« Beaucoup de bluff » : pendant que l’Occident rêve de paix, le Hamas se prépare au prochain roun

Alors que Washington et plusieurs capitales occidentales évoquent une « nouvelle phase » à Gaza fondée sur la stabilisation, le désarmement et une gouvernance alternative, les évaluations sécuritaires dressent un constat bien plus sombre : le Hamas n’a pas disparu. Affaibli, amputé de capacités, mais toujours structuré, il conserve un noyau combattant estimé à des dizaines de milliers d’hommes, contrôle des pans entiers de la vie civile et maintient une emprise militaire suffisante pour empêcher toute alternative crédible sans contrainte directe.

La doctrine américaine, portée par le président Donald Trump, repose sur deux piliers : le désarmement progressif du Hamas (armes, tunnels, capacités de production) et l’installation d’une administration locale soutenue par un mécanisme international de stabilisation. Or, sur le terrain, l’équation est verrouillée. Les États susceptibles de contribuer à une force internationale rechignent à affronter directement un acteur armé enraciné, tandis que le Hamas rejette explicitement toute remise des armes tant qu’aucune entité palestinienne souveraine n’est reconnue.

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Les analyses convergent : malgré des pertes sévères, le mouvement a su exploiter la trêve pour réimposer l’ordre, reprendre la main sur l’aide humanitaire, réactiver des circuits d’armement à partir de munitions non explosées et préserver une partie significative de son réseau souterrain. La distinction, aujourd’hui avancée par certains médiateurs, entre « armes offensives » et « armes défensives » est jugée illusoire par de nombreux experts : laisser au Hamas fusils d’assaut, RPG et explosifs revient à entériner la persistance d’une force militaire capable de menacer Israël et d’écraser toute opposition interne.

Dans ce contexte, les pressions diplomatiques de Qatar et de Turkey pour « adoucir » toute démilitarisation alimentent un scepticisme profond en Israël : ces capitales privilégient la préservation du Hamas comme acteur politique, là où Jérusalem voit une recette éprouvée de « désarmement sur le papier ». L’expérience libanaise avec le Hezbollah sert d’avertissement : sans souverain effectif ni coercition, le résultat est une organisation armée pérenne et un cycle de confrontations récurrentes.

À court terme, trois scénarios dominent les débats : une reprise des combats si l’option politique échoue ; une mise en œuvre partielle et graduelle combinant reconstruction limitée et sécurisation territoriale asymétrique ; ou, scénario redouté, une stabilisation factice qui gèle la situation tout en laissant le Hamas se reconstituer. Dans tous les cas, l’idée d’un désarmement rapide apparaît irréaliste. Le risque, soulignent les analystes, est de transformer la trêve en incubateur du « chapitre B » de la guerre.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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