Les États-Unis ont lancé dans la nuit de vendredi à samedi une vaste opération aérienne contre l’organisation terroriste Daech en Syrie, une semaine seulement après l’attaque meurtrière au cours de laquelle deux soldats américains et un traducteur civil ont été tués dans la région de Palmyre. L’opération, baptisée « Œil du faucon », constitue une réponse militaire directe et assumée de Washington, qualifiée sans ambiguïté de « déclaration de vengeance » par le secrétaire américain à la Défense.
Selon les autorités américaines, l’attaque initiale s’est produite lorsque des forces conjointes américaines et syriennes effectuaient une patrouille près de Palmyre. Un terroriste a ouvert le feu, tuant deux militaires américains ainsi qu’un civil employé comme interprète, et blessant trois autres soldats. Les autorités syriennes ont indiqué que l’assaillant appartenait aux forces de sécurité locales mais adhérait à une idéologie extrémiste. À la suite de cet attentat, le président des États-Unis Donald Trump avait promis une réponse « très sérieuse ».
Confirmant le lancement de l’opération, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a précisé qu’il ne s’agissait pas de l’ouverture d’un nouveau conflit, mais d’une action punitive ciblée. « Aujourd’hui, nous avons traqué et éliminé nos ennemis. Beaucoup d’entre eux. Et nous continuerons », a-t-il déclaré, tout en cherchant à rassurer l’opinion américaine, alors qu’une partie de l’électorat de Trump redoute une implication prolongée des États-Unis dans les conflits du Moyen-Orient.
L’opération est conduite sous la direction du Commandement central américain, le CENTCOM, et a débuté vers 16 heures (heure de la côte Est). Selon l’armée américaine, plus de 70 cibles de Daech ont été frappées simultanément dans plusieurs zones du centre de la Syrie. Les frappes ont mobilisé des avions de combat, des hélicoptères d’attaque et des moyens d’artillerie, avec le soutien actif de l’armée de l’air jordanienne.
Un responsable américain a indiqué à l’agence Reuters que des avions de chasse F-15 et des A-10 Warthog avaient été engagés, ainsi que des hélicoptères Apache. Les forces américaines ont également utilisé le système de roquettes HIMARS, devenu emblématique ces dernières années en raison de son emploi intensif par l’Ukraine. Plus de 100 munitions de précision auraient été tirées contre des infrastructures connues de Daech, des dépôts d’armes et des centres de commandement.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme, au moins cinq membres de Daech ont été tués dans la province de Deir ez-Zor. Parmi eux figurerait un chef de cellule responsable d’opérations de drones, soulignant l’effort américain pour neutraliser les capacités technologiques de l’organisation terroriste. Le commandant du CENTCOM, l’amiral Brad Cooper, a déclaré que cette opération était « essentielle pour empêcher Daech d’inspirer de nouveaux attentats et de planifier des attaques contre le territoire américain ».
Fait notable, le régime syrien a officiellement exprimé son soutien à l’opération. Dans un communiqué publié dans la nuit, le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé que la Syrie restait « pleinement engagée dans la lutte contre Daech » et qu’elle ne permettrait pas à l’organisation terroriste de disposer de sanctuaires sur son territoire. Donald Trump a également souligné que le président syrien Ahmad al-Sharaa soutenait pleinement l’opération, allant jusqu’à le présenter comme un dirigeant « œuvrant à rendre sa grandeur à la Syrie ».
Actuellement, environ 1 000 soldats américains sont toujours déployés en Syrie dans le cadre de la coalition internationale contre Daech. Selon le Pentagone, depuis l’attaque du 13 décembre, les forces américaines et leurs partenaires ont mené au moins dix opérations en Syrie et en Irak, entraînant la mort ou l’arrestation de 23 terroristes. Ces actions s’inscrivent dans une campagne plus large totalisant plus de 80 opérations antiterroristes au cours des six derniers mois.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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