Le ministère américain de la Justice a rendu publics dans la nuit de vendredi à samedi des milliers de documents liés à l’affaire Jeffrey Epstein, l’un des scandales sexuels les plus retentissants de l’histoire récente des États-Unis. Cette publication très attendue comprend des photographies, des témoignages et des éléments d’enquête impliquant ou montrant des personnalités mondialement connues, dont l’ancien président américain Bill Clinton et la star internationale de la pop Michael Jackson. Les autorités ont toutefois précisé que l’intégralité du matériel ne serait pas immédiatement accessible, en raison de la nécessité de protéger l’identité des victimes.
Parmi les images rendues publiques figure notamment une photographie montrant Bill Clinton dans un jacuzzi au domicile de Jeffrey Epstein, aux côtés d’une femme dont le visage a été volontairement flouté. Une autre image le montre dans une piscine en compagnie de Ghislaine Maxwell, l’ancienne complice d’Epstein, aujourd’hui condamnée pour trafic sexuel. Le ministère de la Justice souligne toutefois que, malgré leur caractère troublant, ces clichés ne constituent pas en eux-mêmes une preuve de participation de Bill Clinton à des activités illégales. Les dates exactes et le contexte précis dans lesquels ces photos ont été prises ne sont pas clairement établis.
Un autre cliché largement commenté montre Jeffrey Epstein aux côtés de Michael Jackson. Là encore, les documents publiés ne permettent pas de conclure à une implication directe de l’artiste dans les crimes commis par le milliardaire. Les autorités insistent sur la nécessité de distinguer la présence ou la fréquentation sociale de toute participation pénale avérée, un point central dans la lecture juridique de ces archives.
L’élément réellement nouveau mis en lumière par ces documents concerne la chronologie de la connaissance des faits par les autorités américaines. Les dossiers confirment qu’une des victimes d’Epstein avait alerté le FBI dès 1996, signalant l’intérêt du milliardaire pour la pornographie impliquant des mineurs. Cette plainte, selon les documents désormais accessibles, n’avait alors donné lieu à aucune suite concrète. Cette révélation relance de manière brutale les accusations de graves défaillances institutionnelles et d’aveuglement volontaire des autorités pendant de nombreuses années.
La publication partielle des archives a provoqué une vague de critiques au Congrès américain. Des élus démocrates, mais également plusieurs républicains, accusent le ministère de la Justice de ne pas respecter pleinement l’esprit de la loi ayant autorisé la divulgation de ces documents. Ils dénoncent notamment le fait que de larges portions des textes et des images aient été caviardées et que les fichiers ne soient pas accessibles sous une forme facilement exploitable ou consultable par le public. Le ministère répond que ces suppressions sont indispensables pour protéger les victimes, préserver le secret professionnel avocat-client et éviter toute interférence avec des procédures judiciaires encore en cours.
Il est à noter que la décision de rendre ces documents publics avait été validée le mois dernier, après un vote du Congrès et l’aval du président américain Donald Trump. Les documents publiés à ce stade ne contiennent aucun élément établissant un lien direct entre Trump et des activités criminelles liées à Epstein. Des courriels rendus publics précédemment suggéraient néanmoins que Trump avait connaissance du comportement d’Epstein à l’époque, ce que l’actuel président a toujours nié.
Jeffrey Epstein s’est suicidé dans sa cellule en 2019, alors qu’il était en détention provisoire et avant la fin de son procès. Il était poursuivi pour de multiples chefs d’accusation liés au trafic de mineures à des fins sexuelles, à des abus sexuels et à des faits de corruption. Ghislaine Maxwell a, quant à elle, été condamnée en 2022 à vingt ans de prison pour son rôle central dans le réseau de prédation sexuelle mis en place par Epstein.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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