Tsahal frappe à Beit Lahia : 25 terroristes éliminés, le Qatar dénonce une « déception »

L’armée israélienne a mené dans la nuit de mercredi à jeudi une série de frappes ciblées dans la région de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza. Selon le porte-parole de Tsahal, les bombardements, effectués sous la direction du Commandement Sud et avec l’appui de l’aviation, ont visé une infrastructure terroriste où étaient stockés des moyens de combat et des drones armés destinés à une attaque imminente contre les forces israéliennes.

Peu après minuit, plusieurs explosions ont secoué le secteur, suivi d’un déploiement limité de troupes autour des points d’impact. Tsahal affirme que l’opération visait à empêcher une attaque planifiée dans les prochaines heures et qu’elle a permis de neutraliser plusieurs hauts responsables militaires du Hamas.

Une frappe d’envergure chirurgicale

Le communiqué de l’armée précise :

« Tsahal a frappé une infrastructure terroriste où étaient stockés des moyens de combat et des moyens aériens constituant une menace immédiate dans le nord de la bande de Gaza. Les forces continueront d’agir pour éliminer toute menace contre l’État d’Israël. »

D’après les premiers bilans, 25 terroristes ont été éliminés, dont :

  • 2 commandants de bataillon,
  • 2 adjoints de commandement,
  • 16 chefs de compagnie,
  • et 5 combattants ayant pris part Ă  l’attaque du 7 octobre 2023, dont trois officiers de la force Nukhba, la branche d’élite du Hamas, responsable du massacre du kibboutz Ein Hashlosha.

Les forces israéliennes ont également intercepté un drone tentant de franchir la frontière ouest pour introduire clandestinement des armes en Israël. L’appareil, abattu par la brigade Paran, transportait trois fusils automatiques.

Le Qatar exprime sa « déception »

Quelques heures après les frappes, le Premier ministre du Qatar, pays médiateur dans les négociations de cessez-le-feu, a réagi publiquement :

« Ce qui s’est passé hier à Gaza est décevant. Nous avons travaillé sans relâche pour stabiliser la situation. L’Amérique est engagée dans l’accord et Israël doit se retirer de Gaza une fois la force internationale en place. »

À Jérusalem, cette déclaration a été accueillie avec froideur. Des sources proches du cabinet de guerre ont rappelé que le cessez-le-feu n’inclut pas les cas de menaces directes et immédiates.
Un officier israélien cité par Kan 11 a précisé :

« Israël respecte le cadre de trêve, mais ne permettra pas que des arsenaux terroristes se reforment sous nos yeux. »

Une menace persistante du Hamas

Les services de renseignement israéliens estiment que le Hamas profite des accalmies pour reconstituer ses capacités militaires. Les tunnels souterrains dans le nord de Gaza demeurent opérationnels, et des drones explosifs ont été repérés ces derniers jours au-dessus des zones frontalières.
Les frappes de Beit Lahia s’inscrivent donc dans une logique de frappe préventive : empêcher un retour progressif des capacités offensives du Hamas.

Selon des informations du Jerusalem Post, l’un des terroristes tués, Mohammed Abu Taysir, était responsable de la logistique des drones et aurait supervisé la tentative de contrebande interceptée par la brigade Paran.

Une coordination étroite avec Washington

Le Commandement Sud de Tsahal agit en coordination permanente avec les conseillers militaires américains installés à Kiryat Gat dans le cadre du quartier général conjoint israélo-américain.
Cette coordination a permis de confirmer la nature de la cible avant la frappe.
Le Pentagone a salué dans un communiqué « la précision de l’opération israélienne et la volonté de neutraliser les menaces sans escalade inutile ».

La Maison-Blanche, par la voix du porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a rappelé :

« Israël a le droit de se défendre face à toute menace imminente. Les accords de cessez-le-feu ne doivent pas être exploités par les organisations terroristes pour se réarmer. »

Les enjeux régionaux

L’opération de Beit Lahia met à l’épreuve l’accord de trêve négocié sous l’égide du Qatar et de Washington. Elle soulève également la question du rôle de la future force internationale de stabilisation, dont le déploiement tarde à se concrétiser.
Sur le terrain, les tensions restent palpables : plusieurs drones ont été observés dans la matinée au-dessus de Beit Hanoun et de Jabalia, tandis que les forces israéliennes maintiennent une vigilance accrue sur la ligne frontalière.

À Tel-Aviv, des analystes soulignent que la reprise d’activités terroristes à Gaza pourrait justifier une nouvelle campagne aérienne d’envergure, si la diplomatie échoue à contenir la menace.
En parallèle, le Hezbollah au Liban continue de tester la réponse israélienne, ce qui rend la situation régionale extrêmement volatile.

Les frappes de Beit Lahia confirment la doctrine de Tsahal : agir avant qu’il ne soit trop tard.
Israël ne cherche pas la confrontation, mais refuse toute illusion de paix imposée par le terrorisme. Tant que le Hamas tentera de reconstruire ses forces et que le Qatar couvrira ses manœuvres sous couvert de médiation, la trêve restera fragile.
Dans ce contexte explosif, la supériorité opérationnelle de Tsahal demeure le seul rempart fiable entre les civils israéliens et une nouvelle guerre imposée.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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