Les médias ont pour malsaine habitude de nous fournir une actualité d’Israël au travers d’un lorgnon étroit et foncé.
Le texte Biblique, lui, offre la nette impression de nous les présenter de manière plus conforme à la réalité, car louant ce qui est louable et condamnant ce qui est condamnable. Quant à l’évènement de la Résurrection du Peuple Hébreu et de sa Terre, nul n’a son pareil dans l’Histoire humaine. Aussi, serait-il de bon aloi, aujourd’hui, de nous entretenir de nous-mêmes !
« Vous le verrez, et votre cœur sera joyeux, et vos membres, comme l’herbe nouvelle, en seront rajeunis; la main de D.ieu se signalera à Ses serviteurs, et Il fera peser Sa colère sur Ses ennemis » (Yécha’yahou 66,14).
Lors de nos promenades éducatives autour du Kotel à Jérusalem, le maître de céans nous raconta l’une des découvertes d’Édouard Robinson au beau milieu du 19ème siècle. On avait gravé sur l’une des pierres un verset du prophète Isaïe:
«Car voici ce que dit le Seigneur D.ieu : Je ferai affluer, dans ses murs, la paix comme un fleuve, et comme un torrent impétueux la richesse des nations, vous vous en nourrirez, portés dans leurs bras, bercés sur leurs genoux ». (Isaïe 66,12).
De retour au foyer ancestral, la voici, elle nous espérait, emplie de patience et de ‘pierre ferme’, nous réservant son lot de réconfort. L’Histoire nous faisait un clin d’œil au-delà du temps et de l’espace, Yeshayaou demeurait parmi nous et sans l’ombre d’un doute confirmait cette promesse si réconfortante.
Malgré les guerres, le terrorisme et la haine environnementale, notre pays et notre peuple sont sereins. Pas un visiteur n’arrive ici sans spontanément écarquiller les yeux, tendre l’oreille, vouloir toucher, goûter, sentir l’incroyable. Il existe une paix inconnue de tous, celle où l’âme exilée de son corps le retrouve enfin, une paix intérieure où la quiétude et le bien-être se ravivent à jamais.
En extérieur, nous vivons les évènements du quotidien comme tout un chacun sur Terre, en intérieur nous persistons à vouloir faire de la Terre le plus bel endroit du firmament. De mémoire Biblique, avons-nous jamais résidé sur notre terroir de cette façon, les Hébreux modernes réussissent socio-économiquement, militairement, dans la recherche, les sciences et bien sûr dans leur domaine de prédilection: l’étude et le vécu de la Torah.
Certes, «l’homme ne vivra pas que de pain» mais cette pitance est en soi essentielle.
« Comme un fils que sa mère console, vous consolerai-Je; et c’est dans Yérouchalayim que vous trouverez votre consolation. » (13).
Encourager le défaillant ne signifie pas seulement devoir l’abreuver de suaves propos de consolation, faut-il aussi lui permettre de découvrir sa propre trouée de lumière dans l’obscurité de son devenir. La participation Divine se rencontre là où l’engagement absolu, l’alliance établie avec les patriarches, se réalise. Nous reviendrons et nous réussirons à nous reconstruire pour mieux bâtir le Monde de demain. Nous rétablirons l’ordre moral à Jérusalem, capitale éternelle du peuple d’Israël, après en avoir repris les rênes, celles de la souveraineté la plus totale. Remercions l’Éternel D.ieu d’Israël et honorons le mérite qu’Il nous octroie, au creuset de Sa Terre et de Sa Cité. Comprenez-vous, vivez-vous pleinement la concrétisation de ce vœu pieux, vieux de deux mille ans, grâce à Lui comme à Son Armée, cela est devenu une pure et sainte réalité?
Aviez-vous imaginé pouvoir un jour vous y promener, faire vos courses, élever vos prières sans obstacles exiliques?
Pourriez-vous dans vos rêves les plus fous penser y habiter un jour et devoir choisir entre mille et un lieux de résidence, au milieu de milliers d’autres locataires?
Certains défaitistes annonçaient la mort de D.ieu ou bien Sa retraite, mais aussi au vu et su de notre conduite Il n’aurait plus eu d’autre choix que de nous abandonner.
Or, il s’avère que l’on ne renonce pas si facilement à ses enfants, nous sommes naturellement portés à défendre et soutenir nos garnements. Concernant D.ieu, Lui-même, nous n’avons plus de doutes quant à Ses différentes façons de, soi-disant, Se soustraire à l’Histoire de Ses créatures. Cela ne nous avance guère plus d’affirmer cela, puisque nous demeurons inexorablement dans l’opacité de l’Histoire mais malgré tout, toujours aussi confiants en notre devenir.
Simultanément, nous assistons à un véritable bouleversement de la géopolitique mondiale et plus particulièrement celle de notre région. Serions-nous les témoins d’un retour de manivelle, d’une Histoire qui, voici encore quelques années, menaçait Israël de plein fouet.
Les chemins de l’Éternel sont impénétrables, ils parviennent et frappent au plus profond et au plus intime de leurs antres, des ennemis jurés d’Israël.
Toutes les abominations commises à notre égard exposent leurs auteurs aux châtiments les plus instructifs.
Déclarons-le sans ambages, s’il existe bien des Justes parmi les nations, il n’existe aucune nation juste.
En conséquence, les peuples assassins, ceux ayant grassement profité du «Juif», sous toutes ses formes, ceux qui nous ont imposé d’insupportables sévices et, aujourd’hui encore, perpétuent la «chasse aux Juifs», ceux-là subiront la Vengeance Divine.
«Et Il fera peser sa colère sur Ses ennemis. Oui, voici que le Seigneur apparaît dans les flammes avec Ses chars, pareil à la tempête, pour exercer Sa colère par le feu et Son indignation par un vaste embrasement. Oui ! Le Seigneur, par le feu, par Son glaive, fera justice de toute chair et ils seront nombreux, ceux que frappera le Seigneur.» (14-16).
Finalement la justice triomphera, les barbares de l’Histoire ne seront jamais réhabilités et la mort, seulement la mort, leur fera expier leurs horreurs. Bien sûr, ces prophéties ne nous dégagent aucunement de nos responsabilités, ni de tous les tourments inévitables à une nouvelle «sortie d’Égypte». Les douleurs de l’enfantement anticipent nécessairement tout accouchement, sauf que le prophète nous assure ici, d’une délivrance sans trop de douleurs. Le rapport s’établit bien entendu avec les angoisses de l’époque exilique, le prophète Yéchayahou nous l’assure:
«Avant d’être en travail, elle a enfanté. Avant d’être assaillie par les douleurs, elle a donné le jour à des enfants mâles.» (7).
Tout se déroulera rapidement, la délivrance se fera sans souffrances et pourtant, nous nous souvenons de notre étude dans le traité «Brach’ot» du Talmud de Jérusalem. Selon l’enseignement de nos Sages dans ce texte, l’enfantement tant souhaité se produira pas à pas, progressivement, mais sans pour autant se prolonger indéfiniment.
Les étapes ne sont pas fatalement manifestement prodigieuses, elles peuvent tout aussi bien se dévoiler naturellement. La Providence Divine intervient dans Sa propre Création, dissimulée dans Son manteau de nature, cela n’est pas moins que l’extravagance du miracle.
Voilà donc un peu plus d’une centaine d’années, la Terre, après un dur labeur mené par ses enfants, commença à redonner signe de vie. Les Hébreux rentraient à la maison et parcouraient la Terre de long en large, sous les pas de leurs bottes, venues d’ailleurs, elle tremblait d’émotion. L’Etat fut fondé et naquit, les guerres furent gagnées, l’économie et le social s’installèrent et s’épanouirent, sans oublier bien évidemment l’unification de Jérusalem. Le retour à l’étude du Livre des Livres, le Tana’h (la Bible), accompagné d’un Talmud et d’une Loi sous les projecteurs du renouveau d’Israël, l’Etat-Nation. La Torah, à nouveau, rayonne et tout cela se forge avec une soudaine célérité et relève incontestablement du pur miracle.
Tout au long des rythmes oscillants mais irréversibles de la délivrance, l’ensemble des derniers chapitres de l’Histoire, que nous dûmes franchir durant ce siècle passé, est survenu avec une promptitude sans aucune équivalence. « Qui a ouï pareil fait ? Qui a vu pareil prodige ? Tout un Monde procréé en un jour! Tout un peuple enfanté à la fois! C’est ainsi que Tsion a été en travail, ainsi qu’elle a donné le jour à ses fils.« (8).
Le peuple Hébreu est de nouveau présent dans le concert des nations. Pendant près de deux mille ans, les Juifs s’abîmaient sur les récifs de terres étrangères pour y agoniser puis mourir sans nom. Ils se languissaient dans les ossuaires de l’exil, rongés par le néant, et soudain la résurrection promise par Ézéchiel devint la plus vivante des réalités. Nous sommes apparus comme un peuple au sein desséché de l’Égypte antique, notre libération forcée fut nationale car c’est bien ainsi que la Nation des Hébreux rencontra l’Histoire.
Tout cela nous enseigne ô combien le désenchantement, face à l’adversité, aux imprévus et autres détresses diverses, peut altérer et dissimuler le sens réel des événements. Les jérémiades ne peuvent trouver place au beau milieu d’une telle succession de miracles, de ce fait, il est absolument nécessaire d’entretenir notre mémoire aussi vive que possible. Nous sommes dans l’obligation d’être constamment conscients. Certes, les textes prophétiques promettaient un accouchement relativement sans douleurs, et pourtant nombres de complications très pénibles surviennent et maltraitent nos sentiments. Nous pensions être sauvés de toutes turbulences après notre indépendance retrouvée et notre souveraineté reconquise, mais la pensée et le chemin Divin suivent parfois d’autres chemins.
Les souffrances subies tout du long de notre exil furent infiniment plus cruelles, dramatiquement plus meurtrières que l’ensemble des évènements vécus depuis la renaissance nationale d’Israël.
« Quoi! J’amènerais la crise de l’enfantement et Je ne ferais pas la délivrance, dit le Seigneur. Quoi! Moi qui donne la vie, a dit ton D.ieu, Je l’empêcherais d’éclore ? » (Isaie 66,9).
Le retour est maintenant bien entamé, rien ni personne ne pourra retenir la révélation en marche. Pourrions-nous seulement rappeler à notre bon souvenir, les jours obscurs d’un autre temps, face aux lumières des jours présents. N’ayons de cesse de louer et de remercier Le Tout-Puissant pour toute Sa bienveillance.
« Réjouissez-vous avec Yérouchalayim et soyez dans l’allégresse à cause d’elle, vous tous qui l’aimez. Prenez part à sa joie, vous tous qui êtes en deuil à son sujet. » (Isaïe 66,10)
L’attachement incommensurable des Juifs à la mémoire d’Israël, mais surtout à celle de Jérusalem comme capitale et cœur du ‘sacré’, signifiait clairement le sens qu’ils donnaient aux termes de confiance, de vérité et de fidélité.
« Ainsi vous boirez à satiété le lait consolant de ses mamelles, et vos lèvres aspireront avec délice l’abondance de sa gloire. » (Isaïe 66,11).
Cessons notre obsession de vouloir toujours être au courant de toutes les actualités alors que nous sommes si déconnectés de l’essentiel.
N’est-il pas évident, où se trouve le primordial et qu’est-ce que le succédané?
Je le dis et le répète sans arrêt, la quantité d’informations déversées, au quotidien, abrutit les masses laborieuses. Préférons en lieu et place des débits de paroles, insidieuses, insipides et souvent fallacieuses, les prophéties bibliques. L’ensemble de notre propos, en référence à Isaïe, démontre une actualité prophétique toujours aussi contemporaine, une description des événements d’antan toujours aussi vrais aujourd’hui. L’information offerte par le texte biblique n’hésite pas à se mesurer aux difficultés de l’Histoire humaine, mais propose aussi et surtout un regard optimiste sur le devenir de l’homme. Un verbe qui nous réjouit et nous octroie les forces et les ressources nécessaires, pour faire face aux adversités d’une existence encore pleine de surprises.
[…] Lire la suite : LE PROPHÈTE A TOUJOURS RAISON – Par RONY AKRICH […]