Lors d’une décision exceptionnelle, la Cour suprême a statué sur l’adoption de jumelles de père musulman au sein d’une famille juive religieuse.

Deux fillettes jumelles de 5 ans dont leur père biologique est musulman et originaire de Shehem (Naplouse), qui sera en mesure de les voir une fois toutes les deux semaines. C’est la réalité complexe de l’adoption en Israël : La Cour suprême a décidé hier (mardi) une résolution extraordinaire pour cet arabe musulman qui est né à Shehem et va continuer à être considéré comme père biologique des deux filles jumelles âgées de 5 ans, et restera tuteur, au même titre que la famille d’accueil.

Les jumelles sont nées en 2010, la mère juive était dérangée et elle s’est suicidée. Quelques jours après la naissance des jumelles, elles ont été transférées vers une famille d’accueil juive pratiquante. Les parents d’accueil voulaient adopter les enfants, mais le père a refusé et a demandé qu’ils ne soient pas leur tuteur.

Après des années d’un long différend juridique, la Cour suprême a statué que le père va continuer à être le père biologique, mais la famille d’accueil actuelle recevra également le statut de tuteurs, dotée de larges pouvoirs. Dans sa décision, la Cour suprême a défini un nouveau concept d’accueil permettant à un enfant de recevoir un arrangement temporaire pendant une certaine période.

La famille juive pourra décider de leur l’éducation, de la nourriture, de la santé et d’autres questions liées à la vie des enfants, mais ils devront consulter le parent biologique pour des sujets graves, comme une chirurgie. En d’autres termes, le père biologique restera le tuteur « d’honneur », mais la famille d’accueil aura plus de droits.

La lutte a commencé en 2013. Un expert de la Cour a jugé que le père biologique a en effet une capacité parentale, mais a constaté qu’il ne pouvait pas répondre à tous les besoins des filles. En outre, l’expert a recommandé de changer le nom des enfants en lui donnant celui de la famille d’accueil.

« Nous avons souvent eu l’occasion de dire que les dossiers d’adoption sont peut-être le plus difficile dans lesquels une décision doit être prise avec parfois des situations déchirantes, mais il semble que ce dossier se termine bien », a écrit le juge Elyakim Rubinstein.

Rubinstein a statué que, bien qu’il n’y ait pas de place pour l’adoption, il a trouvé une voie médiane entre l’adoption et le placement familial. La Cour suprême a également décidé de réduire les rencontres des filles avec le père à une fois toutes les deux semaines.

Les avocats représentant le père biologique ont déclaré: «Nous sommes heureux de la décision qui est un équilibre pour toutes les parties, le tribunal a trouvé une voie médiane. Nous espérons que les services sociaux sauront profiter de ces solutions ».

M. Ronen Daliyahu, représentant des parents, a déclaré en réponse: «Nous sommes très heureux d’avoir réussi à convaincre la Cour suprême et permettre aux filles de grandir dans la paix, elle est la seule responsable des décisions à leur sujet ».