L’escalade se poursuit à la frontière nord. Alors que l’armée israélienne a intensifié ses frappes dans le sud du Liban, ciblant des positions du Hezbollah à Nabatiyeh, un haut émissaire américain, Tom Barak, a lancé un avertissement sans précédent : « Il est intolérable que le Hezbollah continue de posséder des milliers de missiles à quelques kilomètres de la frontière israélienne. Le Liban doit désarmer – et vite. »
Selon le porte-parole de Tsahal, l’opération de vendredi a permis d’éliminer un combattant clé de la force Radwan, un des bras offensifs du Hezbollah, accusé de coordonner plusieurs plans d’attaque contre le territoire israélien. Ce terroriste, impliqué dans la reconstruction des infrastructures militaires du groupe chiite, représentait, selon l’armée, « une menace directe pour la sécurité des citoyens d’Israël ».
Le ministère de la Défense, dirigé par Yoav Katz, a salué une « opération chirurgicale réussie » tout en rappelant que « le Hezbollah, avec l’aide de l’Iran, viole quotidiennement les accords de désengagement en reconstruisant un arsenal de guerre massif ».
Une mise en garde américaine d’une rare fermeté
Depuis Manama, au Bahreïn, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient a haussé le ton. « La situation est devenue insoutenable », a martelé Tom Barak. « Israël frappe parce que le Hezbollah conserve des milliers de roquettes. Cela met en péril la stabilité régionale et la sécurité des civils libanais eux-mêmes. » Le diplomate a également pointé du doigt l’impuissance de Beyrouth : « C’est un État failli, avec une armée démunie et un gouvernement paralysé. Tant que le Hezbollah ne sera pas désarmé, la souveraineté du Liban ne sera qu’un mirage. »
Dans le même temps, l’Égypte tente de relancer une médiation pour une trêve temporaire. Selon le quotidien libanais Al-Liwaa, Le Caire propose une cessation des hostilités de trois mois, le retrait complet du Hezbollah au nord du litani, et une supervision internationale du désarmement progressif au-delà du fleuve. En échange, Tsahal mettrait fin à ses incursions ponctuelles et Israël participerait à un dialogue sur la démarcation définitive de la frontière.
Israël garde la main
Pour Jérusalem, il n’est pas question de baisser la garde. « Le Hezbollah ne comprend que la force », a rappelé un officier israélien . « Nos frappes visent à prévenir le prochain massacre, pas à réagir après coup. » Tsahal continue de mobiliser ses forces dans le nord et d’utiliser ses drones d’observation pour repérer tout mouvement suspect près de Metoula et Kiryat Shmona.
Du côté américain, l’administration Trump soutient clairement le droit d’Israël à la légitime défense. Mais Washington multiplie les signaux d’inquiétude : selon un rapport du Central Military Coordination Center (CMCC), les armes iraniennes circulent toujours librement via la vallée de la Bekaa, malgré les sanctions.
Une tension qui dépasse le front libanais
La confrontation s’inscrit dans une rivalité plus large, celle entre l’axe Iran-Hezbollah-Hamas et le bloc israélo-américain soutenu par plusieurs États arabes. Pour les États-Unis, l’enjeu est de consolider un Liban pacifié, capable de se libérer de la tutelle iranienne. Pour Israël, il s’agit d’empêcher toute reconstitution d’un front nord actif pendant que la guerre à Gaza se poursuit.
« Si le Hezbollah refuse de se retirer, Israël agira à l’intérieur du Liban », a averti une source proche du Conseil de sécurité israélien. Une phrase qui résume la nouvelle doctrine : tolérance zéro face aux menaces directes.
Le spectre d’un conflit élargi
Les diplomates européens, eux, redoutent une escalade majeure. L’Union européenne appelle à la retenue, mais reste sans levier réel face au double jeu de Beyrouth. En coulisse, des discussions discrètes ont lieu entre Israël et la France, ancien protecteur du Liban, pour éviter une conflagration totale.
Pour l’heure, les frappes israéliennes visent des cibles militaires précises. Mais à mesure que le Hezbollah multiplie ses provocations, la marge de manœuvre se rétrécit. Tsahal a déjà indiqué que la campagne actuelle dans le sud du Liban pourrait s’étendre si les tirs de roquettes reprenaient.
L’avertissement américain, lui, résonne comme un ultimatum. Car si le Hezbollah refuse le désarmement, c’est non seulement la paix du Liban, mais l’équilibre stratégique du Moyen-Orient tout entier qui pourrait basculer.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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