L’enquête sur la fuite du fameux “vidéo-gate” de Tsahal connaît un nouveau tournant. Une officière témoin clé a confronté l’ancien procureur militaire, le colonel Matan Solomesh, l’accusant d’avoir su en temps réel que la vidéo confidentielle avait été transmise aux médias.
Selon un rapport de la radio militaire, l’interrogatoire croisé s’est tenu mardi soir au siège de la police, en présence d’enquêteurs de la division des affaires internes et d’officiers de la police militaire.
La témoin – une capitaine qui avait déjà révélé l’affaire lors d’un test au polygraphe – a présenté des messages écrits et des échanges WhatsApp prouvant, selon elle, que Solomesh faisait partie du “cercle de silence” au moment même de la fuite.
« Il savait, et il a choisi de se taire », aurait-elle déclaré face aux enquêteurs.
« On m’a ordonné de ne rien dire. Mais aujourd’hui, c’est l’honneur de Tsahal qui est en jeu. »
Des preuves numériques accablantes
D’après le journaliste Dorron Kedosh de Galei Tsahal, la jeune officier a remis à la police des captures d’écran de conversations avec Solomesh datant du jour où la vidéo sensible a été diffusée à la télévision.
Elle affirme que ces messages prouvent sa connaissance directe de la fuite, alors qu’il affirmait encore cette semaine l’avoir découverte “un ou deux jours après les faits”.
Solomesh, qui a nié ces accusations, aurait expliqué qu’il “pensait à une erreur technique” et non à une fuite intentionnelle.
Mais les enquêteurs semblent prendre très au sérieux cette confrontation, d’autant que le nom de Yifat Tomer-Yerushalmi, l’ancienne procureure militaire en chef, est omniprésent dans les échanges.
 Une chaîne de commandement fissurée
Les révélations s’accumulent depuis l’arrestation de Tomer-Yerushalmi pour divulgation d’informations officielles et obstruction à la justice.
Son téléphone, toujours introuvable, pourrait contenir des preuves décisives sur l’origine exacte de la fuite et sur l’implication de hauts gradés.
Les enquêteurs ont déjà saisi les appareils de sept autres officiers, dont certains proches de la procureure, pour tenter de reconstituer la chronologie précise des événements.
“Ce n’est plus seulement une affaire individuelle”, commente un ancien juge militaire.
“C’est la crédibilité du parquet de Tsahal qui vacille. Quand la loi se fissure à l’intérieur de l’armée, c’est tout l’édifice qui tremble.”
 Une enquête qui secoue tout l’appareil militaire
Depuis plusieurs semaines, cette affaire met en lumière des luttes d’influence entre magistrats militaires et officiers d’état-major.
Le ministre de la Défense Israël Katz aurait demandé à “accélérer la clarification complète des faits”, tandis que le chef d’état-major Eyal Zamir a ordonné une supervision directe du département d’enquête militaire.
Le porte-parole de Tsahal a publié un bref communiqué :
“L’armée israélienne continue de coopérer pleinement avec les autorités policières pour garantir la transparence et l’intégrité du système judiciaire militaire. Aucun officier, quel que soit son grade, n’est au-dessus de la loi.”
 Une crise de confiance sans précédent
L’affaire Tomer-Yerushalmi, surnommée désormais “l’onde de choc du parquet militaire”, révèle une fracture profonde entre l’armée et le pouvoir judiciaire israélien.
Certains médias de gauche évoquent une “chasse politique”, tandis que d’autres rappellent que les fuites médiatiques en pleine guerre compromettent la sécurité nationale.
“Si un procureur militaire peut trahir le secret opérationnel, que reste-t-il de la discipline ?” s’indigne un député du Likoud.
“Ce scandale est une atteinte à la mémoire des soldats tombés.”
Pour l’opinion publique israélienne, épuisée par la guerre et les divisions internes, cette affaire symbolise l’urgence d’un sursaut moral au sein des institutions.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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