La confrontation politique et militaire qui secouait l’establishment sécuritaire depuis plusieurs jours a connu un tournant inattendu ce lundi matin. Après une rencontre au sommet entre le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major Eyal Zamir, le ministre a annoncé qu’il approuvait l’ensemble des nominations proposées par Tsahal lors du dernier cycle — à une exception près : celle du colonel (rés.) German Giltman, qu’il accuse d’avoir appelé à la désobéissance militaire en raison de son lien avec le mouvement « A’ḥim LaNeshek ». Katz a affirmé qu’« une personne prônant la refus de servir ne peut être promue au sein de l’armée israélienne ».
Cette décision intervient après que Katz a temporairement gelé plusieurs nominations, provoquant un choc au sein du commandement militaire et un échange public tendu avec le chef d’état-major. Zamir avait dénoncé une atteinte directe au professionnalisme de Tsahal et mis en garde contre une politisation dangereuse des promotions internes. L’annonce de Katz marque donc un apaisement relatif, même si l’affaire Giltman reste un point de friction majeur. Le ministre a réaffirmé qu’aucun officier ayant soutenu une quelconque forme de refus de servir ne devrait occuper un poste de commandement.
Pourtant, selon des sources militaires citées dans la presse israélienne, Giltman n’a jamais appelé à la désobéissance. Ancien civil engagé contre la réforme judiciaire en 2023, il n’aurait pas été membre du mouvement en question, et les généraux présents lors des discussions internes avaient unanimement recommandé sa nomination en saluant son expérience opérationnelle et son rôle clé depuis le 7 octobre. Certains officiers estiment que la décision du ministre repose davantage sur une lecture politique que sur des critères militaires objectifs.
Cette affaire s’ajoute à une suite de tensions déjà explosives entre le ministre et le chef d’état-major, notamment autour de la réévaluation du rapport de la commission Turjeman sur les défaillances du 7 octobre et du gel temporaire des promotions dans le haut commandement. La crise a provoqué une onde de choc dans Tsahal, certains officiers ayant dénoncé de manière inhabituelle une transformation du « Tsahal du peuple » en « Tsahal du gouvernement », mettant en garde contre l’impact d’ingérences politiques sur la chaîne opérationnelle.
Malgré la décision d’aujourd’hui, les désaccords n’ont pas totalement disparu. La question des futures nominations, des enquêtes en cours et de la répartition des responsabilités continue de peser sur les relations entre le ministère de la Défense et l’état-major. Toutefois, l’annonce d’Israël Katz ouvre une fenêtre de stabilité provisoire dans une période où l’appareil sécuritaire doit faire face aux défis stratégiques majeurs de la guerre et de la reconstruction de ses capacités.
Lien externe (autorité) :
— N12 / Maariv / Presse israélienne
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