Restituée ce soir à la famille Goldin, l’arme du lieutenant — jadis brandie sur une scène au centre de Khan Younès — revient en Israël au moment même où la place où Sinwar et ses acolytes la glorifiaient a disparu de la carte.
Onze ans après sa chute héroïque à Rafah, le lieutenant Hadar Goldin z”l revient symboliquement parmi les siens. Ce soir, Tsahal remettra à sa famille l’arme personnelle du jeune officier, retrouvée il y a plusieurs mois sur le corps de Mohammad Shabaneh, commandant de la brigade de Rafah du Hamas, tué à l’hôpital européen de Khan Younès aux côtés de Mohammad Sinwar, frère du chef du mouvement.
L’arme, authentifiée par des experts balistiques et formellement identifiée comme appartenant à Goldin, avait été gardée pendant plus d’une décennie comme trophée par le Hamas. Ce soir, elle retrouvera enfin la maison de ses parents, Leah et Simcha Goldin, après avoir été remise à Tsahal lors d’une cérémonie officielle avant d’être transférée au musée de l’unité Yahalom, en coordination avec la famille.
Mais au-delà du geste militaire, c’est un symbole puissant de justice posthume : en 2014, sur cette même place centrale de Khan Younès, les cadres du Hamas avaient organisé une célébration macabre.
L’organisation terroriste y exhibait l’arme de Hadar Goldin, présentée comme « un trophée de guerre », dans une mise en scène provocante aux couleurs de la Turquie et de l’Iran, alliés du Hamas.
À l’époque, Yahya Sinwar et ses lieutenants, galvanisés par la foule, brandissaient l’arme du soldat israélien sous les cris de victoire et les drapeaux étrangers.
Aujourd’hui, cette même place n’existe plus. Les bombardements israéliens de 2024 et 2025 ont effacé du paysage ce centre de propagande, et la plupart de ceux qui y paradaient ce jour-là ne sont plus de ce monde. Ironie tragique : tandis que le fusil de Hadar Goldin revient en Israël, les hommes qui s’en vantaient ont été anéantis, comme si la justice du temps avait fini par parler à la place des vivants.
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Un haut responsable de Tsahal a confié ce soir :
« Il y a des symboles que seule l’Histoire sait écrire. Le retour de cette arme, c’est celui d’une dignité volée, et d’un silence réparé. »
Depuis sa mort héroïque lors de l’opération Bordure protectrice, Hadar Goldin est devenu l’un des visages les plus emblématiques du sacrifice israélien.
Tombé à Rafah le 1er août 2014, il avait été enlevé par des terroristes du Hamas quelques heures après l’annonce d’un cessez-le-feu. Son corps avait été retenu à Gaza pendant plus de onze ans avant d’être restitué à Israël le 9 novembre 2025, grâce à l’intervention du Croissant-Rouge international et à une opération conjointe du Shin Bet et de Tsahal.
Le retour de son arme complète ce cercle de fidélité entre l’armée et ses soldats.
Dans un communiqué, Tsahal a rappelé :
« Le lieutenant Hadar Goldin représente l’esprit de Tsahal : courage, loyauté et sacrifice. Nous restons fidèles à notre promesse de ramener nos soldats, vivants ou tombés, à leur foyer. »
Pour la famille Goldin, cette restitution n’est pas une fin, mais un accomplissement spirituel. « C’est comme si Hadar, depuis son éternité, avait prié pour que justice soit faite », a confié un proche.
Et, d’une certaine manière, cette justice s’est accomplie : l’arme qu’on avait volée à un héros est revenue, tandis que ceux qui l’ont brandie ont disparu dans les ruines de Khan Younès.
La boucle est bouclée. L’arme de Hadar Goldin rejoint Israël, son nom reste gravé dans la mémoire nationale — et ceux qui ont célébré sa mort ont disparu dans l’oubli qu’ils méritaient.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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