Gaza : la BBC accuse Israël d’avoir rasé 1 500 bâtiments depuis la trêve, Tsahal dément et rappelle qu’il s’agit de cibles terroristes

Selon un reportage de la BBC fondé sur des images satellites, plus de 1 500 bâtiments auraient été détruits dans la bande de Gaza depuis la signature du cessez-le-feu. Tsahal confirme les opérations mais rejette catégoriquement l’accusation britannique : « Nous respectons l’accord. Ces démolitions concernent exclusivement des infrastructures terroristes du Hamas. »

La polémique est née d’un rapport diffusé par la chaîne publique britannique, affirmant qu’Israël aurait rasé « des quartiers entiers » sous son contrôle dans la bande de Gaza après la trêve conclue dans le cadre de la “Tzohar Trump Plan”, l’accord de vingt points négocié entre Jérusalem et Washington.
Selon la BBC, les images satellites obtenues par Planet Labs montreraient des zones entières nivelées à l’est de Rafah, à Khan Younès et dans le quartier de Shuja’iyya, en bordure d’Israël. Les journalistes évoquent « des maisons avec jardins et vergers, aujourd’hui réduites en poussière ».

En réponse, Tsahal a reconnu les destructions mais rejeté tout soupçon de violation de la trêve. L’armée précise que les opérations menées dans la zone dite du « périmètre jaune », contrôlée par Israël, s’inscrivent strictement dans les dispositions du plan américain : la neutralisation complète des infrastructures militaires du Hamas.

« Conformément à l’accord, toutes les installations terroristes, y compris les tunnels et les usines d’armes, doivent être détruites et ne peuvent être reconstruites », a rappelé un porte-parole militaire.
« Nous agissons uniquement contre les menaces identifiées, en réaction à des tirs, des violations et des repérages hostiles. »

La BBC en accusation pour partialité

Les propos de la chaîne britannique ont immédiatement suscité des critiques à Jérusalem. Plusieurs diplomates israéliens rappellent que la BBC a déjà été épinglée pour ses biais anti-israéliens, notamment depuis le début de la guerre contre le Hamas.
Le ministère israélien des Affaires étrangères évoque « une lecture politique des faits, ignorant la réalité du terrain et le cadre légal de l’accord ».

Dans les zones contrôlées par Tsahal, l’armée continue de découvrir des tunnels actifs, des caches d’armes et des postes d’observation camouflés dans les ruines. Selon le porte-parole, ces zones restent « hautement explosives » : les combattants du Hamas y placent chaque jour de nouveaux engins piégés, visant à tuer les soldats israéliens ou à retarder le retrait vers le nouveau périmètre défensif établi à moins d’un kilomètre de la frontière d’avant-guerre.

« Nos unités détruisent des tunnels côté israélien du périmètre. Les terroristes répliquent systématiquement par des tirs antichar et des snipers. Mais nous poursuivrons. Israël n’a pas besoin d’autorisation américaine pour se défendre », a indiqué une source militaire citée par Ynet.

Les habitants palestiniens évoquent un “paradis perdu”

Dans son reportage, la BBC cite plusieurs habitants déplacés, comme Lana Khalil, originaire du quartier d’Absān al-Kabira, aujourd’hui réfugiée à Al-Mawasi.

« Notre maison était un paradis plein de légumes et de fleurs. Il ne reste rien. Le bruit des bulldozers résonne jusque dans nos tentes », confie-t-elle.

Mais pour les responsables israéliens, ces zones figuraient parmi les bastions militaires les plus fortifiés du Hamas, abritant tunnels, dépôts d’armes et centres de commandement souterrains. Des opérations de neutralisation sont menées dans un rayon de trois à quatre kilomètres à l’intérieur du territoire gazaoui, sous contrôle direct de Tsahal.

Une trêve sous pression

La question de la stabilité du cessez-le-feu inquiète désormais Washington.
Selon le site Politico, plusieurs hauts responsables américains s’inquiètent du “gel” du processus de mise en œuvre du plan Trump, censé organiser la démilitarisation complète de Gaza sous supervision internationale.
Un document interne évoque même un « point d’interrogation » entre la première et la deuxième phase du plan, signe du flou entourant la suite du processus.

Un haut responsable sécuritaire israélien a reconnu auprès de Ynet que la situation risquait de s’enliser :

« Ce statu quo profite au Hamas, qui se reconstitue lentement, répare ses tunnels et détourne les convois d’aide humanitaire. Pendant ce temps, nos troupes restent statiques, exposées aux embuscades et empêchées de frapper. »

Pendant que la diplomatie américaine hésite, Tsahal poursuit discrètement la destruction des infrastructures hostiles au sein de la zone tampon, fidèle à la ligne stratégique imposée par Jérusalem : “Pas de reconstruction sans démilitarisation.”

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