Dès l’entrée du village, on aperçoit une pancarte annonçant, en lettres hébraïques, la synagogue Igbo Bnei-Israel Ogidi. Les fidèles portent une kipa sur la tête et sont enveloppés du Talith traditionnel. C’est la synagogue principale de Guershon Nduwa.

Les membres de cette communauté vivent pleinement leur Judaïsme en respectant les règles de la Brit Mila, de la Cachrouth, ainsi que le Shabbat, les prières, et même l’immersion rituelle qu’ils pratiquent dans le fleuve attenant. Et cela n’est pas simple.
Malgré toutes les vicissitudes qu’ils ont traversées, ils ont tous une histoire commune, transmise de père en fils, disant qu’ils sont venus d’Israël et qu’ils font partie des anciens Hébreux.

Ce n’est qu’avec les visites de Guershon Nduwa et de Daniel Limor qu’ils se sont réellement rattachés au Judaïsme mondial, grâce aux moyens de communication modernes. Par le passé, ils pratiquaient et respectaient leurs traditions sans savoir qu’ils étaient Juifs. 

Cette communauté a survécu, par miracle, aux massacres entre Musulmans et Chrétiens de la région, continuant à célébrer les fêtes dans la joie et la sérénité. Un soutien important est arrivé avec la visite de Shavei-Israel au Nigeria.

L’histoire a des commencements, des silences, des rebondissements, mais n’a jamais de fin, car elle est en mouvement perpétuel. Celle des Juifs d’Afrique sort du silence de par ses nombreuses traditions orales antiques. Elle n’avait pas encore été codifiée, justifiée ou a été à peine réunie.
Les miroirs de l’Histoire sont cruels quand ils nous reconstituent les conséquences de nos paroles, de nos comportements, mais surtout celles de l’intolérance et de la violence des convictions des conquérants qui, par la seule supériorité des armes, se sont attribués la mission et le titre de mission civilisatrice.
Aujourd’hui, à travers de la parole vive de mémoire transmise par les parents, resurgissent et émergent les héritages des ancêtres nous permettant de faire reculer nos ignorances.

Par Guershon Nduwa pour Alyaexpress-News