La proposition amĂ©ricaine de rĂšglement du conflit ukrainien, portĂ©e par Steve Witkoff pour le prĂ©sident Donald Trump, a provoquĂ© une onde de choc Ă Bruxelles. Entre soupçons de marchandages gĂ©opolitiques, accusations de pillage Ă©conomique et menaces sur les intĂ©rĂȘts europĂ©ens, plusieurs responsables parlent dâun plan âinacceptableâ â certains allant jusquâĂ affirmer que âWitkoff devrait consulter un psychiatreâ.
La scĂšne internationale sâest crispĂ©e en lâespace de 24 heures. Alors que Washington tente de pousser Kiev vers un accord ârĂ©alisteâ pour mettre fin Ă la guerre, lâEurope dĂ©couvre un plan quâelle juge Ă la fois dĂ©stabilisant, dangereux et contraire Ă ses intĂ©rĂȘts propres.
Le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky, qui sâexprimait dans un discours grave, a rĂ©sumĂ© la situation en une phrase :
« Nous faisons face à un choix douloureux : perdre notre dignité, ou perdre un allié essentiel. »
Dans les capitales europĂ©ennes, la rĂ©action a Ă©tĂ© rapide et tranchĂ©e. Les dirigeants français, allemand et britannique â Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Keir Starmer â ont tĂ©lĂ©phonĂ© conjointement Ă Zelensky pour rĂ©affirmer que tout accord impliquant les intĂ©rĂȘts europĂ©ens devra ĂȘtre approuvĂ© par lâEurope elle-mĂȘme. Une maniĂšre diplomatique de dire que Washington ne dĂ©cidera pas seul.
Le plan Trump-Witkoff : une architecture provocante
Selon les révélations de Politico, du Financial Times et de Reuters, le plan américain repose sur plusieurs points explosifs :
- utilisation des avoirs russes gelĂ©s en Occident pour financer un fonds dâinvestissements amĂ©ricano-russe,
- PrĂ©lĂšvement de 50 % des profits pour les Ătats-Unis,
- exigence de nouveaux abandon territoriaux ukrainiens dans le Donbass,
- reconnaissance de facto de lâannexion russe du sud de lâUkraine et de la CrimĂ©e,
- gel des ambitions ukrainiennes dâadhĂ©sion Ă lâOTAN,
- rĂ©duction massive de lâarmĂ©e ukrainienne,
- rĂ©intĂ©gration de la Russie au G8 et dans lâĂ©conomie mondiale.
Sur le papier, le document se veut un compromis ârĂ©alisteâ visant Ă stopper lâeffusion de sang. Dans les faits, il est perçu en Europe comme une tentative amĂ©ricaine de remodeler la gĂ©opolitique continentale sans consulter les pays directement concernĂ©s.
Un diplomate européen a résumé la stupeur générale par une phrase assassine :
« Trump veut se servir dans des actifs qui ne lui appartiennent pas. »
Un autre fonctionnaire anonyme a été plus direct :
« Witkoff devrait voir un psychiatre. »
LâEurope se crispe : entre peur de lâabandon et colĂšre contre Washington
Lâopposition au plan nâest pas seulement technique. Elle est existentielle. Pour lâEurope, le conflit ukrainien est une question de sĂ©curitĂ© directe : une victoire russe affaiblirait dramatiquement lâordre continental et placerait les pays baltes, la Pologne et mĂȘme lâAllemagne sous la menace.
Aussi, le fait que Washington puisse envisager, seul, un accord incluant :
- des concessions territoriales,
- la lĂ©gitimation de lâavancĂ©e russe,
- la dĂ©pendance de lâEurope Ă un fonds russo-amĂ©ricain contrĂŽlĂ© par les Ătats-Unis,
apparaĂźt comme une trahison.
Le prĂ©sident français Emmanuel Macron a affirmĂ© que la solution devait âintĂ©grer pleinement lâUnion europĂ©enne et lâUkraineâ, tandis que la commissaire europĂ©enne Kaja Kallas a rappelĂ© que :
« Dans cette guerre, il y a un agresseur et une victime. Aucune paix durable ne peut exister sans reconnaßtre ce fait. »
Pour Bruxelles, accepter un plan qui entérine les gains russes reviendrait à encourager Moscou à recommencer ailleurs.
Washington met la pression : lâultimatum du jeudi
Le prĂ©sident Donald Trump, fidĂšle Ă sa diplomatie schĂ©matique, a annoncĂ© que jeudi prochain reprĂ©sentait une âdate appropriĂ©eâ pour que lâUkraine prenne une dĂ©cision. Dans une interview Ă Fox News, le prĂ©sident amĂ©ricain a laissĂ© entendre que le soutien militaire et renseignement amĂ©ricain pourrait ĂȘtre suspendu si Kiev refusait le plan.
Une maniÚre à peine voilée de dire à Zelensky :
âAcceptez ou vous serez seuls.â
Cette menace a choquĂ© plusieurs capitales europĂ©ennes, qui y voient un chantage. Mais elle reflĂšte Ă©galement la volontĂ© amĂ©ricaine de tourner la page dâun conflit jugĂ© coĂ»teux et secondaire face aux prioritĂ©s stratĂ©giques de Washington â notamment la Chine et le Moyen-Orient.
Poutine applaudit en silence : la Russie y voit une victoire diplomatique
Sans surprise, Moscou a rĂ©agi avec enthousiasme, mais aussi avec prudence. Vladimir Poutine a dĂ©clarĂ© que le plan âpouvait servir de base Ă un futur accordâ, bien que des discussions approfondies restent nĂ©cessaires.
Il ne sâest pas cachĂ© pour affirmer que :
« LâOccident ne comprend pas la rĂ©alitĂ© du terrain. »
Pour le Kremlin, ce plan représente une victoire morale :
- reconnaissance de ses gains militaires,
- affaiblissement de la position ukrainienne,
- fracture entre lâEurope et les Ătats-Unis,
- retour de la Russie dans le concert économique.
Si lâaccord se concrĂ©tisait, Moscou pourrait revendiquer dâavoir imposĂ© une solution par la force. Une perspective que Bruxelles et Kiev jugent inacceptable.
Zelensky : entre héroïsme et isolement
Le prĂ©sident ukrainien traverse lâune des phases les plus difficiles depuis le dĂ©but de la guerre. Dans son discours adressĂ© Ă la nation, il a Ă©voquĂ© les « 28 points douloureux » du plan amĂ©ricain, rĂ©sumant le dilemme :
« Devons-nous capituler ou survivre sans soutien ? »
LâarmĂ©e ukrainienne, affaiblie, court aprĂšs les munitions.
La population sâĂ©puise.
Lâhiver sâannonce terrible.
Mais Zelensky refuse de céder, assurant :
« Nous nâavons pas trahi lâUkraine dans le passĂ©, et nous ne le ferons pas maintenant. »
LâUkraine sait toutefois que sans soutien militaire occidental, la rĂ©sistance deviendrait intenable.
LâEurope face Ă ses contradictions
La crise rĂ©vĂšle aussi les fragilitĂ©s internes du âbloc europĂ©enâ :
- LâItalie se montre ouverte Ă âexaminer certains pointsâ.
- La Hongrie, fidĂšle Ă Moscou, soutient entiĂšrement le plan.
- LâAllemagne, elle, redoute une rupture avec Washington.
- La France cherche Ă prendre la tĂȘte dâun front europĂ©en unifiĂ©, mais peine Ă rallier tous les Ătats membres.
Cette division est prĂ©cisĂ©ment ce que Moscou espĂ©rait. Le plan amĂ©ricain, en secouant lâordre Ă©tabli, pourrait accĂ©lĂ©rer lâĂ©rosion de la cohĂ©sion europĂ©enne.
Analyse : un test de rĂ©sistance pour lâalliance occidentale
Lâaffaire Trump-Witkoff agit comme un rĂ©vĂ©lateur. Elle pose trois questions stratĂ©giques majeures :
- LâEurope peut-elle encore compter sur les Ătats-Unis comme garant de sa sĂ©curitĂ© ?
Depuis fĂ©vrier 2022, Washington a portĂ© lâeffort militaire, mais semble dĂ©sormais vouloir transfĂ©rer la facture. - LâAmĂ©rique peut-elle imposer une paix que lâEurope juge dangereuse ?
Les intĂ©rĂȘts ne sont plus alignĂ©s. - La Russie peut-elle tirer parti du dĂ©salignement occidental ?
Pour Moscou, lâoccasion est historique.
Dans cette bataille diplomatique, IsraĂ«l observe attentivement. Les basculements dâalliances et les repositionnements amĂ©ricains ont toujours eu un impact direct sur la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne â notamment dans la lutte contre lâaxe russo-iranien.
Conclusion : une Europe prise au piĂšge dâun monde qui change trop vite
Le plan Trump-Witkoff nâest pas seulement une proposition de paix. Câest un sĂ©isme gĂ©opolitique qui rĂ©vĂšle lâaffaiblissement du leadership europĂ©en et la recomposition brutale de lâordre international. LâUkraine sert de baromĂštre : si Kiev est sacrifiĂ© sur lâautel de la Realpolitik, câest toute lâarchitecture de sĂ©curitĂ© europĂ©enne qui vacille.
Cette crise pose enfin une question simple et terrifiante :
dans un monde oĂč les alliances se recomposent, oĂč la Russie revient en force et oĂč les Ătats-Unis redĂ©finissent leur rĂŽle, lâEurope est-elle encore capable de dĂ©fendre sa propre sĂ©curitĂ© ?
La semaine qui vient dira si le vieux continent reprend lâinitiative â ou accepte dâĂȘtre relĂ©guĂ© au rang de spectateur dans un ordre mondial redessinĂ© ailleurs.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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