Le chef du mouvement houthi au Yémen, Abd al-Malik Badr ad-Din al-Houthi, a vivement condamné la reconnaissance par Israël du Somaliland, qualifiant cette décision d’« acte agressif » et de composante d’une stratégie régionale plus large. Dans une déclaration relayée par les médias, il a affirmé que cette démarche s’inscrivait dans un plan visant à « remodeler le Moyen-Orient », contre lequel, selon ses termes, « toute la nation doit lutter par tous les moyens possibles ».
Al-Houthi a averti que le mouvement Ansar Allah, nom officiel des Houthis, utiliserait « tous les moyens disponibles » pour répondre à ce qu’il considère comme une provocation. Il a précisé que toute présence israélienne sur le territoire du Somaliland serait désormais considérée comme une « cible militaire légitime », estimant qu’il s’agit d’une agression non seulement contre la Somalie, mais également contre le Yémen.
Ces déclarations interviennent dans un contexte régional particulièrement tendu. Selon le site d’information israélien Walla, qui cite des sources au sein des forces de sécurité, les Houthis parviennent à reconstituer relativement rapidement leurs capacités militaires, malgré les frappes menées par Tsahal et les éliminations ciblées de certains de leurs commandants. Ces sources estiment que si Israël devait reprendre une guerre d’envergure dans la bande de Gaza, les Houthis pourraient tenter de porter un coup sensible à Israël ou à ses intérêts stratégiques.
Face à cette menace, la direction du renseignement militaire israélien aurait intensifié son activité concernant le Yémen. D’après les informations rapportées, de nouvelles structures auraient été mises en place afin d’identifier des cibles sensibles sur le territoire contrôlé par les Houthis. Cette évolution traduit une prise de conscience accrue du danger que représente l’axe yéménite dans l’équation sécuritaire régionale.
La reconnaissance du Somaliland par Israël s’inscrirait, selon ces analyses, dans une logique stratégique liée à la géographie de la région. Le Somaliland, territoire autoproclamé indépendant mais non reconnu internationalement, bénéficie d’une position géographique particulière dans la Corne de l’Afrique. Sa proximité avec le Yémen offre des avantages potentiels en matière de renseignement, notamment pour l’alerte précoce face à des attaques de missiles, la collecte d’informations et le déploiement de réseaux sur le terrain. Elle pourrait également faciliter la mise en place d’infrastructures destinées à des opérations terrestres, aériennes ou maritimes.
Dans le même temps, le Département d’État américain a tenu à clarifier la position de Washington. Les autorités américaines ont réaffirmé leur attachement au principe de l’intégrité territoriale de la Somalie, soulignant que les États-Unis continuent de reconnaître la souveraineté somalienne, « y compris sur le Somaliland ». Cette déclaration met en évidence un décalage entre la position israélienne et celle de son principal allié sur ce dossier sensible.
Les propos d’Abd al-Malik al-Houthi illustrent la manière dont la reconnaissance du Somaliland par Israël est perçue par ses adversaires régionaux, comme un nouvel élément d’un affrontement stratégique plus large. Pour Israël, cette décision semble s’inscrire dans une réflexion sécuritaire de long terme, alors que pour les Houthis, elle constitue un prétexte supplémentaire pour justifier une escalade verbale et potentiellement militaire.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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