La révélation de messages haineux publiés par Redouane Naïm, employé de piste dans les aérogares de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, a déclenché une onde de choc en France. Entre apologie du massacre du 7 octobre et menaces directes contre des passagers se rendant en Israël, l’affaire pose une question centrale : comment un individu représentant un risque manifeste a-t-il pu conserver un accès aux zones sensibles des aéroports ? Les autorités françaises se retrouvent sous pression, alors que les communautés juives et israéliennes exigent des réponses.
L’affaire a éclaté après la publication de plusieurs captures d’écran provenant du réseau X (ancien Twitter), où l’on découvre Redouane Naïm, 27 ans, salarié de la société aéroportuaire Groupe3S, opérant au contact direct des avions avant décollage. Selon les révélations initiales publiées par Israel Hayom et reprises par Le Figaro, Naïm a posté, les 7 et 8 octobre 2023, des messages explicites de haine antisémite, célébrant le massacre commis par le Hamas en Israël et appelant à la violence contre des passagers juifs et israéliens.
Dans l’un des messages, il écrit :
« Je dois gérer un vol pour Tel-Aviv demain. Je vais les gérer avec un bon coup de pied. »
Une menace directe contre des voyageurs civils, dans l’un des secteurs les plus sécurisés du territoire français.
Plus encore, Naïm félicitait le nombre de morts côté israélien :
« Plus il y a de morts, mieux c’est. Allez. »
Ce mélange d’apologie terroriste et de menaces explicites a immédiatement suscité une inquiétude majeure. Car Naïm n’était pas un simple employé administratif : il travaillait au contact direct des avions, des passagers, et des équipes de piste, dans deux des plus grands aéroports européens — Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly.
Un risque sécuritaire évident, ignoré pendant deux ans
Selon les informations relayées par BFMTV et Le Monde, Naïm disposait d’un badge rouge, un accès hautement sensible permettant d’approcher les avions, les équipements de sûreté et les soutes. Le fait qu’un employé visiblement radicalisé ait pu conserver ces accès sans qu’aucun signalement interne n’aboutisse, soulève un problème structurel.
Des passagers inquiets ont d’ailleurs écrit à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) :
« Vous laissez des individus dangereux opérer sur les pistes. Vous mettez gravement en danger la sécurité des passagers et des avions. »
L’affaire rappelle un précédent inquiétant : en août 2025, comme l’ont rapporté Reuters et Associated Press, un contrôleur aérien à Charles-de-Gaulle avait adressé un message « Free Palestine » directement dans les écouteurs des pilotes d’El Al lors du décollage. L’homme avait été suspendu.
Ces incidents répétés nourrissent un sentiment croissant : la France ne mesure plus pleinement les risques d’infiltration idéologique au sein de secteurs critiques, en particulier dans le transport aérien.
Une colère croissante des communautés juives et israéliennes
L’affaire Naïm intervient dans un contexte où les actes antisémites en France sont à leur plus haut niveau depuis vingt ans (source : Ministère français de l’Intérieur). À Paris, plusieurs actions hostiles ont déjà visé des bureaux, des commerces ou des voyageurs liés à Israël.
Le fait qu’un employé de piste — potentiellement en position d’altérer un chargement, d’endommager un appareil ou de compromettre une procédure de sécurité — affiche ouvertement son soutien à un massacre de civils israéliens soulève des inquiétudes profondes.
Plusieurs organisations comme le CRIF, mais aussi des associations de victimes du terrorisme, ont appelé à des sanctions immédiates et à une révision des protocoles d’habilitation en zone aéroportuaire.
Les autorités françaises sous pression
La DGAC n’a pas encore rendu sa réponse officielle, mais selon Franceinfo, une enquête administrative aurait été ouverte pour examiner comment un employé ayant publié de tels contenus n’a pas vu son habilitation retirée.
La société Groupe3S, employeur de Naïm, n’a pour l’instant pas publié de déclaration complète. Toutefois, la pression médiatique et politique rend probable sa suspension immédiate, voire son licenciement.
Au niveau politique, plusieurs députés français demandent une refonte du système de contrôle des employés habilités, rappelant que les plateformes aéroportuaires sont des zones à risque maximal, régulièrement ciblées par des organisations terroristes.
Sécurité aérienne, terrorisme idéologique : le dilemme français
L’affaire Naïm démontre de manière spectaculaire les limites du système français d’habilitation sécuritaire lorsqu’il est confronté à des idéologies radicalisées mais non judiciarisées. Aucun signalement policier préalable n’existait à son sujet, malgré les publications extrêmes postées sur un réseau social public.
Dans un contexte où Israël reste une cible explicitement désignée par des mouvances radicales, laisser des individus animés de haine violente opérer à proximité d’avions civils constitue un risque impossible à ignorer.
Pour Israël, qui a multiplié les alertes ces derniers mois sur les menaces extérieures visant ses ressortissants, cet épisode illustre une réalité tenace : la sécurité aérienne des voyageurs israéliens dépend parfois de la vigilance — ou de la négligence — d’États tiers.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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