Panique à Nahal : un chacal enragé sème la peur dans le nord d’Israël

La découverte d’un chacal enragé dans le kibboutz Nir David, près de la rivière Hassi, a provoqué une vive inquiétude dans la région. Le ministère israélien de la Santé appelle toutes les personnes susceptibles d’avoir été en contact avec l’animal entre le 19 octobre et le 1er novembre à se présenter d’urgence au bureau de santé d’Afula pour un examen préventif.

C’est un communiqué officiel qui a jeté un froid sur la paisible vallée du nord : un chacal porteur du virus de la rage a été signalé dans les environs verdoyants du kibboutz Nir David, l’un des sites les plus prisés des randonneurs et familles israéliennes. Selon les autorités sanitaires, l’animal aurait été observé errant le long du ruisseau Hassi avant d’être abattu. Aucun cas humain n’a pour l’instant été confirmé, mais la menace reste prise très au sérieux.

« Nous demandons à toute personne ayant été en contact direct avec l’animal, ou dont les animaux domestiques ont pu être exposés, de se présenter sans délai à un centre médical pour évaluer la nécessité d’un traitement préventif contre la rage », a déclaré le ministère de la Santé. Le numéro d’urgence du bureau d’Afula (04-6099000) a été activé pour les habitants de la région.

Cette alerte intervient après plusieurs cas d’animaux sauvages contaminés recensés ces derniers mois dans le nord du pays. Les experts évoquent un phénomène de recrudescence saisonnière, lié à la migration et à la raréfaction des proies naturelles. Le chacal doré, espèce typiquement israélienne, est connu pour sa grande adaptabilité : on le retrouve aussi bien dans les zones agricoles que dans les périphéries urbaines, ce qui accentue le risque de contact avec l’homme.

« La rage reste une maladie mortelle dans 100 % des cas si elle n’est pas traitée à temps », rappelle le docteur Roni Barak, vétérinaire en chef du district nord. « Le vaccin antirabique administré en prévention est totalement efficace, mais il doit être injecté très rapidement après le contact suspect. »

Le ministère a également invité les parents à interroger leurs enfants pour s’assurer qu’ils n’ont pas approché d’animaux errants ou sauvages au cours des derniers jours. Les propriétaires de chiens et de chats sont, eux, sommés de vérifier la validité de leurs vaccins antirabiques auprès de leur vétérinaire. Parallèlement, des équipes du ministère de l’Agriculture ont été dépêchées dans la zone pour poser des appâts vaccinaux destinés à limiter la propagation du virus parmi la faune sauvage.

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a provoqué une onde de panique. Plusieurs habitants du nord ont témoigné avoir aperçu des chacals rôdant autour des zones de pique-nique et des champs. « C’est la première fois qu’on a vraiment peur d’aller se promener le long du Nahal », raconte Yael, mère de famille de Beit She’an. « D’habitude, les chacals sont timides, mais depuis quelques semaines ils semblent s’être rapprochés des maisons. »

Cette montée de la rage chez les animaux sauvages inquiète particulièrement les autorités israéliennes, car elle traduit un déséquilibre écologique dû à la sécheresse prolongée et à la concentration des déchets organiques à proximité des localités rurales. Israël avait pourtant réussi, au cours des dix dernières années, à réduire drastiquement les cas de rage grâce à des campagnes nationales de vaccination animale et de sensibilisation du public.

Mais la proximité entre les zones agricoles et les habitats naturels du nord crée des situations à risque. « C’est un combat permanent entre nature et urbanisation », commente le professeur Aviad Meir, biologiste à l’Université de Haïfa. « Quand l’homme étend son territoire, il attire la faune sauvage à la recherche de nourriture. Le danger augmente d’autant plus lorsque ces animaux sont porteurs de virus. »

Les habitants de Nir David et des environs ont été invités à signaler tout comportement anormal d’animaux (salivation excessive, agressivité, désorientation). En cas de morsure, le ministère recommande de laver immédiatement la plaie à l’eau et au savon, de la désinfecter et de contacter un centre médical sans délai.

Au-delà de l’incident, les autorités israéliennes veulent tirer la sonnette d’alarme sur la nécessité de renforcer la vigilance face aux zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme. Dans un pays où les espaces naturels cohabitent étroitement avec les zones habitées, la prévention reste la clé : éducation des enfants, respect des consignes vétérinaires, signalement immédiat de tout animal suspect.

À Nir David, la sérénité a cédé la place à la prudence. Les promenades le long du ruisseau Hassi, habituellement bondées en fin de semaine, se sont vidées. Et si le chacal enragé n’est plus, sa présence a rappelé à tous combien la vigilance sanitaire reste essentielle, même loin des grandes villes.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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