La marche républicaine du 11 Janvier 2015 était « historique », selon les médias et le public.
Organisée dans la foulée des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher, elle symbolisait la République Française qui reste debout face à la barbarie et leurs auteurs, dont l’objectif était de mettre la France à genoux.
Aujourd’hui, après les nouveaux attentats du 13 Novembre 2015 essentiellement au cœur de Paris, on peut constater que la France ne s’est toujours pas agenouillée.
Non.
Mais elle a trébuché.
Emportée dans son élan de marche, elle n’a pas su regarder devant elle, et elle est tombée.
La faute à une visibilité réduite.
En effet, devant elle, il y avait un crayon, celui qui symbolise Charlie Hebdo, une étoile de David, pour représenter les Juifs, et éventuellement des insignes militaires pour représenter les premières victimes de Mohamed Merah.
Il suffisait pourtant de les prendre dans ses bras, d’en faire ses armes, et ainsi la France aurait pu être vigilante, regardant partout autour d’elle, pour se protéger.
Elle aurait ainsi regardé la réalité en face.
Au lieu de ça, elle a été solidaire des symboles touchés par le terrorisme.
Mais on est solidaire de quelque chose qui ne nous appartient pas.
Elle aurait dû se sentir davantage victime de ces symboles qui lui appartiennent aussi.
Elle aurait dû se sentir blessée, touchée.
Les Français se sont rassurés après chaque attentat qu’ils nommaient « tuerie ».
Après tout, les terroristes ne visaient pas la France.
Ils visaient des militaires, des juifs, et un journal.
Mais pas la France.
Il n’y avait donc aucune raison que cela change.
Ce qui s’était passé l’était pour une raison précise.
C’était fort, trop fort, et cet usage disproportionné de la force les a rassemblés le temps d’une marche qu’on voulait éternelle.
Symboliquement seulement.
Personne ne s’est dit qu’en se rendant dans un stade de foot, on pouvait mourir autrement que d’une chute d’un morceau d’une quelconque structure.
Par exemple.
On ne s’est pas imaginé qu’en buvant une bière sur une terrasse d’une brasserie, on pouvait physiquement être atteint autrement que par un véhicule dont le conducteur a perdu le contrôle. Par exemple.
Et on ne s’est pas dit que dans un concert de rock, la mort pouvait nous toucher autrement qu’un incendie qui nous aurait pris en otage des flammes.
Par exemple.
Les symboles se sont brisés dans la chute de la France qui marchait si fièrement pour tenir tête à l’horreur.
Désormais libérée, même si elle est dans un sale état, il ne lui reste qu’à se relever.
Et à marcher de nouveau.
Mais avant de marcher aveuglement, elle doit regarder partout autour d’elle.
Surveiller le danger autour d’elle.
Les français, hagards mais si forts à la fois, doivent désormais accepter et vivre avec.
Ils ont démontré une force et une solidarité qu’on ne leur connaissait pas.
Enfin, la France a revêtu ses plus belles couleurs. Celles qu’on ne voyait plus dans le paysage de son territoire.
Bleu blanc rouge.
C’est ainsi que les Français, surpris et atteints, vont vivre avec l’idée que le danger du terrorisme et de la tuerie aveugle peut se concrétiser en acte à tout moment.
C’est un danger de plus.
D’autres pays dans le monde vivent avec.
En fait, le Monde entier désormais.
Laissons les familles des victimes faire leur deuil.
Tous les autres français, nous ne devons pas réagir à ce nouveau danger par de la peur.
Sinon, les terroristes auront gagné et la France ne se relèvera pas.
Le français vont réagir par de la vigilance à chaque instant.
Rien ne doit leur échapper.
Les dirigeants du pays ont affirmé que le pays est en guerre.
On ne sait jamais combien de temps dure une guerre.
Peut-être assez longtemps pour que les français apprennent à intégrer la vigilance du danger du terrorisme dans leur quotidien.
Ainsi, on dira de la France, comme on dit aujourd’hui d’Israël, que « la guerre ne se ressent pas dans le pays ».
Mais cette fois-ci avec une France debout, qui marche, sûre d’elle.
Qu’Hachem amène la Paix partout dans le monde.
Par Rudy Abecassis pour Alyaexpress-News