Alice Teodorescu-MavĂ„ : “IsraĂ«l se bat aussi pour la civilisation europĂ©enne”

Dans un Parlement europĂ©en souvent gangrenĂ© par la dĂ©magogie pro-palestinienne, la voix d’Alice Teodorescu-MavĂ„ tranche par son courage et sa clartĂ© morale. Cette dĂ©putĂ©e chrĂ©tienne-dĂ©mocrate suĂ©doise de 41 ans, menacĂ©e et insultĂ©e pour son soutien sans faille Ă  IsraĂ«l, incarne une Europe lucide qui refuse de se taire devant l’antisĂ©mitisme renaissant. “IsraĂ«l ne se bat pas seulement pour lui-mĂȘme, il se bat pour nous tous”, a-t-elle dĂ©clarĂ© lors d’un entretien Ă  C14, le mĂ©dia conservateur suĂ©dois.

NĂ©e Ă  Bucarest avant de s’établir en SuĂšde, diplĂŽmĂ©e de l’universitĂ© de Lund, Alice Teodorescu-MavĂ„ a d’abord Ă©tĂ© journaliste et analyste politique avant de se lancer dans la vie publique. Élue au Parlement europĂ©en en 2024 sous les couleurs du Parti des dĂ©mocrates-chrĂ©tiens (membre de la coalition EPP), elle a rapidement pris la tĂȘte du groupe interparlementaire de lutte contre l’antisĂ©mitisme. Depuis les massacres du 7 octobre, elle s’est imposĂ©e comme l’une des rares voix europĂ©ennes Ă  dĂ©fendre sans ambiguĂŻtĂ© le droit d’IsraĂ«l Ă  se protĂ©ger.

“Quand IsraĂ«l combat le Hamas, il protĂšge l’humanitĂ© contre la barbarie islamiste”, martĂšle-t-elle. “Ce pays est nĂ© sur les ruines de la Shoah, aprĂšs que l’Europe a trahi ses propres valeurs. Aujourd’hui encore, les cris ‘du fleuve Ă  la mer’ dans nos rues sont une rĂ©surgence de la mĂȘme haine : celle qui veut effacer le peuple juif.”

Les positions tranchĂ©es de Teodorescu-MavĂ„ dĂ©rangent. En mai dernier, dans les couloirs du Parlement europĂ©en, une assistante parlementaire issue de la gauche radicale l’a publiquement agressĂ©e en la traitant de “meurtriĂšre d’enfants”. L’incident, filmĂ© par les camĂ©ras de sĂ©curitĂ©, a confirmĂ© la montĂ©e d’un climat de violence verbale visant tous ceux qui dĂ©fendent IsraĂ«l. L’élue a portĂ© plainte, sans que son agresseuse ne soit sanctionnĂ©e. “C’est la preuve que la haine antijuive, travestie en antisionisme, a conquis jusqu’aux institutions”, a-t-elle commentĂ©.

Son combat s’étend bien au-delĂ  de la parole. Lors d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre Ă  Strasbourg en octobre, elle a demandĂ© la suspension du financement europĂ©en de l’UNRWA, accusĂ©e de nourrir la propagande palestinienne dans les Ă©coles de Gaza. “L’Union europĂ©enne doit comprendre que cet argent alimente la haine, pas la paix”, a-t-elle dĂ©clarĂ© devant ses pairs. “L’UNRWA entretient le statut de rĂ©fugiĂ© sur plusieurs gĂ©nĂ©rations et inculque Ă  des enfants l’idĂ©e qu’ĂȘtre martyr est un idĂ©al.”

Cette exigence de vĂ©ritĂ© lui a valu une avalanche de menaces sur les rĂ©seaux sociaux, mais aussi une admiration croissante dans les milieux pro-israĂ©liens. Plusieurs organisations juives d’Europe la dĂ©crivent comme “une alliĂ©e courageuse qui n’a pas peur de dire ce que d’autres taisent”. InvitĂ©e au congrĂšs annuel de l’European Jewish Association (EJA) Ă  Cracovie, elle a choisi de visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau pour la premiĂšre fois. “Je voulais y retourner Ă  la source du mal absolu, pour rappeler ce que devient un continent quand il renonce Ă  dĂ©fendre les Juifs”, a-t-elle expliquĂ©.

Dans son discours devant les dĂ©lĂ©guĂ©s, elle a Ă©voquĂ© l’érosion du sens moral en Europe : “Auschwitz n’est plus seulement un lieu de mĂ©moire, c’est un miroir. Quand des EuropĂ©ens dĂ©filent aujourd’hui en criant que Tel-Aviv doit disparaĂźtre, c’est le mĂȘme venin qui ressurgit.” Cette phrase, applaudie debout, a Ă©tĂ© reprise dans de nombreux mĂ©dias israĂ©liens.

Teodorescu-MavĂ„ rĂ©clame une “dĂ©-radicalisation” du discours palestinien comparable Ă  celle imposĂ©e Ă  l’Allemagne aprĂšs 1945 : “Les Palestiniens doivent apprendre que la haine n’est pas une identitĂ© politique. Sans transformation profonde de leur Ă©ducation, aucune paix n’est possible.”

Sa position, considĂ©rĂ©e comme “excessive” par certains diplomates europĂ©ens, s’appuie pourtant sur une rĂ©alitĂ© que beaucoup refusent d’admettre : les manuels scolaires de l’AutoritĂ© palestinienne continuent de glorifier les shahidim (martyrs) et d’effacer IsraĂ«l des cartes. “Tant que l’Europe financera cela, elle participera Ă  la guerre contre la vĂ©ritĂ©â€, insiste-t-elle.

L’élue n’hĂ©site pas non plus Ă  dĂ©noncer l’hypocrisie de Bruxelles : “Les institutions europĂ©ennes sont promptes Ă  condamner IsraĂ«l mais incapables de rĂ©agir quand des synagogues brĂ»lent Ă  Berlin ou Ă  Paris. L’antisĂ©mitisme tue d’abord les Juifs, mais il finit toujours par tuer la dĂ©mocratie.”

En SuĂšde, son pays d’adoption, elle reste une figure Ă  part. Son parti a contribuĂ© Ă  rompre avec la tradition pro-palestinienne des gouvernements prĂ©cĂ©dents. La vice-premiĂšre ministre Eva Busch, issue de la mĂȘme formation, a mĂȘme appelĂ© Ă  transfĂ©rer l’ambassade de SuĂšde Ă  JĂ©rusalem — un geste symbolique mais rĂ©vĂ©lateur d’un tournant idĂ©ologique.

MalgrĂ© les menaces, Alice Teodorescu-MavĂ„ continue son travail. Elle publie rĂ©guliĂšrement des tribunes et multiplie les interventions mĂ©diatiques pour rappeler l’évidence : “IsraĂ«l est le dernier rempart de la libertĂ© au Moyen-Orient.” Pour elle, le combat du peuple juif est celui de l’Occident tout entier. “Si IsraĂ«l tombe, c’est notre civilisation qui chancelle”, conclut-elle.

Son message, simple et fort, trouve un Ă©cho grandissant : dĂ©fendre IsraĂ«l, c’est dĂ©fendre la libertĂ©. Et dans une Europe qui hĂ©site de plus en plus entre complaisance et lĂąchetĂ©, sa voix sonne comme un rappel Ă  l’honneur.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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