Trump – Mamdani : une poignĂ©e de main glaciale Ă  la Maison-Blanche et une fracture assumĂ©e avec IsraĂ«l`

Le nouveau maire Ă©lu de New York, Zohran Mamdani, farouche critique d’IsraĂ«l, a rencontrĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump Ă  la Maison-Blanche. Entre dĂ©clarations lisses, accusations de “gĂ©nocide” profĂ©rĂ©es en direct face au prĂ©sident, silences pesants et promesses ambiguĂ«s, la scĂšne a rĂ©vĂ©lĂ© une tension profonde : l’homme qui dirige dĂ©sormais la plus grande ville juive du monde occidental affiche sans complexe son hostilitĂ© politique envers IsraĂ«l, pendant que Trump choisit
 de ne pas rĂ©pondre.

Il y a des contrastes qui résument une époque.
D’un cĂŽtĂ©, le Bureau ovale, symbole de puissance, de protocole, d’alliances solides.
De l’autre, Zohran Mamdani, nouveau maire Ă©lu de New York, candidat de l’aile la plus radicale du Parti dĂ©mocrate, qui fait campagne depuis un an sur l’idĂ©e que “la police de NY doit arrĂȘter Benjamin Netanyahu” et que “les États-Unis financent un gĂ©nocide Ă  Gaza”.

Cette rencontre, qui aurait pu ĂȘtre un simple exercice institutionnel, a tournĂ© en scĂšne politique lourde de sous-entendus : un prĂ©sident des États-Unis silencieux face Ă  l’une des attaques les plus graves profĂ©rĂ©es contre IsraĂ«l
 depuis la Maison-Blanche elle-mĂȘme.

Une déclaration choc, un président silencieux

Le moment est venu lorsque Mamdani, debout Ă  cĂŽtĂ© du prĂ©sident Trump, s’est vu demander s’il maintenait ses accusations anciennes contre la Maison-Blanche.
Il n’a pas hĂ©sitĂ© une seconde :

« Ś“Ś™Ś‘ŚšŚȘŚ™ ŚąŚœ ŚžŚžŚ©ŚœŚȘ Ś™Ś©ŚšŚŚœ Ś©ŚžŚ‘ŚŠŚąŚȘ ŚšŚŠŚ— ŚąŚ. Ś“Ś™Ś‘ŚšŚȘŚ™ ŚąŚœ Ś›Śš Ś©ŚŚšŚ”Â Â»Ś‘ ŚžŚžŚžŚ ŚȘ ڐڕŚȘŚ•. »
« J’ai parlĂ© du fait que le gouvernement israĂ©lien commet un gĂ©nocide. Et que les États-Unis le financent. »

Trump, immobile, a laissé passer les mots sans réagir. Aucune objection, aucune précision, aucune mise au point.
Un silence qui a glacé de nombreux observateurs
 et inquiété une large partie de la communauté juive de New York.

Cette scĂšne, filmĂ©e et diffusĂ©e en direct par les mĂ©dias amĂ©ricains, contraste profondĂ©ment avec la ligne pro-israĂ©lienne assumĂ©e du prĂ©sident Trump, qui a jusqu’ici Ă©tĂ© l’un des dirigeants les plus alignĂ©s sur IsraĂ«l depuis 1948.

Entre normalisation et dissonance : Trump choisit la diplomatie interne

Car la tonalité officielle de la rencontre fut tout autre.
Trump l’a dĂ©crite comme :

« ŚžŚŠŚ•Ś™Ś ŚȘ, Ś˜Ś•Ś‘Ś”, Ś™ŚąŚ™ŚœŚ”. Nous avons une chose en commun : vouloir que New York rĂ©ussisse. »

Dans la mĂȘme confĂ©rence de presse, il a mĂȘme complimentĂ© Mamdani :

« Il a remportĂ© ses Ă©lections face Ă  des gens trĂšs intelligents. Il veut rĂ©duire la criminalitĂ©, faire baisser les loyers, reconstruire la ville. S’il rĂ©ussit, je serai le premier Ă  l’applaudir. »

Le contraste avec la virulence de Mamdani est saisissant.
Au cours de la campagne Ă©lectorale, le prĂ©sident l’avait traitĂ© de “communiste”, de “haineux”, voire briĂšvement de “jihadiste”.
Mais aujourd’hui, face aux camĂ©ras, il adopte une posture mesurĂ©e.

Le message est clair : Trump cherche Ă  stabiliser le terrain intĂ©rieur, Ă©viter un conflit avec New York — poumon Ă©conomique du pays — et ne pas transformer un maire hostile Ă  IsraĂ«l en ennemi institutionnel.

Mamdani, un maire élu qui inquiÚte profondément Israël

Les inquiĂ©tudes exprimĂ©es dans les milieux juifs ne datent pas d’hier.
Mamdani est devenu un symbole du dĂ©placement politique d’une partie de la gauche amĂ©ricaine vers un discours agressif contre IsraĂ«l.

Son palmarÚs récent :

  • participation active Ă  des manifestations anti-israĂ©liennes,
  • accusations constantes de “gĂ©nocide”,
  • soutien Ă  des slogans radicaux dans les rues de Manhattan,
  • engagement en faveur de la fin de l’aide militaire amĂ©ricaine Ă  IsraĂ«l,
  • intention dĂ©clarĂ©e d’arrĂȘter Netanyahu si celui-ci venait Ă  l’ONU.

Cette derniĂšre promesse a d’ailleurs Ă©tĂ© rappelĂ©e pendant la confĂ©rence de presse.
Trump, souriant, a simplement répondu :

« Nous n’en avons pas discutĂ©. Il a ses opinions. Tout le monde change. Peut-ĂȘtre qu’il surprendra les conservateurs. »

LĂ  encore, la diplomatie a pris le pas sur la confrontation.

New York, capitale mondiale du judaïsme
 dirigée par un élu hostile à Israël

Ce point est crucial.
New York abrite la plus grande communautĂ© juive au monde en dehors d’IsraĂ«l.

AprĂšs les attaques du 7 octobre 2023, l’explosion d’actes antisĂ©mites dans les 5 boroughs a dĂ©passĂ© tout ce que la ville avait connu depuis les annĂ©es 40.

Dans ce contexte, entendre le futur maire de la ville affirmer :

« ڐڠڙ ړڕڐڒ ŚžŚŚ•Ś“ ŚœŚ‘Ś™Ś˜Ś—Ś•ŚŸ Ś”Ś™Ś”Ś•Ś“Ś™Ś »
« Je suis trÚs inquiet pour la sécurité des Juifs »

tout en maintenant des accusations politiques extrĂȘmes contre IsraĂ«l

a été perçu comme un double discours.

Car Mamdani, trois jours avant la rencontre avec Trump, avait dĂ©noncĂ© une manifestation anti-israĂ©lienne devant un synagogue — mais avait immĂ©diatement accusĂ© l’évĂ©nement juif lui-mĂȘme (organisĂ© par Nefesh B’Nefesh) de “promouvoir des activitĂ©s illĂ©gales en droit international” liĂ©es Ă  la JudĂ©e-Samarie.

Une formulation froide, mĂ©canique, idĂ©ologique, loin de la sensibilitĂ© que la communautĂ© attend d’un maire dans un climat d’insĂ©curitĂ©.

La pression sur Trump : Israël observe avec attention

IsraĂ«l surveille de prĂšs le comportement du prĂ©sident amĂ©ricain face aux nouveaux leaders municipaux progressistes, dont l’opposition Ă  IsraĂ«l s’est radicalisĂ©e depuis la guerre contre le Hamas.

Le silence de Trump face Ă  l’accusation de “gĂ©nocide” n’est pas passĂ© inaperçu.

Trois éléments expliquent pourquoi :

  1. L’administration Trump 2025 a bĂąti sa doctrine Proche-Orient sur son plan en 20 points, exigeant le dĂ©sarmement total du Hamas et un soutien massif Ă  IsraĂ«l.
  2. Trump a promis de garantir la supériorité israélienne au Moyen-Orient.
  3. Toute ambiguĂŻtĂ© publique nourrit les adversaires d’IsraĂ«l, notamment dans les campus et les grandes villes amĂ©ricaines.

L’épisode Mamdani pourrait donc ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme :

  • soit un geste tactique pour ne pas braquer New York,
  • soit un calcul politique plus large visant les Ă©lecteurs dĂ©mocrates modĂ©rĂ©s,
  • soit une volontĂ© d’apparaĂźtre prĂ©sidentiel au-dessus des querelles internes.

Mais sur le plan israélien, cette absence de réaction laisse une zone grise.

Une rencontre à la fois apaisée
 et explosive

Malgré les divergences évidentes, les deux hommes se sont quittés sous les compliments :

  • Mamdani a saluĂ© “l’amour partagĂ© pour New York”.
  • Trump a promis de l’impliquer dans ses futures rĂ©unions sur “la paix au Moyen-Orient”.
  • Un conseiller du maire Ă©lu a dĂ©clarĂ© que la rencontre “avait dĂ©passĂ© toutes les attentes”.

Ce dernier point a Ă©tĂ© largement repris aux États-Unis, car Mamdani se prĂ©sente souvent comme l’un des adversaires idĂ©ologiques les plus farouches de Donald Trump.

Mais cette image politique s’est fissurĂ©e, pour un instant, face Ă  la rĂ©alitĂ© du pouvoir.

Analyse : la bataille des récits commence

La rencontre révÚle une fracture profonde dans la politique américaine :

  • Trump veut stabiliser l’ordre intĂ©rieur et se concentrer sur ses grands dossiers internationaux.
  • La gauche radicale amĂ©ricaine veut faire d’IsraĂ«l le centre de son combat politique.

Le dossier israĂ©lien devient ainsi l’un des terrains de confrontation majeurs entre les deux AmĂ©riques :
celle des institutions, et celle des mouvements militants.

Ce rendez-vous Ă  la Maison-Blanche ouvre un nouveau chapitre :
un prĂ©sident pragmatique face Ă  un maire qui veut importer la rhĂ©torique des campus dans le cƓur du pouvoir.

Conclusion : une mise en garde pour Israël

Ce moment politique doit ĂȘtre lu pour ce qu’il est :
un signal d’alarme.

La capitale mondiale du judaïsme diaspora est désormais dirigée par un maire dont le discours rejoint celui des groupes militants anti-israéliens.
Face à lui, Trump a choisi le silence stratégique plutÎt que la confrontation directe.

Pour IsraĂ«l, l’enjeu est clair :
dans une AmĂ©rique divisĂ©e, la majoritĂ© silencieuse reste encore favorable Ă  l’alliance IsraĂ«l–États-Unis, mais les poches radicalisĂ©es gagnent du terrain.
Et lorsque ces poches prennent le contrĂŽle de grandes villes, l’influence internationale d’IsraĂ«l se voit fragilisĂ©e.

L’épisode Trump–Mamdani restera comme un avertissement :
le combat pour l’image d’IsraĂ«l se joue dĂ©sormais autant dans les palais prĂ©sidentiels
 que dans les mairies des mĂ©gapoles amĂ©ricaines.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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