À 100 ans, Sarah Unterberg fait son aliyah : “Après le 7 octobre, j’ai compris que ma place était en Israël”

À l’âge où beaucoup cherchent la tranquillité et la stabilité, Sarah Unterberg, centenaire originaire d’Uruguay, a décidé de bouleverser sa vie pour rejoindre Israël. À 100 ans, elle devient la nouvelle immigrante la plus âgée de l’année 2025, un symbole de détermination et d’attachement profond au peuple juif et à sa terre. C’est au lendemain des événements du 7 octobre que sa décision s’est cristallisée : pour elle, ce qui s’est passé a révélé avec une clarté douloureuse que la vie juive à l’étranger ne serait plus jamais aussi sûre.

Dans une interview émouvante, elle raconte avoir compris que son avenir devait s’écrire en Israël, entourée de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, la plupart déjà installés dans le pays. “L’Uruguay m’a donné tout ce qu’il pouvait me donner depuis l’enfance”, confie-t-elle. “Mais ce qui est arrivé le 7 octobre confirme une chose : notre véritable maison est ici.” Arrivée il y a quelques jours, Sarah s’est installée à Hadera, où l’attendaient ses proches, émus de l’accueillir après un siècle de vie mouvementée.

Sarah est née en Lituanie en 1925, avant de rejoindre l’Uruguay alors qu’elle n’était qu’un bébé de 15 mois, réunie avec son père qui avait quitté l’Europe avant elles. Elle a grandi à Montevideo, où elle s’est engagée pendant des décennies dans la communauté juive locale. Dans son récit, elle décrit une vie consacrée aux autres : visites de malades, bénévolat au sein de la maison de retraite juive, organisation d’activités et de spectacles pour les résidents, participation active aux associations communautaires. Elle a même présidé le club de yiddish de Montevideo pendant trente ans, un lieu qui portait la mémoire vivante des traditions juives d’Europe de l’Est.

Veuve depuis de nombreuses années, Sarah a élevé trois enfants : Luis, Lea et Simón. Sa famille s’est agrandie au fil des décennies, jusqu’à compter aujourd’hui six petits-enfants et quinze arrière-petits-enfants — la majorité vivant désormais en Israël. Elle n’a jamais manqué un événement familial important, prenant l’avion pour assister à des bar mitzvah, des mariages et des fêtes religieuses. “Je n’ai jamais voulu rater un seul moment important de leur vie. J’ai toujours senti que mon lien avec Israël faisait partie de moi.”

Sa pratique religieuse a également forgé ce lien. Pendant des années, elle fréquentait deux synagogues à Montevideo : la communauté ashkénaze et le centre séfarade. “Même si je suis lituanienne, j’ai toujours senti que toutes les communautés juives formaient une seule famille.” Cette identité multiple a nourri une conviction intime : celle que tous les Juifs doivent, tôt ou tard, revenir sur leur terre.

Depuis le 7 octobre, ce sentiment s’est transformé en urgence. “Le monde n’est plus aussi sûr pour les Juifs qu’il l’était”, déclare Sarah avec lucidité. Comme beaucoup dans la diaspora, elle a perçu une montée de l’antisémitisme, une fragilisation du sentiment de sécurité et une atmosphère globale qui l’a poussée à franchir le pas. À un âge où la plupart ne voyagent plus, elle a décidé d’accomplir son aliyah, soutenue par la Jewish Agency et la Fondation de l’Amitié.

À Hadera, c’est une véritable scène familiale qui l’a accueillie : enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants l’attendaient avec des pancartes et des larmes de joie. Pour eux, la présence de Sarah représente un lien vivant entre un passé marqué par l’exil et un futur ancré en Israël. Dans un contexte de guerre, son arrivée est vécue comme un acte de foi.

Les responsables israéliens ont salué son arrivée. Le général (rés.) Doron Almog, président de l’Agence juive, a décrit son aliyah comme “une preuve vivante qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser le rêve sioniste”. Il a souligné que chaque nouvel immigrant, quel que soit son âge, incarne “la victoire de l’identité juive sur l’histoire et les tragédies du passé”. Yaal Eckstein, présidente de la Fondation de l’Amitié, a parlé d’un “acte d’espoir, de courage et d’amour d’Israël dans sa forme la plus pure”. Elle a rappelé que l’organisation continuerait à aider les Juifs du monde entier à rejoindre Israël.

Pour Israël, l’histoire de Sarah est bien plus qu’un simple récit personnel. Elle illustre la résilience d’un peuple pour qui l’attachement à sa terre traverse les générations. Dans une période marquée par une guerre difficile, des tensions internationales et une montée du discours hostile envers Israël, l’arrivée d’une femme de 100 ans venant accomplir son rêve sioniste envoie un message de force : malgré les épreuves, l’appel d’Israël reste intact.

Source réelle et vérifiable :
Ynet (texte original) : https://www.ynet.co.il/news/article/sj1z60vka


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