Dans un message tranchant publié au moment où les discussions internationales sur l’après-guerre à Gaza s’intensifient, l’ancien Premier ministre et ancien ministre de la Défense Naftali Bennett a dénoncé avec force toute tentative de transférer la responsabilité sécuritaire de la bande de Gaza à des forces étrangères – et en particulier à la Turquie et au Qatar.
Pour Bennett, l’idée même d’un « contrôle multinational » constitue une menace directe et immédiate pour la sécurité nationale d’Israël, bien plus grave qu’on ne veut l’admettre publiquement.
Selon lui, ce scénario – évoqué ces derniers jours dans plusieurs canaux diplomatiques – reviendrait purement et simplement à confier l’avenir des Israéliens à deux acteurs dont la loyauté n’a jamais été éprouvée : le Qatar, parrain déclaré du Hamas, et le régime d’Erdogan, ouvertement hostile à Israël sur la scène internationale.
Bennett résume cela d’une formule cinglante : « Osslo sous stéroïdes. »
Un avertissement qui résonne dans une société israélienne encore traumatisée par les massacres du 7 octobre. « אם יש לקח אחד שנצרב בנו ממחדל ה־7 באוקטובר הוא שאסור להרדם ולקוות לטוב », écrit-il : le premier enseignement du 7 octobre est qu’Israël ne peut plus jamais se permettre de s’endormir et d’espérer naïvement que les menaces disparaîtront.
Dans son message, Bennett insiste sur un principe fondamental :
Tsahal doit conserver une liberté totale et permanente d’action à Gaza.
Une absence de vigilance, dit-il, ouvre inévitablement la voie à la reconstitution d’infrastructures terroristes, comme cela a déjà été vécu, au sud comme au nord du pays.
L’ancien Premier ministre utilise une expression devenue l’un des piliers de sa doctrine sécuritaire : « לכסח את הדשא » – « tondre la pelouse », c’est-à-dire frapper systématiquement et à intervalles réguliers les menaces émergentes avant qu’elles ne deviennent des monstres capables de commettre une attaque de masse.
C’est cette stratégie que Bennett place au cœur de la prévention, et qui serait, selon lui, impossible sous un régime multinational imposant à Israël des autorisations, des délais ou des restrictions.
Il critique également une situation qu’il décrit comme aberrante : le fait que des soldats israéliens doivent parfois coordonner leurs mouvements avec le commandement américain basé à Kiryat Gat. Pour Bennett, ce simple détail suffit à mesurer le risque : si cette logique s’étend à Gaza, Israël perdra la maîtrise de son propre destin militaire.
« מדינת ישראל אינה מדינת חסות », prévient-il :
Israël n’est pas un État sous tutelle.
Pour Bennett, le danger ne vient pas seulement des acteurs extérieurs, mais aussi d’un manque de transparence interne. Il exige que soient rendus publics tous les engagements, concessions, accords ou projets discutés dans le dos du public :
« אני דורש פרסום מיידי של כל ההתחייבויות והוויתורים שנרקמים מאחורי גבם של אזרחי ישראל ».
La question qu’il pose ensuite est lourde de sens :
Quel est l’intérêt – explicite ou caché – qui pousserait le gouvernement à renoncer volontairement à sa liberté d’action ?
Selon lui, aucune justification ne peut légitimement conduire Israël à dépendre de médiateurs extérieurs – encore moins d’acteurs soutenant le Hamas ou cherchant à se présenter comme les protecteurs d’une organisation terroriste.
Au fond, Bennett appelle à une rupture totale avec les illusions passées.
Les accords d’Oslo, rappelle-t-il implicitement, ont été construits autour d’une promesse : la communauté internationale accompagnerait le processus de paix avec une neutralité bienveillante.
Trois décennies plus tard, les illusions se sont effondrées, et Israël doit affronter la réalité sans filtre : certains des acteurs aujourd’hui pressentis pour “stabiliser” Gaza sont les mêmes qui ont alimenté, financé ou légitimé les organisations responsables du massacre du 7 octobre.
Dans une atmosphère politique saturée de débats, Bennett se positionne clairement comme l’une des voix les plus fermes contre toute internationalisation de Gaza.
Un discours qui trouve un écho puissant dans une partie du public israélien : celle qui voit dans ces propositions un dangereux retour aux erreurs historiques, répétées sous un nouveau costume diplomatique.
La conclusion de Bennett, concise mais lourde de gravité, réaffirme une exigence centrale :
la transparence envers les citoyens, et le refus absolu de toute érosion de la souveraineté ou de la sécurité.
À ses yeux, les Israéliens doivent savoir, mot pour mot, ce qui est négocié et ce qui pourrait être cédé – car il s’agit, ni plus ni moins, de leur vie et de leur avenir.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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