Une nouvelle escalade des tensions internes se profile au cœur d’Israël. Des habitants laïcs de plusieurs villes du Gush Dan ont annoncé leur intention d’organiser une action de protestation visant la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, en réaction aux blocages répétés de la route 4 par des manifestants haredim. Selon les organisateurs, cette action pourrait débuter dès le prochain vendredi.
Le mode opératoire envisagé consiste en un « ralentissement organisé » de la circulation automobile aux entrées de Bnei Brak. Les initiateurs de la protestation expliquent que, selon eux, la police a « de facto capitulé » face aux blocages réguliers de grands axes routiers, et que seule une réponse symétrique pourrait mettre fin à cette situation. L’objectif affiché est de faire pression directement sur la population de Bnei Brak afin qu’elle s’oppose elle-même aux actions menées par les groupes les plus radicaux.
Le choix du vendredi n’est pas anodin. Il s’agit du jour le plus sensible de la semaine pour Bnei Brak, en raison des déplacements massifs entre la ville et d’autres centres ultra-orthodoxes majeurs tels que Jérusalem, Modi’in Illit, Beit Shemesh et Elad. Ces flux concernent à la fois les trajets aller et retour, et toute perturbation à cette période a un impact immédiat sur des dizaines de milliers de personnes.
Les organisateurs insistent sur le caractère légal de l’action envisagée. Ils affirment être en contact avec la police et avoir reçu des indications selon lesquelles, tant que la manifestation respecte le cadre de la loi, les forces de l’ordre n’interviendront pas pour l’empêcher. Ils présentent leur initiative comme une « démonstration légitime » destinée à exprimer l’exaspération croissante d’une partie de la population laïque.
Le message des protestataires est formulé sans détour : transférer la pression sur la société haredie afin qu’elle contraigne les groupes les plus radicaux à cesser les blocages de la route 4. Selon eux, les perturbations répétées de cet axe central constituent une atteinte grave à la liberté de circulation et au quotidien de centaines de milliers d’automobilistes.
Ces annonces interviennent alors que, ce même jour, des membres de la faction dite « de Jérusalem » ont de nouveau provoqué un important chaos routier dans le centre du pays. Les manifestants protestaient contre de nouvelles arrestations d’étudiants de yeshiva accusés d’avoir échappé à la conscription militaire.
Dans un premier temps, les protestataires ont bloqué la route 4 à l’entrée d’Ashdod, avant de paralyser la circulation sur ce même axe dans les deux sens à proximité de Bnei Brak. Les perturbations ne se sont pas limitées aux voitures : le tramway léger traversant la ville a également été affecté.
Les actions ont été menées aux heures de pointe du soir, au moment où de nombreux Israéliens rentrent de leur travail. En conséquence, d’importants embouteillages se sont rapidement formés sur la route 4 et sur les axes adjacents, paralysant une large partie du réseau routier du centre du pays.
Cette succession d’événements illustre la profondeur des fractures au sein de la société israélienne, en particulier autour de la question du service militaire et des relations entre l’État et le public ultra-orthodoxe. L’annonce d’une contre-action ciblant directement Bnei Brak laisse craindre une nouvelle spirale de tensions, où chaque camp cherche à imposer un rapport de force par la perturbation de la vie quotidienne.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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