L’israélien violemment agressé à Chypre après avoir parlé hébreu a perdu la vue 

Un grave incident a secoué la communauté israélienne ces derniers jours à Chypre, après l’agression particulièrement violente d’un jeune Israélien à l’entrée de son hôtel à Limassol. Le jeune homme, récemment démobilisé de Tsahal et en voyage privé à l’étranger, a été attaqué alors qu’il parlait au téléphone en hébreu. L’agression lui a coûté un œil, malgré une intervention chirurgicale d’urgence à son retour en Israël. L’affaire, largement relayée dans les médias israéliens, soulève de lourdes questions sur la sécurité des ressortissants israéliens à l’étranger et sur la réaction des autorités diplomatiques.

Selon les éléments recueillis auprès de la famille, l’attaque s’est produite en soirée, à l’entrée même de l’établissement hôtelier où séjournait la victime. Un individu se serait approché de lui sous un prétexte anodin, lui demandant une cigarette. Quelques secondes plus tard, la situation a dégénéré en une agression d’une extrême violence. Le jeune Israélien a été frappé au visage et à la tête jusqu’à perdre connaissance. Les coups portés ont causé des blessures irréversibles à l’un de ses yeux.

La victime a été évacuée vers un hôpital local à Limassol, où elle a reçu les premiers soins. Face à la gravité de son état, il a été décidé de le rapatrier d’urgence en Israël. Il a été admis au centre hospitalier d’Ichilov à Tel-Aviv, où les médecins ont tenté, sans succès, de sauver sa vision. Malgré une opération complexe, les dommages se sont révélés irréversibles, et le jeune homme a définitivement perdu l’usage de son œil.

Au-delà de la violence de l’attaque elle-même, c’est la réaction des autorités qui a suscité une vive indignation. Le père de la victime a publié un message particulièrement dur sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’il décrit comme un abandon institutionnel. Selon son témoignage, la famille a tenté de contacter la représentation consulaire israélienne à Chypre immédiatement après l’agression. La réponse reçue aurait été laconique et choquante : « Nous sommes en congé, rappelez dimanche ». Une réaction jugée inacceptable par la famille, compte tenu de la gravité de la situation.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué par la suite qu’il examinait les circonstances de l’incident et la conduite de ses services sur place. Une enquête interne aurait été ouverte afin de déterminer si les procédures d’assistance aux citoyens israéliens en détresse à l’étranger ont été correctement appliquées. De son côté, la police chypriote a confirmé l’ouverture d’une enquête pénale et affirme vérifier les images de vidéosurveillance de la zone, ainsi que les témoignages recueillis sur place.

Les premières conclusions des autorités locales indiquent que l’agression ne serait pas nécessairement motivée par un acte antisémite ou anti-israélien organisé. Toutefois, le fait que l’attaque se soit produite immédiatement après que la victime a parlé hébreu alimente de sérieux soupçons. Dans le climat actuel, marqué par la guerre et une montée des tensions autour d’Israël, de nombreux Israéliens à l’étranger redoutent que leur langue ou leur identité les expose à des risques accrus.

Cet incident intervient dans un contexte plus large d’alertes émises par les services de sécurité israéliens concernant les voyages à l’étranger. Ces derniers mois, plusieurs mises en garde ont été diffusées, appelant les citoyens israéliens à la prudence, en particulier dans certaines destinations européennes très fréquentées. Chypre, longtemps considérée comme un pays sûr et amical envers Israël, attire chaque année des dizaines de milliers de touristes israéliens. L’agression de Limassol pourrait marquer un tournant dans la perception sécuritaire de cette destination.

Des responsables sécuritaires soulignent que les attaques opportunistes, commises par des individus isolés, sont particulièrement difficiles à prévenir. Elles ne relèvent pas nécessairement de réseaux terroristes structurés, mais s’inscrivent dans un climat de radicalisation diffuse et de haine alimentée par les réseaux sociaux et certaines campagnes de désinformation. Dans ce contexte, parler hébreu ou afficher des signes identitaires visibles peut devenir un facteur de risque, même dans des pays traditionnellement considérés comme sûrs.

La famille de la victime appelle désormais à des mesures concrètes. Elle demande un renforcement de la présence et de la disponibilité des services consulaires, une coopération plus étroite avec les forces de sécurité locales, ainsi qu’une information plus claire des voyageurs israéliens sur les risques potentiels. « Mon fils a survécu, mais sa vie a basculé à jamais », a déclaré son père. « Personne ne devrait vivre cela simplement pour avoir parlé sa langue ».

Alors que l’enquête se poursuit à Chypre, cet événement tragique agit comme un signal d’alarme. Il rappelle que la sécurité des Israéliens à l’étranger ne peut plus être considérée comme acquise et que les autorités, tant locales qu’israéliennes, devront tirer des leçons rapides et concrètes de cette agression. Pour de nombreux voyageurs, la question n’est plus seulement celle du tourisme, mais celle de la vigilance permanente dans un monde devenu plus hostile.



Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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