C’est ce cas particulier d’Israël qui se constitue en nation d’abord, à l’étranger. C’est du jamais vu dans l’histoire de l’humanité ! Nation au dedans d’une autre nation. Il faut donc retenir que l’Egypte a été la matrice d’engendrement de la nation hébraïque comme nation. De la même manière que je dirais en schématisant : l’Europe a été la matrice d’engendrement de la nation israélienne comme nation. Plus que cela la mère tout court. C’est devenu l’amertume par la suite, c’est devenu une marâtre. On le ressent : bien que tout les juifs du monde ont rejoint Israël, il y a toujours une marque de coquetterie européenne à l’anglo-saxone, économiquement américaine, mais en réalité britannique, qui grève encore le pays. C’est un autre thème mais il faut avoir à l’esprit que Israël c’est l’Israël de l’humanité, et l’humanité engendre Israël. Et les moments de fin d’exil sont des moments d’accouchement. Et c’est ainsi que le Midrash en parle.

 

L’accouchement de la sortie d’Egypte a été un accouchement au forceps. Pourquoi ? Parce que l’enfant le voulait pas naître et la mére ne voulait pas le laisser naître. Et ce’est ce qui est arrivé en Europe : ‘Hévlei Leidah.

 

Judah Halévi l’explique à sa manière : lorsque le temps de la délivrance survient, si l’enfant ne veut pas naître et la mère ne veut pas laisser naître l’enfant : l’un empoisonne l’autre et réciroquement : l’enfant empoisonne la mère qui empoisonne l’enfant… etc. Cela s’appelle l’antisémitisme.

 

Vous voyez pourquoi le Midrash choisit ces images-là qui sont beaucoup plus que des images. Un Midrash célèbre décrit la sortie d’Egypte exactement comme un accouchement avec le passage par les eaux…

 

Et il fallait qu’Israël ait la sagacité de décrocher lorsque les premiers signes arrivent, ie. lorsque la symbiose arrive, il faut décrocher. Malheureusement, chaque fois que la symbiose a réussi on s’est entêté à s’incruster. Il faudrait dire à s’inchrister. A s’enkister.

 

Ex. dans le temps contemporain : la symbiose judéo-espagnole a été une réussite absolue. Les séfarades espagnols peuvent en témoigner. Au point qu’il y a une fidélité au judéo-espagnol chez les juifs qui ont connu cette civilisation qui est extraordinaire. Cela a vraiment été une réussite comme symbiose. C’est le signe du décrochage nécessaire. Beaucoup de sources en particulier dans Torat Temimah. Au lieu de décrocher et de revenir être Israël pour l’humanité entière – et la messianité d’Israël aurait eu le visage culturel espagnol – on s’est entêté à être espagnol. D’où la réaction espagnole : l’inquisition. Les Juifs espagnols sont allés vitalisés Amsterdam, Salonique, Casablanca , Tunis…etc… délaissant Jérusalem pour la venue du Messie…

 

Et les grands rabbins d’Espagne comme Rambam, Judah Halévi, et beaucoup d’autres, et surtout Na’hmanide ont eu beau leur dire d’aller à Jérusalem, ils n’ont pas été suivi !

 

Le 2ème exemple de la symbiose réussie et de laquelle il aurait fallu décrocher c’est l’Allemagne : Au siècle dernier la symbiose judéo-allemande fut au siècle dernier une réussite culturelle fantastique. On fait semblant de ne pas s’en rendre compte mais c’est cette symbiose qui s’est entêtée à rester sur place qui a déclenché le nazisme. Les nazis ne se sont pas gênés pour le dire à leur manière.Il y a eu dans tous les domaines cette réussite. La philosophie, la littérature…etc. Des livres parlent de la pensée judéo-allemande de la fin du 19ème siècle… Comme Heine qui était très allemand….

 

Or, aujourd’hui la synthèse judéo-goy est en train de réussir en particulier en France. Il y a en France un phénomène de pensée judéo-française faramineux ! Les grands penseurs français sont Juifs et les Français le savent : toute cette bande des « nouveaux philosophes ». Et aux USA, il y a un phénomène en tout cas au niveau de la littérature. La symbiose judéo-américaine a pris de manière telle qu’énormément de mots juifs à travers le yiddish beaucoup plus que l’hébreu d’ailleurs sont passés dans l’américain…

 

A partir du moment où une symbiose de ce type est en train de prendre, il faut se méfier. Et chose paradoxale, ce sont les noirs d’Amérique qui ont tiré la sonnette d’alarme…

 

Rambam : pourquoi punir les Égyptiens si c’est un mécanisme « naturel » ? C’est parce qu’ils ont frappé trop fort. Ils ont exagérés ! La réaction de xénophobie est naturelle mais pas la méchanceté ! C’est pour cela qu’ils ont été punis. Rambam cite d’ailleurs un verset des prophètes à propos de Babel qui est comme une verge dans la main de Dieu pour frapper Israël, mais la verge sera brisée parce qu’elle a frappé trop fort… Je me suis posé une question sur ce Rambam qui est restée sans réponse :

 

Le raisonnement de Maïmonide est très beau mais cela concernerait des anges. Les Égyptiens ne sont que des Égyptiens. Quand une minorité étrangère étrange qui s’entête à rester égyptienne, ils réagissent comme des hommes et non comme des anges. Je me permets donc de dire que l’explication de Rambam est très forte mais insuffisante à régler le probléme parce qu’il reste que les Égyptiens ne sont que des Égyptiens.

 

Il y a eu différentes occasions où Israël aurait dû décrocher de l’Egypte mais s’est entêté à rester en Egypte à se prétendre égyptien. On a d’une certaine maniére râté le coche. Il est bien clair que ce shéma explique la situation en Europe antérieure à la Shoah. On s’est entêté à une symbiose caduque préhistorique qui avait déjà réussie à peu près au 11ème siècle.

 

Source : http://www.ronyakrich.com

 

 

 

 

 

 

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