Il rêvait d’agriculture, de découvertes et de coopération entre peuples. Joshua Luwaito Mollel, 21 ans, était arrivé en Israël dix-neuf jours avant le 7 octobre 2023. Moins de trois semaines plus tard, il était assassiné par les terroristes du Hamas dans le kibboutz Nahal Oz. Sa dépouille vient d’être restituée, après 762 jours de détention à Gaza. L’histoire de ce jeune Tanzanien, symbole de l’innocence fauchée par la barbarie, bouleverse aussi bien Israël que l’Afrique.
Joshua faisait partie d’un programme international d’apprentissage agricole, qui permet chaque année à des étudiants venus d’Afrique et d’Asie d’étudier les techniques israéliennes d’irrigation et d’élevage. Originaire de la région d’Arusha, dans le nord de la Tanzanie, il avait été sélectionné parmi des dizaines de candidats pour rejoindre une ferme israélienne réputée pour son innovation. Il devait passer un an au kibboutz Nahal Oz, un village frontalier devenu tristement célèbre le 7 octobre.
Ce matin-là , Joshua travaillait à la laiterie du kibboutz. Selon les témoignages recueillis après les faits, il avait réussi à se réfugier dans un abri de protection avec d’autres employés, lorsque des terroristes ont pénétré sur le site. Le groupe a été découvert quelques heures plus tard : tous avaient été exécutés à bout portant. Les assaillants ont ensuite emporté les corps de plusieurs victimes vers Gaza. Celui de Joshua faisait partie des dépouilles identifiées plus tard comme « enlevées » par le Hamas.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que le corps de Joshua a été restitué dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu début novembre, qui prévoyait également le retour de plusieurs soldats et civils tués. « Le peuple d’Israël accueille avec émotion le retour de Joshua, tombé parmi nous comme un ami et un frère », a déclaré un porte-parole du ministère.
Au kibboutz Nahal Oz, l’émotion est immense. Dans un communiqué publié ce jeudi, la communauté écrit :
« Nous partageons la douleur profonde de la famille de Joshua Luwaito Mollel, enlevé et assassiné à Nahal Oz. Il était arrivé ici pour apprendre, pour grandir. Il n’a pas eu le temps de commencer ses études. »
Joshua était l’aîné de cinq enfants. En Tanzanie, sa mort a provoqué une onde de choc. Le gouvernement a publié un communiqué de condoléances, saluant « un jeune homme exemplaire, ambassadeur de notre pays et symbole du lien entre l’Afrique et Israël ». Les universités partenaires de ce programme d’agriculture, ainsi que la communauté chrétienne d’Arusha, ont organisé une cérémonie d’hommage. Les drapeaux ont été mis en berne dans son école d’origine, où ses camarades ont brandi des pancartes « Bring Joshua Home » dès les premiers jours de sa disparition.
Son père, accablé de douleur, s’était rendu en Israël quelques semaines après le massacre pour rencontrer les responsables du programme et tenter de comprendre ce qui s’était passé. « Mon fils voulait apprendre à nourrir les gens, pas à mourir dans une guerre », avait-il confié à la presse locale. Aujourd’hui, il pourra enfin l’enterrer dignement.
Le 7 octobre n’a pas seulement endeuillé Israël : il a aussi brisé des vies venues de loin. Comme Joshua, un autre stagiaire tanzanien, Clemens Felix Matanga, a été assassiné le même jour. Tous deux participaient à un partenariat agricole initié en 2016 entre Israël et plusieurs pays africains. Leur mort rappelle que les massacres du Hamas n’ont pas distingué leurs victimes — Israéliens, travailleurs étrangers, juifs ou chrétiens, tous ont été pris pour cibles d’une haine aveugle.
Le programme d’échanges agricoles israélo-africains, souvent cité comme un modèle de coopération Sud-Sud, a depuis été suspendu dans plusieurs régions par mesure de sécurité. Pourtant, de nombreux étudiants ont exprimé leur volonté de revenir. « Nous n’avons pas peur », a déclaré à The Citizen un participant kényan. « Nous savons que ce pays se bat contre le terrorisme, pas contre nous. »
Le retour du corps de Joshua Luwaito Mollel, après plus de deux ans, symbolise la persévérance d’un pays qui ne laisse aucun de ses morts derrière lui. Chaque dépouille rendue à Israël est aussi une défaite morale pour le Hamas, incapable de briser cette promesse nationale. Joshua, qui n’était ni soldat ni citoyen israélien, repose désormais parmi ceux qu’il était venu aider.
Son histoire nous rappelle que le 7 octobre fut un crime contre l’humanité, et non un « conflit » comme certains voudraient le présenter. Le jeune Tanzanien incarne le lien entre les peuples et la solidarité face à la barbarie islamiste. Israël l’a adopté dans la mort comme il l’avait accueilli dans la vie — avec respect et reconnaissance.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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