Aux premières heures de jeudi, des habitants de neuf immeubles du centre de Be’er Sheva ont été réveillés dans la terreur : selon la police, un homme de 30 ans a parcouru les bâtiments pendant 45 minutes, armé de bouteilles remplies d’essence, et a incendié successivement cages d’escalier, abris et armoires électriques. Comme l’a révélé mako, le mobile serait… romantique. Et pendant tout ce temps, aucun policier n’est intervenu.
« Tu comprends ce que c’est ? Pendant 45 minutes il a mis le feu à neuf immeubles, sans que personne ne l’arrête. Pas un policier dans la rue, aucune patrouille. Rien. C’est du terrorisme criminel », dénonce Y., un habitant cité par mako (source : https://www.mako.co.il/news-law/2025_q4/Article-21-11-25). « Cela fait longtemps que Be’er Sheva est abandonnée. Il n’y a plus de sécurité. On paye une taxe de garde pour la ville, mais je n’ai pas vu un policier depuis des années. Pourquoi les criminels se retiendraient ? Le maire est faible, la police est faible, il n’y a aucune gouvernance – et nous, on paie le prix. »
Un officier de police senior de la ville confirme le diagnostic : « La ville a grandi, de nouveaux quartiers éloignés ont été construits. Le nombre de policiers est resté presque identique. Le commissariat est bloqué dans un vieux bâtiment du centre. Dans ces conditions, impossible de fournir une réponse correcte aux habitants. C’est irréalisable. » Il ajoute : « Be’er Sheva accueille chaque jour des centaines de milliers de personnes du Néguev et du sud, y compris de nombreux criminels de la communauté bédouine. Il faudrait au moins 1 500 policiers pour répondre à la demande. Nous en sommes très loin. Les policiers sont épuisés, ils travaillent jour et nuit. Je comprends parfaitement la colère des habitants. »
Les vols et agressions se multiplient : des bandes de jeunes – juifs et bédouins – attaquent des enfants sortant des centres commerciaux pour leur voler vêtements ou friandises. Des groupes criminels venus des localités bédouines, dont la bande dite du « Rubicon noir », pillent chaque nuit commerces et entrepôts.
Les commerçants témoignent d’un climat devenu insoutenable : « Il n’existe pas un seul commerce qui ne paye pas le protection », confie le propriétaire d’un garage. « Les entrepreneurs délivrent même de faux bulletins de salaire à des criminels bédouins pour simuler des services de “sécurité”. Celui qui refuse se fait incendier son commerce. Certains dégâts montent à des millions de shekels. La police n’existe plus dans certaines zones. Les criminels ont pris le contrôle des chantiers, des zones industrielles ; ils volent stations-service et supérettes sans aucune gêne. Des patrons ont acheté des voitures de luxe pour les offrir à des criminels bédouins juste pour qu’ils laissent leurs commerces tranquilles. C’est du désespoir total. La brigade municipale de motos ? Une blague. Les habitants fuient la ville parce qu’il n’y a plus de sécurité. »
La police indique avoir renforcé récemment plusieurs unités dans la ville afin d’améliorer la réponse opérationnelle et d’arrêter les criminels responsables de ces vagues de vols et d’incendies. Plusieurs suspects ont été arrêtés ces dernières semaines – mais pour les habitants, le fossé entre la réalité et les promesses reste immense.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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