Coup de théâtre à Gaza : les hommes d’Abu Shabab en pourparlers avec Washington pour sécuriser la sortie des combattants du Hamas

Une information surprenante en provenance du canal saoudien Al-Hadath secoue aujourd’hui la scène politique et sécuritaire du Proche-Orient : Yasser Abu Shabab, figure montante des clans locaux de Gaza, aurait rencontré Jared Kushner, ancien conseiller du président américain Donald Trump, au quartier général américain de Kiryat Gat. Selon cette source, l’entretien aurait abouti à un accord préliminaire pour permettre aux forces d’Abu Shabab d’assurer la sécurité du retrait des combattants du Hamas assiégés à Rafah, en direction des zones encore sous contrôle de l’organisation terroriste à l’intérieur de la bande.

Si elle se confirmait, cette information représenterait un tournant spectaculaire dans la gestion du post-Hamas à Gaza. Le média saoudien, réputé proche de certains cercles sécuritaires arabes, affirme que des représentants d’Abu Shabab seraient installés de façon permanente à Kiryat Gat, signe d’une coordination continue avec les Américains dans le cadre des discussions sur l’avenir de la bande de Gaza.

Le profil de Yasser Abu Shabab reste entouré de zones d’ombre. Ancien chef d’un clan armé rival du Hamas, il est connu pour son hostilité à la fois envers le mouvement islamiste et envers le Jihad islamique. Ces dernières années, ses forces auraient consolidé leur présence dans le sud de Gaza, notamment à Khan Younès et dans les environs de Rafah, en s’appuyant sur des réseaux tribaux et sur le mécontentement de la population envers le régime du Hamas.

L’implication de Jared Kushner, artisan des Accords d’Abraham et figure clé de la diplomatie américaine sous Trump, ajoute une dimension stratégique à cette rencontre. Selon des analystes arabes, Washington chercherait à créer un canal alternatif de dialogue avec les acteurs gazaouis non affiliés au Hamas, afin de faciliter une transition politique sans confrontation directe avec les forces israéliennes.

La perspective d’un retrait coordonné des combattants du Hamas de Rafah, sous surveillance d’un groupe local, pourrait constituer une avancée majeure dans la mise en œuvre du plan de stabilisation de Gaza évoqué ces dernières semaines par l’administration Trump. Une telle opération, si elle était validée par Israël, permettrait de réduire la résistance dans les zones densément peuplées du sud tout en évitant une confrontation directe de grande ampleur.

Aucune confirmation officielle n’a encore été fournie par Tsahal ni par le gouvernement israélien, qui se garde pour l’instant de commenter des « rapports non vérifiés ». Mais l’idée qu’un acteur gazoui indépendant, jusque-là en marge du conflit, puisse jouer un rôle de médiateur logistique dans une opération de désengagement du Hamas paraît compatible avec les discussions régionales actuelles, notamment entre Israël, les États-Unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite.

Du côté de Gaza, les premiers échos font état d’une tension croissante entre les partisans d’Abu Shabab et les forces du Hamas, qui accusent ce dernier de « trahison » et de collaboration avec les puissances étrangères. Sur les réseaux sociaux affiliés au Hamas, plusieurs messages évoquent déjà des affrontements sporadiques dans les quartiers sud de Rafah.

L’hypothèse d’une recomposition du pouvoir local à Gaza, encadrée par les États-Unis et soutenue tacitement par Israël, se renforce ainsi jour après jour. Le rôle de Kushner, de retour sur la scène diplomatique, montre que l’ombre du plan Trump plane toujours sur la région : celui d’un Moyen-Orient réorganisé autour de partenariats pragmatiques, marginalisant progressivement les factions islamistes.

Si l’information d’Al-Hadath venait à être confirmée, elle marquerait le début d’une nouvelle phase : celle d’un désengagement du Hamas sous pression régionale, et de l’émergence d’un leadership gazaoui alternatif, plus tribal que religieux, mais jugé plus compatible avec les intérêts sécuritaires d’Israël et de ses alliés.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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