Le Kremlin laisse entrevoir une reprise du dialogue direct avec Emmanuel Macron

Panorama

Moscou envoie des signaux mesurés mais explicites en faveur d’un éventuel rétablissement du dialogue direct entre les présidents russe et français. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Vladimir Poutine demeurait ouvert à un échange avec Emmanuel Macron, suggérant qu’une reprise des contacts dépendrait d’une volonté politique partagée.

Dans un entretien accordé à RIA Novosti le 21 décembre, Peskov a rappelé que le président français avait publiquement exprimé sa disponibilité à dialoguer avec le chef du Kremlin. « Le président Poutine a lui aussi fait part de sa disposition à discuter avec Emmanuel Macron. S’il existe une volonté politique réciproque, on ne peut que s’en féliciter », a-t-il indiqué, en référence à des déclarations récentes du dirigeant russe.

Quelques heures plus tard, l’Palais de l’Élysée a réagi avec prudence. Dans un communiqué, la présidence française a annoncé que Paris « décidera dans les prochains jours de la meilleure manière d’agir ». Elle a précisé qu’un éventuel dialogue avec Moscou devrait se faire en coordination étroite avec les partenaires de l’Union européenne et avec l’Ukraine, et viser en priorité la recherche d’une issue pacifique au conflit.

Emmanuel Macron a déjà, à plusieurs reprises, plaidé pour la reprise de canaux de communication avec Moscou. Le 19 décembre, il affirmait qu’il serait « utile pour l’Europe » de renouer le dialogue avec Vladimir Poutine et que des opportunités pourraient se présenter « dans les semaines à venir ». Selon lui, si l’Union européenne souhaite jouer un rôle plus actif dans les discussions de paix autour de l’Ukraine, elle doit trouver le moyen d’établir un contact direct avec la Russie, alors que ce rôle est aujourd’hui largement assumé par les États-Unis.

Le dernier entretien téléphonique entre Poutine et Macron remonte à juillet dernier. Il s’agissait du premier échange direct entre les deux dirigeants depuis trois ans. Les discussions avaient alors porté à la fois sur la guerre en Ukraine et sur les tensions régionales, notamment entre l’Iran et Israël. Leur dernière rencontre en personne avait eu lieu à Moscou en février 2022, quelques jours avant le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine.

Dans le même temps, le ton de Moscou à l’égard de l’Europe demeure largement hostile. Vladimir Poutine a récemment qualifié de manière méprisante les dirigeants européens de « porcelets », illustrant le scepticisme, voire le mépris, du Kremlin quant au rôle de l’UE dans les négociations de paix. Les autorités russes accusent par ailleurs l’Europe de tenter d’entraver ou de ralentir l’initiative diplomatique américaine, en raison notamment de divergences avec le président américain Donald Trump.

À ce stade, les représentants européens participent à des consultations avec Washington et Kiev, mais sans contact direct avec Moscou. La Russie, de son côté, privilégie un dialogue bilatéral avec les États-Unis. Les signaux envoyés par le Kremlin à propos d’un possible échange avec Paris pourraient donc marquer une inflexion tactique, sans pour autant signifier un changement stratégique profond dans l’approche russe vis-à-vis de l’Europe.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés