C’est un cliché qui a fait le tour du monde : Donald Trump et Benjamin Netanyahou se serrant la main, souriants, à Jérusalem, à peine quelques jours après la fin des hostilités à Gaza. L’image, immortalisée par les caméras du Jerusalem Post, n’était pas qu’un symbole.
Elle signait le retour officiel des États-Unis sur le front diplomatique moyen-oriental, avec un président Trump bien décidé à reprendre la main et à imposer ce qu’il appelle un “plan de paix par la force”.
Ces trois derniers jours, le Hamas s’est abstenu de restituer les otages morts, même si Israël sait pertinemment qu’il en est capable. Al-Jazeera a rapporté aujourd’hui (dimanche) qu’une équipe de la Croix-Rouge arriverait ce soir dans la zone de la Ligne jaune, à l’est de la ville de Gaza, pour localiser les otages israéliens morts encore aux mains du Hamas. Parallèlement, la chaîne qatarie Al-Arabi a rapporté que des véhicules de la Croix-Rouge entraient à Rafah à la recherche d’un autre corps.
Le retour du “deal-maker” américain
Le président américain, revenu à la Maison-Blanche en janvier, veut réaffirmer la centralité de Washington dans la région.
Lors d’un point presse commun avec le Premier ministre israélien, Trump a déclaré :
« La paix au Moyen-Orient ne se fera pas par la faiblesse, mais par la stabilité et le respect de ceux qui défendent la liberté. Israël a prouvé qu’il est le pilier de cette stabilité. »
Selon Reuters, la rencontre avait été préparée depuis plusieurs semaines par Jared Kushner et Ron Dermer, redevenus conseillers stratégiques dans l’ombre du nouveau “Plan Trump 2.0”.
L’objectif : étendre les Accords d’Abraham à de nouveaux partenaires arabes, tout en conditionnant les aides américaines à la lutte active contre les réseaux pro-iraniens.
Un partenariat réaffirmé face à l’Iran
Le dossier iranien a occupé le cœur des discussions.
Trump a dénoncé la “faillite totale” de la diplomatie de son prédécesseur, affirmant que l’Iran “a profité du chaos pour financer le Hamas, le Hezbollah et les milices chiites en Syrie et au Yémen”.
Le président américain a confirmé le maintien des sanctions économiques et la possibilité de “mesures additionnelles” si Téhéran poursuivait ses activités nucléaires.
De son côté, Netanyahou a salué “la clarté morale retrouvée de Washington” et a réaffirmé la “détermination d’Israël à agir seul si nécessaire”.
« Israël n’a jamais demandé que ses alliés se battent à sa place. Mais savoir que l’Amérique est à nos côtés change tout », a-t-il déclaré devant la Knesset.
L’Égypte et la Jordanie, acteurs clés du nouvel équilibre
Selon des fuites diplomatiques relayées par Al-Arabiya et Haaretz, le plan Trump inclurait une coordination régionale accrue avec l’Égypte et la Jordanie.
Les deux pays seraient invités à participer à un mécanisme de supervision internationale de la reconstruction de Gaza, à condition d’exclure toute participation du Hamas ou de groupes affiliés aux Frères musulmans.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi aurait accepté le principe, tout en insistant pour que “le processus respecte la souveraineté palestinienne”.
Mais du côté israélien, on parle déjà d’un “contrôle sécuritaire à long terme” sur la bande de Gaza, géré conjointement par Tsahal et un contingent multinational de sécurité.
Un plan de paix réaliste ou une domination assumée ?
Les analystes divergent sur la nature réelle de cette initiative.
Pour les proches de Trump, il s’agit d’un retour au pragmatisme : stabiliser la région en s’appuyant sur les États forts et en isolant les entités terroristes.
Pour ses détracteurs, c’est une “paix imposée par la supériorité militaire israélo-américaine”.
L’éditorialiste d’Israel Hayom Omer Lachmanovitch écrit :
« Trump parie sur la dissuasion plutôt que sur la diplomatie. Ce n’est pas un plan de paix au sens classique, c’est une mise sous tutelle stratégique du Moyen-Orient. »
À Washington, plusieurs sénateurs démocrates ont déjà dénoncé un “plan unilatéral”, mais la majorité républicaine soutient pleinement la démarche.
L’opinion israélienne, partagée mais confiante
En Israël, le retour de Donald Trump suscite un mélange d’enthousiasme et de prudence.
Les partisans de Netanyahou y voient le renouveau d’une alliance historique, rompue sous la présidence Biden.
Les opposants, eux, redoutent une dépendance accrue envers Washington et une marginalisation des instances européennes.
Mais sur le terrain, les signaux sont clairs : depuis la rencontre, les discussions américano-saoudiennes ont repris, et le Qatar a reçu un avertissement explicite sur ses relations avec le Hamas — une annonce confirmée par Times of Israel.
Une paix armée
Cette nouvelle ère diplomatique s’appuie sur un principe simple : la sécurité avant les concessions.
Tsahal maintient la pression sur le Hezbollah au nord, les États-Unis étendent leurs sanctions sur les réseaux financiers iraniens, et l’axe Jérusalem-Washington retrouve la cohésion stratégique de l’époque 2018-2020.
Pour Israël, la formule de Trump — “Peace through strength” — résonne avec celle de Jabotinsky : le Mur de fer.
Un réalisme lucide, loin des illusions de la paix naïve, qui repose sur la puissance dissuasive et la clarté morale.
La photo de Trump et Netanyahou n’était pas qu’un geste d’amitié : c’était la première image d’une paix à l’israélienne, ancrée dans la force et la fidélité des alliances.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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