Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas se rendra à Téhéran dans les prochains mois pour renforcer les liens avec la République islamique, a déclaré un responsable palestinien.

Ahmad Majdalani, membre du Comité exécutif de l’OLP, qui a effectué une visite en Iran a révélé avoir discuté des modalités de la visite du leader palestinien avec les hauts responsables iraniens.

Majadalani a dit que le voyage aura probablement lieu dans les deux prochains mois.

L’Autorité palestinienne tente de renforcer ses relations diplomatiques avec l’Iran, alors que les relations entre la République islamique et le Hamas, le principal adversaire palestinien de l’Autorité palestinienne, se renforcent.

Abbas rencontrera à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Majdalani a signé un accord de coopération entre l’Iran et la « Palestine », dans lequel les deux parties formeront un «comité supérieur » pour discuter des échanges politique, économique et social.

« Nous avons parlé avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, de la situation palestinienne. Il a souligné le soutien de l’Iran aux efforts palestiniens pour mettre fin à la division palestinienne et former un des chefs de gouvernement de l’unité », a déclaré Majdalani, précisant qu’il a remis une lettre du président iranien Hassan Rohani à Abbas.

Les relations entre l’Iran, l’Autorité palestinienne et le mouvement Fatah dirigé par Mahmoud Abbas, ont traditionnellement été froides, car le dirigeant palestinien a renoncé au niveau public « pour la poudre aux yeux » (mais pas sur le terrain) à la lutte armée et au terrorisme que l’Iran soutient à la fois financièrement et idéologiquement contre Israël.

En 2012, M. Abbas a rejeté une invitation de Téhéran au temps du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Plus tard, il a rencontré Ahmadinejad au Caire en Février 2013, et a remercié le président de l’Iran en Novembre 2012 pour son soutien à l’initiative palestinienne à l’ONU et à sa reconnaissance de l’AP comme un état.

En Janvier 2014, le responsable du Fatah, Jibril Rajoub a visité Téhéran et rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Zarif, car son mouvement souhaitait faire progresser les relations avec l’Iran.

Selon Majdalani (né en Syrie), Mahmoud Abbas coïncide avec l’Iran sur la résolution de la guerre civile syrienne. L’Iran a récemment proposé un processus en quatre étapes en Syrie : par un cessez-le-feu immédiat; par la formation d’un gouvernement d’unité; par l’amendement de la Constitution de la Syrie; et enfin par des élections nationales.

En Septembre 2013, Abbas a rompu les ponts avec la Ligue arabe, en opposition aux frappes militaires occidentales contre le régime d’Assad. Plus tôt cette année, Abbas a conçu une solution diplomatique à la crise syrienne, dont les détails n’ont jamais été divulgués.

« Les quatre éléments de l’initiative iranienne coïncident avec l’initiative palestinienne », a déclaré Majdalani.

Majdalani a également salué l’accord nucléaire signé entre l’Iran et le groupe 5 + 1, en disant qu’il contribuera à « la paix et la sécurité dans la région ».

« [L’accord] va ouvrir la voie à une conférence internationale pour éliminer les armes nucléaires de la région, privant ainsi Israël de l’excuse qu’un Iran nucléaire menacerait son existence », a déclaré Majdalani.

Depuis la prise de contrôle violente de la bande de Gaza par le Hamas, à l’été 2007, l’Iran a clairement favorisé le Hamas au détriment du Fatah.

Mais dernièrement, il a progressivement réduit son soutien financier et militaire au Hamas après que le mouvement terroriste islamique palestinien a quitté son siège à Damas au début de 2012, et soutenu l’opération militaire de l’Arabie saoudite dirigée contre le mouvement rebelle des chiites et des hutíes au Yémen.

Selon les rapports, une visite au chef politique du Hamas, Khaled Mashaal, prévue pour Téhéran a récemment été annulée par le gouvernement iranien pour protester contre l’approche du Hamas en Arabie saoudite. Le Hamas, pour sa part, nie qu’il y ait une crise entre les deux parties, disant que les liens avec l’Iran persistent, en dépit de la réduction du financement.