Shmuel Goldin accuse : jusqu’au 7 octobre, ils ne voulaient pas ramener Hadar

Le professeur Shmuel Goldin, père du lieutenant Hadar Goldin ז״ל, dont le corps avait été enlevé par le Hamas lors de l’opération « Bordure protectrice » en 2014, a livré un témoignage particulièrement dur et accusateur à propos de la conduite des gouvernements israéliens successifs. Invité de l’émission télévisée « Meet the Press », il a affirmé que, pendant de nombreuses années, l’État d’Israël n’avait tout simplement pas voulu ramener son fils, ni l’autre soldat détenu par le Hamas, Oron Shaul.

Selon Goldin, la question de la restitution des soldats tombés au combat dépasse largement le cadre d’un drame familial. Il s’agit, à ses yeux, d’un enjeu fondamental touchant aux valeurs mêmes de la société israélienne et au contrat moral qui lie l’État à ses soldats. « Hadar est devenu un symbole », a-t-il déclaré, ajoutant que l’abandon de soldats sur le champ de bataille constitue une rupture grave qui finit par produire des conséquences catastrophiques.

Goldin a expliqué que, dès les premières années suivant l’enlèvement de son fils, la famille avait compris que le combat ne serait pas uniquement mené contre le Hamas, mais aussi contre l’inertie et le manque de volonté politique en Israël. Il affirme que des décisions conscientes ont été prises pour ne pas ramener les corps des soldats, dans une logique qu’il juge dangereuse et profondément immorale.

Dans son intervention, Goldin a distingué clairement deux périodes : celle qui précède le 7 octobre, et celle qui s’ouvre avec le déclenchement de la guerre actuelle. Il a accusé à la fois le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le gouvernement qui lui a succédé de ne pas avoir agi sérieusement pour la restitution de Hadar Goldin. Selon lui, cette attitude traduisait une faiblesse stratégique et morale, et envoyait un message dangereux aux ennemis d’Israël.

Le père de Hadar Goldin a souligné que le refus de conclure des accords pour la restitution des soldats morts avait créé un précédent lourd de conséquences. À ses yeux, cette politique a contribué à banaliser l’idée que l’on pouvait abandonner des soldats, ouvrant ainsi la voie à une crise beaucoup plus grave. « Nous avons dit à l’époque que cela mènerait à un désastre », a-t-il affirmé, faisant un lien direct avec les événements tragiques du 7 octobre.

Goldin a expliqué que le combat de sa famille n’a jamais été motivé par des considérations politiques. « Nous avons agi par fidélité aux valeurs », a-t-il déclaré. Selon lui, la question n’était pas de savoir quel prix politique ou sécuritaire payer, mais de préserver un principe fondamental : un soldat israélien ne doit jamais être abandonné, vivant ou mort.

Il a également critiqué la manière dont les médias ont traité le dossier au fil des années. Goldin a cité nommément des journalistes et affirmé que le sujet avait été largement marginalisé, y compris durant des périodes où des prisonniers palestiniens étaient libérés sans contrepartie concernant Hadar Goldin. Il a raconté avoir supplié des responsables politiques et médiatiques de poser la question publiquement, sans succès.

Selon lui, le véritable tournant s’est produit avec le déclenchement de la guerre. « Dès qu’il y a eu une guerre, quelque chose a changé », a-t-il expliqué. Goldin estime que, face à l’ampleur du choc national, les soldats sur le terrain, les commandants et les citoyens ont compris que la logique précédente était intenable. « Quand il y a une guerre, les gens comprennent qu’on ramène les soldats », a-t-il résumé.

La restitution du corps de Hadar Goldin dans le cadre du dernier accord avec le Hamas est ainsi présentée par son père comme la preuve qu’une autre politique était possible depuis longtemps. Il affirme que ce qui a finalement permis ce retour n’était pas une innovation stratégique, mais un changement de regard, imposé par la réalité brutale du conflit.

Goldin a conclu son intervention par un message à la société israélienne. Selon lui, la victoire ne se mesure pas uniquement en termes militaires, mais aussi par la capacité d’un pays à rester fidèle à ses valeurs fondamentales, même sous pression. « Quand on se bat pour ses valeurs, on finit par gagner », a-t-il déclaré, affirmant que le retour de son fils en est la preuve.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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