« Ne pas être avec des Israéliens » : une demande choquante dans un hôtel au Vietnam tourne à l’affrontement

Une scène glaçante, d’une banalité inquiétante, s’est déroulée récemment dans un hôtel de Hanoï, au Vietnam. Une cliente étrangère, visiblement à l’aise, a demandé à la réceptionniste de s’assurer qu’aucun Israélien ne participerait à la croisière qu’elle envisageait de réserver. La remarque, formulée sans détour et sans gêne apparente, aurait pu passer inaperçue. Elle ne l’a pas été.

Assis dans le hall de l’hôtel au même moment, Roni Artzi et Erik Zabodnik, un couple israélien voyageant autour du monde depuis plus de trois ans, ont entendu la scène par pur hasard. L’ironie tragique de la situation réside dans le fait que la cliente ne savait absolument pas qu’elle s’exprimait devant des Israéliens. Selon leurs témoignages, la demande a été formulée « avec un naturel total, comme s’il s’agissait d’une exigence légitime ».

La réceptionniste n’avait pas encore eu le temps de répondre que le couple a décidé d’intervenir. Non pas pour provoquer, mais pour poser une question simple : comment réagirait-elle si elle entendait une demande similaire visant une autre nationalité, une autre ethnie ou une autre religion ? Face à cette interpellation directe, l’atmosphère a immédiatement changé.

La cliente a répondu qu’elle-même subissait régulièrement du racisme lors de ses voyages. Une justification qui n’a fait qu’aggraver le malaise. « Alors vous savez exactement ce que cela fait, et pourtant vous choisissez d’agir de la même manière », lui a rétorqué le couple. La réponse finale de l’intéressée a été aussi brutale que révélatrice : elle a affirmé qu’« il y a toujours des problèmes avec les Israéliens » lorsqu’elle voyage, avant de mettre fin à la discussion par un méprisant : « Pleurez ».

Une partie de l’échange a été filmée. Les images, courtes mais explicites, montrent une hostilité assumée, décomplexée, et surtout totalement normalisée. C’est précisément cet aspect qui a le plus choqué Roni et Erik. Il ne s’agissait pas d’une agression verbale violente, mais d’un rejet froid, exprimé comme une préférence de consommation, presque administrative.

Depuis le début de la guerre, le couple a visité près de quarante pays. Ils disent avoir été confrontés à des tensions, à des regards lourds, à des conversations ambiguës. Mais jamais, selon eux, à une demande aussi directe, aussi explicitement discriminatoire. Il y a quelques semaines encore, à Shanghai, des étudiantes américaines en échange universitaire avaient refusé de participer à une sortie sociale en apprenant que des Israéliens seraient présents.

Pour eux, cet épisode au Vietnam agit comme un révélateur. « Le plus inquiétant, c’est que nous avons entendu cela par hasard. Cela signifie que ce type de discours se tient probablement bien plus souvent, simplement hors de notre portée », explique Erik. Le sentiment d’impunité avec lequel cette cliente s’est exprimée est, à leurs yeux, le signe d’un glissement dangereux : celui de la normalisation de l’exclusion des Israéliens dans des espaces publics, touristiques et professionnels.

Le couple insiste sur un point : ils ne souhaitent pas généraliser ni diaboliser les populations locales. Bien au contraire. Leur expérience de voyage reste largement positive, marquée par des rencontres chaleureuses et solidaires. Mais ils refusent que le racisme devienne invisible parce qu’il se présente sous une forme polie, calme et socialement tolérée.

Ils ont choisi de poursuivre leur voyage au Vietnam, sans se cacher ni renoncer à leur identité. « Il y aura toujours une minorité bruyante et haineuse », affirme Roni. « Mais la majorité des gens que nous rencontrons sont humains, curieux et bienveillants. C’est sur eux que nous choisissons de nous concentrer. »

Cet incident, en apparence anodin, illustre pourtant une réalité plus large : l’antisémitisme et l’anti-israélisme contemporains ne se manifestent plus seulement par la violence ou les slogans, mais aussi par des exclusions silencieuses, des préférences assumées et des phrases prononcées comme des évidences. Et c’est précisément là que réside le danger.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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