Des tĂ©moignages de victimes dâabus sexuels rituels ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s lors dâun dĂ©bat sur le sujet au sein de la Commission de la Knesset pour la promotion de la condition fĂ©minine et de la Commission spĂ©ciale pour la jeunesse. Les victimes ont tĂ©moignĂ© de viols collectifs brutaux, de tortures et dâabus au sein de sectes. Lâune dâelles a dĂ©clarĂ© : « Ils mâont ligotĂ©e des pieds Ă la tĂȘte et mâont infligĂ© des dĂ©charges Ă©lectriques dans les parties intimes. »
Des tĂ©moignages de victimes ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s aujourdâhui (mardi) lors dâune audition spĂ©ciale de suivi Ă la Knesset consacrĂ©e aux abus sexuels rituels organisĂ©s et Ă la gestion de ce problĂšme par les autoritĂ©s. Cette audition, menĂ©e par la Commission pour la promotion de la condition fĂ©minine et la Commission spĂ©ciale pour la jeunesse, a Ă©tĂ© rendue publique par les porte-parole de la Knesset.
Attention : les descriptions sont difficiles Ă lire.
Lâune des victimes, Hadar Feldman, a dĂ©clarĂ© quâĂ lâĂąge de huit ans et demi, son pĂšre lâemmenait une fois par semaine dans le bureau dâun membre de la Knesset, oĂč elle Ă©tait agressĂ©e : « Je devais boire deux petits verres lĂ -bas et perdre connaissance, et il me faisait ce quâil voulait, comme ça une fois par semaine pendant un an et demi. »
Feldman a tĂ©moignĂ© : « De 7 Ă 21 ans, mon pĂšre me vendait Ă quiconque le voulait. Pendant des annĂ©es, jâai Ă©tĂ© brutalement violĂ©e par un public de participants, pas moins de 7, parfois jusquâĂ 20. Des sectes qui nous faisaient subir, Ă nous les enfants, des rituels religieux et qui, au nom du rabbin vertueux, pratiquaient sur nous le sacrifice dâIsaac, nous torturaient, nous forçaient Ă nous torturer les uns les autres. »
Elle a poursuivi : « Ils nous enduisaient dâexcrĂ©ments. Jâai dĂ» creuser ma propre tombe Ă mains nues et rester allongĂ©e lĂ pendant quâils nous dĂ©versaient des boĂźtes dâaraignĂ©es dessus. AprĂšs chaque torture, chaque viol, chaque rituel que jâai subi, je me rĂ©veillais le matin en pleurs, sans comprendre pourquoi mon corps, mon Ăąme et mon cĆur me faisaient souffrir. » Selon Hadar, « Tous ceux qui mâont fait du mal sont dĂ©jĂ morts. »
Lors de lâaudience, le tĂ©moignage de M., victime dâabus sexuels rituels, a Ă©tĂ© lu : « Je suis une femme instruite, Ă©pouse et mĂšre. Je travaille et mĂšne une vie tout Ă fait normale. Au cours des dix derniĂšres annĂ©es, jâai revĂ©cu les abus choquants que jâai subis durant toute mon enfance de la part de membres de ma famille, dâun mĂ©decin, dâun psychiatre et de rabbins. Malheureusement, ces abus nâont cessĂ© que lorsque jâai choisi de me sĂ©parer de ma famille, que jâaime profondĂ©ment. »
« Malheureusement, jusquâĂ mes derniĂšres visites Ă ma famille, jâai continuĂ© Ă subir des violences », a-t-elle dĂ©clarĂ©. « Mes agresseurs ont eu recours Ă la manipulation et Ă la drogue pour mâisoler et me couper du monde. Alors que jâĂ©tais enceinte de plusieurs mois, jâai Ă©tĂ© victime dâun rituel abominable dans mon village natal. Jâai Ă©tĂ© violĂ©e de façon horrible, jâai subi des atrocitĂ©s et, malheureusement, jâai aussi Ă©tĂ© forcĂ©e de faire du mal Ă un nouveau-nĂ© pour sauver le fĆtus que je portais. Jâai Ă©tĂ© contrainte de commettre des actes horribles, et tout cela sâest passĂ© en prĂ©sence de personnes importantes, des mĂ©decins et des rabbins. »
M. sâest Ă©criĂ©e : « Lors dâune cĂ©rĂ©monie choquante oĂč ces gens cĂ©lĂ©braient la mort et lâexploitation, ils mâont fait du trafic, ils ont fait du trafic de mon corps. Cela doit cesser. Ces gens doivent ĂȘtre punis . De plus, il est important pour moi de savoir quel soutien financier et thĂ©rapeutique les victimes auraient pu recevoir. AprĂšs trois ans de prise en charge sociale, jâai Ă©tĂ© contrainte de chercher moi-mĂȘme un nouveau traitement. Cela doit changer. »
Lors de lâaudience, la victime S. a Ă©galement racontĂ© son calvaire : « Ils mâont enlevĂ©e la nuit, dans mon lit, au parc dâattractions, dans le bus sur le chemin de lâĂ©cole. Ils mâont ligotĂ©e par les pieds et mâont infligĂ© des dĂ©charges Ă©lectriques dans les parties gĂ©nitales. Ils mâont forcĂ©e Ă assister au meurtre de nourrissons. Ils mâont forcĂ©e Ă creuser ma propre tombe. Ils sont parmi nous. Comment peut-on savoir que des enfants subissent de telles sĂ©vices ? Jâai tĂ©moignĂ© pendant plus de cinq heures. Jâai donnĂ© des dĂ©tails, des lieux et des noms. Je veux ĂȘtre prise au sĂ©rieux. »
Maria Rabinowitz, chercheuse au Centre de recherche et dâinformation de la Knesset, a fait rĂ©fĂ©rence Ă un rapport spĂ©cial prĂ©parĂ© en vue du dĂ©bat : « Ce phĂ©nomĂšne est connu depuis des dĂ©cennies, mĂȘme Ă lâĂ©chelle mondiale. Des travaux de recherche existent sur le sujet depuis les annĂ©es 1990. En IsraĂ«l, nous constatons que nous commençons tout juste Ă nous y intĂ©resser. Nous avons contactĂ© cinq ministĂšres diffĂ©rents et il nâexiste aucune dĂ©finition consensuelle de ce qui constitue un prĂ©judice rituel organisĂ©. »
« La notion de âviolation cĂ©rĂ©monielleâ nâest pas prĂ©vue par la loi, ce qui explique la difficultĂ© Ă retrouver des dossiers Ă ce sujet au sein du parquet et de la police », a-t-elle expliquĂ©. « Nous avons demandĂ© lâexamen dâune dĂ©cennie et nâavons reçu que quatre dossiers de la police. Le parquet a Ă©galement obtenu des rĂ©sultats similaires, faute de pouvoir segmenter les dossiers ; un examen manuel a donc Ă©tĂ© nĂ©cessaire. »
La commissaire Orit Danin, responsable de la brigade des mĆurs, a dĂ©clarĂ© : « Suite aux dĂ©bats Ă la Knesset, lâaffaire est entre les mains du chef de la Division des enquĂȘtes et de lâUnitĂ© 105, spĂ©cialisĂ©e dans les agressions sexuelles. Il sâagit dâune affaire complexe et ancienne. LâenquĂȘte est compliquĂ©e et nous avons compris que nous avions besoin du soutien dâun procureur. Une autre victime vient tĂ©moigner aujourdâhui. Certaines victimes refusent de rĂ©pondre. »
Ils mâont dit que sâil y a ne serait-ce que 10 % dâaccord mot pour mot, ils ne porteront pas lâaffaire devant les tribunaux afin que lâaccusation ne perde pas.
La victime A. a relatĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es aprĂšs avoir portĂ© plainte : « Jâai reçu une convocation au commissariat et jâai rencontrĂ© les enquĂȘteurs, qui se sont montrĂ©s trĂšs aimables. Ă mon arrivĂ©e, lâagente nâĂ©tait au courant de rien. Jâai passĂ© plus de 100 heures au commissariat. Ils nâen savaient rien. Elle a affirmĂ© ne pas ĂȘtre impliquĂ©e dans lâaffaire et ne pas pouvoir enquĂȘter sur une affaire classĂ©e. Des tĂ©moins nâont pas Ă©tĂ© entendus. Jâavais apportĂ© de nombreux Ă©lĂ©ments susceptibles dâĂȘtre utilisĂ©s pour un contre-interrogatoire. On mâa rĂ©pondu que plus lâaffaire serait importante, moins je pourrais la contester. »
Elle a ajoutĂ© : « Ils mâont dit que sâil y avait ne serait-ce que 10 % de correspondance mot pour mot, ils nâiraient pas jusquâau procĂšs pour que lâaccusation ne perde pas. Ils mâont dit que si je rĂ©pĂ©tais mon tĂ©moignage, cela nuirait Ă lâaffaire. » Le dĂ©putĂ© Lazimi a rĂ©pondu : « Ce que vous dites est particuliĂšrement scandaleux. JâĂ©tais certain que votre tĂ©moignage servirait de catalyseur et je suis profondĂ©ment choquĂ©. Comment peut-on espĂ©rer que la procĂ©dure se dĂ©roule si lâon vous dit quâils ne veulent pas voir ce qui sâest passĂ© avant ? » Le dĂ©putĂ© Harkabi a dĂ©clarĂ© : « Les enquĂȘteurs doivent connaĂźtre le dossier Ă lâavance. »
Abigail Son Feldman, du ministĂšre de la Justice, a Ă©galement abordĂ© la question : « En matiĂšre de lĂ©gislation pĂ©nale, rien ne prouve que les actes commis ne constituent pas aujourdâhui une infraction grave. On envisage de supprimer le dĂ©lai de prescription pour tous les cas dâabus sexuels sur mineurs, et ce, dans un cadre beaucoup plus large que celui des abus rituels. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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