News. « Il comprend que cette administration ne négocie pas à genoux. »

Le test des 48 heures

Les prochaines heures diront si le message a porté. Si le Hamas refuse de coopérer, la Maison-Blanche pourrait annoncer de nouvelles sanctions ciblées contre ses sponsors financiers au Moyen-Orient. À l’inverse, une restitution partielle des corps permettrait à Trump de se poser en médiateur fort — sans faiblesse, sans compromis.

Dans tous les cas, le président américain a replacé la question des otages au cœur du débat mondial.
Et derrière cette offensive diplomatique se dessine une vérité crue : tant que le Hamas gardera les corps, il gardera aussi une partie du monde en otage.


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