62 % des étudiants juifs a l’etranger accusés des actions de defense d’Israël, l’antisémitisme explose sur les campus

Un nouveau rapport alarmant met en lumière une dégradation profonde du sentiment de sécurité des étudiants juifs sur les campus universitaires aux États-Unis. Selon une enquête publiée par l’organisation StopAntisemitism, 62 % des étudiants juifs interrogés affirment être directement accusés des actions menées par Israël dans la bande de Gaza, tandis que 39 % disent ressentir le besoin de dissimuler leur identité juive sur le campus. Le document souligne que la situation s’est nettement aggravée depuis le début de la guerre.

Le rapport s’appuie sur l’analyse de 90 établissements d’enseignement supérieur et sur des centaines de témoignages, de signalements d’incidents et de réponses officielles des universités. Les résultats dressent un tableau préoccupant : 58 % des étudiants juifs déclarent avoir été victimes d’antisémitisme de manière personnelle, mais seuls 12 % des incidents signalés auraient fait l’objet d’un traitement jugé approprié par les victimes. Par ailleurs, 65 % des répondants affirment se sentir indésirables dans certains espaces du campus, et 58 % estiment que leur université n’a pas assuré leur protection depuis le début de la vague actuelle d’incidents.

Quatorze universités ont reçu une note d’échec, parmi lesquelles figurent des institutions de premier plan comme Columbia, Harvard, le MIT, Yale, Berkeley et Brown. Selon les auteurs du rapport, ces établissements ont créé de facto un environnement hostile pour les étudiants juifs, marqué par une absence de protection et, dans certains cas, par une « indifférence délibérée » ou même un « encouragement implicite » à un climat antisémite. À Columbia, le rapport évoque des actes de vandalisme, l’envoi de courriels haineux et de graves troubles sur le campus, au point que les autorités fédérales ont averti l’université du risque de suspension de financements publics.

Harvard, engagée dans un bras de fer avec l’administration fédérale sur sa gestion des incidents antisémites, figure également parmi les établissements sanctionnés par une note négative. Le rapport reconnaît certaines initiatives prises par la direction, mais conclut que l’atmosphère reste tendue et que le sentiment d’insécurité demeure élevé chez les étudiants juifs. Des constats similaires ont été relevés au MIT et à Yale, où de nombreux étudiants interrogés estiment que l’environnement n’est pas sûr pour les Juifs.

À l’inverse, plusieurs universités sont citées comme exemples positifs. Elon, Clemson, Baylor et Colorado State ont obtenu des évaluations élevées grâce à une application claire des règles, un soutien public explicite aux étudiants juifs et des mesures de protection jugées efficaces. Selon StopAntisemitism, ces établissements incarnent une forme de leadership responsable face à la montée de l’antisémitisme.

La directrice générale de l’organisation, Liora Rez, a déclaré que ce rapport révèle une réalité « troublante et impossible à nier ». Elle affirme que l’antisémitisme sur les campus américains est devenu systémique, toléré, et parfois facilité par les institutions mêmes qui devraient protéger les étudiants. Selon elle, les universités ayant échoué sont devenues des foyers de haine envers les Juifs, dans un climat où les responsabilités sont souvent diluées.

En conclusion, le rapport appelle les établissements d’enseignement supérieur à mettre en place des mécanismes de signalement uniformes, à renforcer la transparence dans le traitement des incidents et à appliquer des sanctions cohérentes contre toute forme d’incitation à la haine ou de violence. « Les universités ne peuvent plus se permettre de fermer les yeux. Le moment est venu d’agir réellement », souligne le document, alors que de nombreux étudiants juifs continuent de vivre leur parcours universitaire dans la crainte et l’isolement.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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