La scĂšne a fait le tour des rĂ©seaux sociaux en quelques heures : lors dâune visite officielle Ă la Maison-Blanche, le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a vaporisĂ© du parfum sur le prĂ©sident syrien Ahmad al-Sharâa, visiblement pris de court. Un geste Ă©tonnant, presque théùtral, qui a immĂ©diatement suscitĂ© commentaires, analyses et spĂ©culations sur lâĂ©tat rĂ©el des relations entre Washington et Damas. Mais derriĂšre lâanecdote humoristique se dessine un moment diplomatique bien plus complexe, dont lâimpact dĂ©passe largement le cadre dâune vidĂ©o virale.
LâĂ©pisode sâest produit Ă lâoccasion de la rencontre tenue hier Ă Washington, oĂč Trump a accueilli son homologue syrien dans un contexte de discussions rĂ©gionales tendues. Selon les images, publiĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, Trump prĂ©sente deux cadeaux symboliques Ă al-Sharâa : une casquette rouge barrĂ©e de son slogan emblĂ©matique, « Make America Great Again », ainsi quâun flacon de parfum de luxe. Puis, rompant totalement avec les codes diplomatiques classiques, il vaporise lĂ©gĂšrement le parfum sur le prĂ©sident syrien en dĂ©clarant : « Câest la meilleure fragrance ». Al-Sharâa, surpris mais souriant, se contente dâun lĂ©ger signe de tĂȘte.
Cet Ă©change inattendu, bien loin des protocoles officiels oĂč chaque geste est scrutĂ© et calibrĂ©, a immĂ©diatement attirĂ© lâattention des mĂ©dias internationaux. Les proches du dossier ont rapportĂ© que la scĂšne nâĂ©tait pas prĂ©vue dans le cadre du cĂ©rĂ©monial officiel de la Maison-Blanche. Confirmation en a Ă©tĂ© donnĂ©e plus tard par Ibrahim Al-Abi, le reprĂ©sentant syrien auprĂšs de lâONU, qui a dĂ©crit le moment comme une « initiative personnelle de Trump », une sorte de dĂ©monstration spontanĂ©e du « rĂ©chauffement des relations » entre les deux pays.
Le prĂ©sident syrien a lui-mĂȘme commentĂ© la scĂšne dans un entretien accordĂ© Ă la chaĂźne Fox News. Il a expliquĂ© que le geste, sâil Ă©tait inattendu, exprimait nĂ©anmoins une forme de proximitĂ© personnelle : « CâĂ©tait une attention simple, non programmĂ©e, qui tĂ©moignait dâun dĂ©sir sincĂšre de rapprochement ». Une formulation prudente, mais suffisamment appuyĂ©e pour indiquer que Damas voit dans ce moment une ouverture, mĂȘme modeste, vers une dynamique plus coopĂ©rative.
Du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, la Maison-Blanche nâa pas publiĂ© de commentaire officiel sur cet Ă©change, laissant ainsi flotter un certain mystĂšre autour de lâintention rĂ©elle du prĂ©sident. Trump, fidĂšle Ă son style personnel â direct, spectaculaire, souvent imprĂ©visible â semble avoir cherchĂ© Ă marquer lâinstant par une touche atypique. Si certains mĂ©dias amĂ©ricains y voient un simple moment de lĂ©gĂšretĂ© diplomatique, dâautres y lisent un signal volontaire adressĂ© Ă Damas : un message informel selon lequel Washington est prĂȘt Ă explorer une relation diffĂ©rente, plus chaleureuse â mais Ă ses propres conditions.
Reste quâen IsraĂ«l, oĂč chaque nuance de la relation entre Washington et les acteurs du Moyen-Orient est scrutĂ©e de prĂšs, cet Ă©pisode nâest pas anodin. Les rapprochements, mĂȘme symboliques, entre les Ătats-Unis et la Syrie continuent de soulever des interrogations profondes. Car derriĂšre la camĂ©ra, la rĂ©alitĂ© demeure : malgrĂ© lâanecdote, la Syrie reste alliĂ©e stratĂ©gique de lâIran, soutien du Hezbollah et acteur central dans la configuration sĂ©curitaire rĂ©gionale. Si Trump entend envoyer un message dâouverture, les implications pour JĂ©rusalem doivent ĂȘtre surveillĂ©es avec une extrĂȘme attention.
LâĂ©pisode du parfum survient par ailleurs dans un climat oĂč le prĂ©sident amĂ©ricain multiplie les gestes spectaculaires sur la scĂšne diplomatique. Ces derniĂšres semaines, il sâest engagĂ© dans plusieurs dossiers sensibles impliquant IsraĂ«l, notamment sur la question des hostilitĂ©s rĂ©gionales ou encore la libĂ©ration des otages dĂ©tenus par les organisations terroristes. Dans ce contexte, chaque geste, mĂȘme lĂ©ger, prend une importance particuliĂšre : un indicateur, peut-ĂȘtre, des prioritĂ©s stratĂ©giques de Washington pour les mois Ă venir.
De lâautre cĂŽtĂ©, Damas, isolĂ©e depuis des annĂ©es sur le plan international, pourrait chercher dans cet Ă©pisode une forme de reconnaissance ou de normalisation progressive avec lâOccident. Le prĂ©sident al-Sharâa, en soulignant la « chaleur » de lâinteraction, semble vouloir capitaliser sur la scĂšne pour montrer que le rĂ©gime syrien est de nouveau courtisĂ©. Mais la rĂ©alitĂ© gĂ©opolitique reste, lĂ aussi, plus dure que le vernis mĂ©diatique : un geste inattendu ne fait pas une politique, et rien nâindique pour lâinstant un changement profond dans lâĂ©quilibre stratĂ©gique.
Reste le symbole : une casquette rouge, un parfum vaporisĂ© Ă la volĂ©e, un sourire surpris. Dans un monde diplomatique souvent verrouillĂ©, cet instant a fait Ă©clater les cadres traditionnels et rappelĂ© que la politique internationale, parfois, tient aussi Ă des gestes inattendus. Mais au-delĂ de lâaspect amusant, IsraĂ«l ne peut ignorer la portĂ©e potentielle de cette scĂšne. Car si Trump et al-Sharâa cherchent effectivement Ă montrer un rapprochement, mĂȘme dans la lĂ©gĂšretĂ©, les consĂ©quences pourraient toucher lâensemble du Moyen-Orient â y compris les Ă©quilibres dĂ©licats qui garantissent aujourdâhui la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne.
La vidĂ©o, devenue virale en quelques heures, continuera sans doute dâalimenter dĂ©bats et commentaires. Mais derriĂšre lâapparente lĂ©gĂšretĂ© de lâinstant, câest bien une scĂšne plus large qui se dessine : celle dâun Moyen-Orient en recomposition permanente, oĂč chaque geste â mĂȘme parfumĂ© â mĂ©rite dâĂȘtre analysĂ© comme un signal stratĂ©gique potentiel.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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