« Frissons » : Hadassa Ben Ari révÚle enfin son lien personnel avec le lieutenant Hadar Goldin

La semaine derniĂšre, IsraĂ«l a retenu son souffle en apprenant le retour du corps du lieutenant Hadar Goldin, tuĂ© et enlevĂ© lors de l’opĂ©ration « Bordure protectrice » en 2014. Pendant onze ans, son nom est devenu l’un des symboles de la promesse non tenue : une famille qui attend, une nation qui n’oublie pas, et un combat permanent pour ramener les soldats tombĂ©s. Dans ce climat de soulagement, d’émotion et de douleur mĂȘlĂ©e, l’écrivaine et influenceuse Hadassa Ben Ari a publiĂ© un message bouleversant sur Instagram, rĂ©vĂ©lant un lien personnel et inattendu avec le jeune officier.

De retour du Panama, Ben Ari raconte avoir reçu la nouvelle du rapatriement d’Hadar depuis une plage isolĂ©e, dans un contraste presque irrĂ©el. Mais au-delĂ  de l’émotion nationale, elle partage surtout une rĂ©vĂ©lation intime : le titre de son livre, « Ma ata yodĂ©a al ga’agu’a » (« Qu’est-ce que tu connais Ă  la nostalgie / au manque ? »), lui a Ă©tĂ© inspirĂ© par nul autre que
 l’ex-fiancĂ©e de Hadar Goldin, Adna Seroussi-Noga.

« AprĂšs leur premier rendez-vous, ils se parlaient au tĂ©lĂ©phone, et Hadar lui a dit : ‘Tu m’as manqué’. Adna, qui avait dĂ©jĂ  compris quel garçon lumineux et spontanĂ© il Ă©tait, a pensĂ© : ‘Qu’est-ce que tu connais, toi, dĂ©jĂ , au manque ?’ » Ă©crit Ben Ari. De cette phrase, restĂ©e suspendue dans le cƓur d’une jeune femme devenue veuve avant d’ĂȘtre Ă©pouse, naĂźtra des annĂ©es plus tard le titre du livre de Ben Ari.

La romanciĂšre rappelle que le livre s’ouvre et se clĂŽt autour d’Adna. MĂȘme aprĂšs avoir refait sa vie, aprĂšs s’ĂȘtre mariĂ©e et avoir mis au monde un enfant, elle n’a jamais cessĂ© d’attendre qu’Hadar revienne. Une loyautĂ© intĂ©rieure, presque impossible Ă  dĂ©crire, qui traverse le rĂ©cit comme une ligne de lumiĂšre et de douleur.
Et c’est prĂ©cisĂ©ment cette phrase d’Adna Ă  la fin du livre que Ben Ari Ă©voque dans son post : « Quand Hadar reviendra en tant que soldat tombĂ©, cela fera mal. Mais il y aura aussi un soulagement. Je suis prĂȘte pour cela. Quand ils ont annoncĂ© le retour d’Oron Shaul, j’ai Ă©tĂ© secouĂ©e. C’était un mĂ©lange d’espoir, de peur, de douleur
 ».

L’écriture se mĂȘle ici au rĂ©el, et c’est ce qui donne Ă  ce tĂ©moignage sa force. Hadassa Ben Ari se souvient : « Ce jour-lĂ , j’étais sur la plage de Playa Venao, au Panama. J’ai lu le message annonçant que Hadar Ă©tait revenu. J’ai senti que quelque chose de profondĂ©ment israĂ©lien, de profondĂ©ment sacrĂ©, venait de se produire — et je n’étais pas sur la terre brĂ»lante d’IsraĂ«l pour le vivre avec tout le monde. Mais j’étais secouĂ©e, parce que c’est exactement ainsi que se termine mon livre. »

Puis elle ajoute une priĂšre, presque un cri : « C’était bouleversant, car Hadar est restĂ© le seul Ă  ne pas ĂȘtre revenu avant le 7 octobre. Et il y a encore cette peur paralysante qu’on l’abandonne Ă  nouveau. On ne doit pas l’oublier. Hadar doit rentrer Ă  la maison. C’est son droit, c’est notre devoir. Je rĂȘve qu’Hadar revienne, qu’il ait enfin la paix. Qu’il y ait une paix pour sa famille. Et pour moi aussi. »

Elle Ă©voque Ă©galement les autres otages — vivants ou morts — rappelant qu’un pays ne peut se permettre de laisser derriĂšre lui ses fils. « Que ceux qui vivent reviennent pour ĂȘtre soignĂ©s et reconstruits. Que ceux qui sont tombĂ©s reviennent pour ĂȘtre enterrĂ©s dignement. Que nous soyons unis. C’est vraiment mon rĂȘve. »

Son message se conclut par une image puissante, Ă©crite depuis l’ocĂ©an Pacifique :
« Je me souviens ĂȘtre entrĂ©e dans les vagues puissantes Ă  l’heure de la marĂ©e haute, et j’ai pensĂ© Ă  la famille Goldin. J’ai murmurĂ© : ‘Mon Dieu, donnez-leur une mer de force, mĂȘme maintenant’. »

Et puis, enfin, cette phrase simple, humaine, presque chuchotée :
« Merci, famille Goldin. Je prie pour que ce moment de calme vous apporte un peu de relĂąchement — et aussi la force de briller Ă  nouveau. De continuer Ă  ĂȘtre notre soleil. »

En quelques mots, Hadassa Ben Ari rĂ©sume ce que ressent tout un pays : un mĂ©lange d’amour, de mĂ©moire, de gratitude et de douleur. Le retour d’Hadar n’efface pas l’absence — mais il rend enfin possible le deuil, la rĂ©paration et la fidĂ©litĂ© d’une nation Ă  ses soldats.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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