Les Juifs des États-Unis désignent le Qatar comme la deuxième menace la plus grave pour Israël et les États-Unis

À la veille de la rencontre entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, un nouveau rapport met en lumière l’état d’esprit de la communauté juive américaine face aux menaces géopolitiques et à la montée de l’antisémitisme. Selon l’indice « La voix du peuple juif » publié par le Jewish People Policy Institute (JPPI), les Juifs des États-Unis considèrent désormais le Qatar comme la deuxième menace la plus grave pesant à la fois sur Israël et sur les États-Unis, juste après l’Iran.

L’enquête révèle un consensus très large sur la centralité de la menace iranienne, perçue comme existentielle pour Israël. Toutefois, le classement du Qatar à la deuxième place constitue un signal particulièrement fort. Cette perception diffère légèrement de celle observée en Israël, où le Qatar est classé troisième, derrière l’Iran et la Turquie. Aux yeux des Juifs américains, Doha est non seulement un acteur problématique pour la sécurité d’Israël, mais également une source de danger stratégique pour les intérêts américains.

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Le rapport souligne que cette perception s’inscrit dans un contexte de détérioration marquée de l’image internationale d’Israël. Une large majorité des répondants, soit 85 %, estime que la réputation mondiale d’Israël s’est significativement dégradée au cours de l’année 2025. Cette érosion de l’image est ressentie comme un facteur aggravant, renforçant le sentiment d’isolement et de vulnérabilité au sein de la diaspora juive.

Paradoxalement, cette situation a également conduit à un renforcement du lien émotionnel entre une partie importante des Juifs américains et Israël. Près de la moitié des participants à l’enquête, soit 49 %, déclarent se sentir aujourd’hui plus proches d’Israël qu’auparavant. À l’inverse, 20 % indiquent ressentir un éloignement, tandis qu’environ 30 % ne perçoivent pas de changement notable dans leur relation au pays. Ces chiffres traduisent une communauté traversée par des dynamiques contradictoires, entre solidarité renforcée et désillusion croissante.

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L’étude met également en évidence des tendances intergénérationnelles. Près de 46 % des Juifs américains interrogés estiment être plus connectés à Israël que leurs parents, un chiffre stable par rapport à décembre 2024. Dans le même temps, 40 % considèrent que leur niveau d’attachement est comparable à celui de la génération précédente. Ces données suggèrent une continuité globale du lien à Israël, malgré les bouleversements politiques et sécuritaires récents.

Sur le plan identitaire, 58 % des répondants affirment accorder une importance similaire à leur identité juive par rapport à leurs parents. Un tiers d’entre eux, soit 33 %, déclarent que cette identité est devenue plus centrale dans leur vie, une progression notable par rapport à l’année précédente. Seule une minorité, évaluée à 5 %, indique une diminution de l’importance de l’identité juive, ce qui témoigne d’un mouvement global de réaffirmation identitaire dans un climat perçu comme hostile.

L’un des points les plus marquants du rapport concerne la perception de l’antisémitisme aux États-Unis, en particulier au sein de la droite républicaine. Pas moins de 88 % des Juifs américains interrogés se disent d’accord avec l’évaluation du sénateur républicain Ted Cruz, selon laquelle l’antisémitisme a fortement augmenté au cours des six derniers mois dans les milieux de droite. Ted Cruz a déclaré que cette hausse est la plus importante qu’il ait observée de toute sa carrière politique.

Le niveau d’adhésion à cette analyse est quasi unanime. Seuls 4 % des participants expriment un désaccord. Cette tendance se retrouve dans toutes les catégories idéologiques, bien que des écarts existent. Chez les Juifs se définissant comme libéraux, le taux d’accord dépasse les 90 %. Chez les conservateurs, il demeure légèrement inférieur, mais reste très élevé. Même parmi les électeurs de Donald Trump, 76 % partagent cette inquiétude, tandis que le taux atteint 93 % parmi les électeurs de Kamala Harris.

En parallèle, une large majorité des sondés, soit 73 %, rejette l’affirmation du vice-président J.D. Vance selon laquelle le Parti républicain ne serait pas plus antisémite aujourd’hui qu’il ne l’était il y a dix ans. Cette divergence de perception illustre la profondeur du malaise ressenti par la communauté juive face à l’évolution du climat politique américain.

Enfin, le rapport confirme que l’Iran demeure, aux yeux des Juifs américains, la principale menace existentielle pour Israël. 83 % des répondants estiment qu’il représente encore un danger majeur, même après la récente confrontation militaire. Fait notable, 47 % des Juifs américains jugent que l’issue de cette guerre a été meilleure que prévu, contre seulement 25 % des Juifs israéliens, révélant un décalage d’analyse entre la diaspora et la société israélienne.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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