Amit Segal dénonce la gestion « scandaleuse » du dossier Tomer-Yerushalmi : « La police et la procureure générale ont failli à leur devoir »

La controverse autour de l’ancienne procureure militaire en chef Yifat Tomer-Yerushalmi continue d’ébranler les institutions israéliennes. Après sa disparition temporaire et la découverte de son téléphone manquant, le célèbre commentateur politique Amit Segal a vivement critiqué, dimanche soir, la manière dont la police israélienne et la procureure générale Gali Baharav-Miara ont géré l’affaire.

Sur son compte X (anciennement Twitter), le journaliste de Channel 12 a écrit :

« Les affaires de la tentative de suicide et de la disparition du téléphone ne font qu’amplifier le scandale : la procureure générale et la police auraient dû l’arrêter pour interrogatoire et confisquer son appareil il y a déjà une semaine. Cela aurait protégé à la fois sa sécurité personnelle et les preuves. »

Ce commentaire, partagé des milliers de fois en quelques heures, reflète un malaise profond au sein du système judiciaire. De nombreux observateurs estiment que la lenteur des autorités face aux premiers signaux d’alerte autour de l’ex-procureure militaire révèle un manque de coordination entre la justice civile et les organes de sécurité.

Selon Arutz 7, la police a confirmé que Tomer-Yerushalmi avait été retrouvée vivante et consciente après plusieurs heures de recherches dans la région de Tel-Aviv, mais son téléphone portable demeure éteint et introuvable. Les enquêteurs le considèrent comme un élément central dans la fuite présumée de la vidéo militaire de la base de Sde Teman, point de départ de l’affaire.

Le commandant du district de Tel-Aviv, le commissaire Haim Sargrof, a précisé sur place :

« Nous avons reçu un signalement pour disparition inquiétante, craignant pour sa vie. Après plusieurs heures de recherches avec renforts technologiques et humains, nous l’avons localisée. Elle a été escortée pour un examen médical et sera entendue ensuite. »

Mais pour Amit Segal, le problème dépasse la seule procédure : c’est l’absence d’anticipation des responsables judiciaires qui est en cause. En ne sécurisant pas immédiatement le téléphone de l’ex-patsarite, les enquêteurs auraient laissé s’échapper d’éventuelles preuves de manipulation ou de transmission illégale d’informations classifiées.

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Dans les milieux politiques, cette critique renforce la pression sur Baharav-Miara, déjà fragilisée par les tensions entre son bureau et le gouvernement sur plusieurs dossiers sensibles liés à la guerre. Certains députés de la coalition dénoncent un « double standard » : une justice prompte à poursuivre les soldats pour des incidents opérationnels, mais trop lente à agir quand il s’agit de ses propres cadres.

L’affaire Tomer-Yerushalmi, initialement présentée comme un incident isolé, se transforme peu à peu en crise institutionnelle : elle expose les rivalités entre les services de renseignement, la justice militaire et la magistrature civile. Dans un pays encore traumatisé par les failles du 7 octobre, cette perte de confiance dans les mécanismes de contrôle internes suscite une inquiétude croissante.

Comme le résume un éditorialiste de Maariv : « Quand la justice devient objet d’enquête, c’est toute la hiérarchie de l’État qui tremble. »


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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