Pour la première fois depuis la signature du cessez-le-feu au Liban, les signaux d’une reprise des hostilités se multiplient. Le mouvement terroriste chiite Hezbollah a publié ce jeudi un communiqué ouvertement belliqueux, affirmant qu’il “préserve son droit légitime de résister à l’occupation et à l’agression”, tout en adressant une lettre “au peuple libanais” pour dénoncer ce qu’il appelle “la provocation israélienne”.
Derrière cette rhétorique de “résistance”, les services de renseignement israéliens observent des mouvements inquiétants le long de la frontière nord : préparatifs logistiques, repositionnements de lance-roquettes et activités accrues du groupe Radwan, l’unité d’élite de Hezbollah chargée des opérations offensives.
Selon plusieurs sources de sécurité citées par Israel Hayom et N12, les drones de Tsahal ont repéré ces derniers jours plusieurs sites suspects autour de Tyr et de Sidon, d’où des tirs d’essai auraient été effectués vers la mer. “Nous voyons des signes d’une préparation réelle à des tirs de roquettes”, a confirmé un officier du Commandement Nord, précisant que “l’armée reste en état d’alerte maximale”.
Hezbollah, dans sa lettre adressée au président libanais Joseph Aoun, au Premier ministre Nawaf Salam et au président du Parlement Nabih Berri, rejette catégoriquement toute idée de désarmement, affirmant que “le désarmement de la résistance n’a jamais fait partie de l’accord de cessez-le-feu, et qu’aucune puissance ne pourra nous y contraindre”.
Le ton se durcit :
“Israël cherche à humilier notre pays et à le forcer à se soumettre à ses conditions. Nous n’accepterons jamais une paix qui se traduit par la servitude”, déclare la lettre, diffusée sur la chaîne Al-Manar.
Ces menaces surviennent alors que l’Armée de l’air israélienne a de nouveau frappé des cibles au Liban, notamment un véhicule à proximité de Sidon. L’un des terroristes tués a été identifié comme Hussein Jaber Dib, membre de la fameuse unité Radwan. Selon Tsahal, il “planifiait des opérations terroristes contre des civils israéliens”.
Le ministre de la Défense Israël Katz a déclaré que “toute tentative de provocation depuis le Liban se heurtera à une réponse écrasante”. Il a ajouté que “Tsahal ne tolérera aucune violation de la souveraineté israélienne, même sous le prétexte de la trêve”.
Les forces israéliennes continuent de frapper sélectivement des cibles liées à Hezbollah, notamment dans la région de Nabatiyeh et dans la vallée de la Bekaa. Les services du renseignement militaire (AMAN) estiment que le groupe dispose encore de plus de 100 000 roquettes, mais que sa capacité logistique d’importation d’armes a été sérieusement entravée par les frappes israéliennes en Syrie et par les restrictions imposées à l’aéroport de Beyrouth.
“Hezbollah tente de reconstruire un front militaire crédible, mais ses marges de manœuvre sont limitées. La pression exercée sur le Hamas à Gaza réduit aussi sa liberté d’action au Nord”, explique le général (rés.) Tamir Hayman, ancien chef du renseignement.
Tsahal estime que la trêve, déjà fragile, pourrait s’effondrer “au moindre tir symbolique” — un scénario que le gouvernement israélien se prépare à contrer par une riposte foudroyante. Les forces aériennes, navales et terrestres sont prêtes à frapper “avec une intensité bien supérieure” à celle de l’opération Flèches du Nord menée un an plus tôt.
En parallèle, la communication de Hezbollah vise à souder le front interne libanais. Dans ses médias, le groupe accuse Israël de “violer chaque jour la trêve” et de “s’adonner à un chantage diplomatique pour dominer la région”. Pourtant, sur le terrain, c’est bien le Hezbollah qui teste les limites, envoyant des drones, organisant des incursions agricoles “d’apparence civile” et multipliant les provocations symboliques près du Mont Dov.
À Jérusalem, le cabinet de sécurité suit la situation heure par heure. “L’armée israélienne a libéré des forces considérables depuis la stabilisation à Gaza et en Syrie”, a indiqué une source sécuritaire. “Cela nous permet de concentrer l’attention sur la frontière nord, où la menace est stratégique.”
Les experts estiment que le Hezbollah, fragilisé politiquement au Liban, cherche à restaurer son prestige militaire après des mois de discrédit. La chute économique du pays, la colère populaire et l’isolement international de son parrain iranien pèsent lourdement sur le mouvement.
Mais si le Hezbollah tente de redorer son image en rejouant la carte de la “résistance”, Israël, lui, ne compte plus se laisser surprendre. “La prochaine guerre au Nord ne sera pas une guerre d’usure”, prévient un officier supérieur. “Ce sera une guerre de décision.”
Et dans les villages frontaliers israéliens, les habitants, habitués aux sirènes et aux abris, résument l’état d’esprit du moment :
“On veut la paix, mais on est prêts à tout. Mieux vaut une tempête courte qu’une peur qui dure.”
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés





