Mr Meyer Habib, représentant des français à l’étranger, mais aussi des juifs de France en Israël, a rencontré le Premier Ministre israélien lors de sa venue à la Conférence internationale pour la planète, et il en a profiter pour lui rappeler combien il est important pour les Français, d’avoir une équivalence de leur diplôme afin d’envisager un Alya, tout en profitant de leurs diplômes universitaires français :

 » J’ai profité hier du déplacement à Paris du Premier Ministre israélien à l’occasion de la COP21 pour l’entretenir à la fois de sujets internationaux, sur lesquels je reviendrai plus tard, et ceux spécifiques aux Français d’Israël, en particulier le blocage, malgré les engagements, de la mise en place effective des équivalences de diplômes.

Je lui ai notamment transmis en mains propres la lettre, qui est un cri de désespoir, de mon ami le Dr David Tibi, qui l’a fortement interpellé. Ce courrier, qui a été lu par près de 80 000 personnes, est emblématique des difficultés invraisemblables dont sont victimes les Olim de France pour faire reconnaître leurs diplômes de chirurgie dentaire.

Il est absolument inadmissible que les dentistes français aient le droit de soigner à titre bénévole des enfants défavorisés ou des soldats, mais soient empêchés de pratiquer à titre professionnel lorsqu’ils décident de faire leur alyah !!

Je rappelle pourtant, le 23 novembre 2014, qu’à ma demande et sous l’impulsion de Benyamin Netanyahu, le gouvernement israélien a adopté une décision garantissant la facilité de la reconnaissance des diplômes annoncée, dans une conférence de presse par le Premier Ministre, en personne en présence des représentants d’une cinquantaine d’associations francophone. Même si des avancées ont été accomplies pour certaines professions, notamment en ce qui concerne les chirurgiens-dentistes, la situation n’a pas évolué.

Les blocages tiennent en particulier à l’hostilité des corporations médicales (guildot). On parle beaucoup notamment d’un certain Dr Amir Shanon, qui bloque les candidats français par la difficulté des examens d’équivalence. Leur objectif : se protéger de la concurrence des chirurgiens-dentistes français, mondialement reconnus pour la qualité de leurs compétences. J’ai interpellé directement, lors de ma dernière visite à la Knesset, le Ministre de la Santé Yaakov Litzman, sans résultat à ce jour.

Etant député français, je ne peux qu’alerter et plaider la cause des Français d’Israël auprès des autorités du pays, avec qui j’entretiens des relations proches. C’est ainsi que, dès la semaine dernière, j’ai eu des échanges téléphoniques avec Zeev Elkin, Ministre de l’Intégration.

J’ai donc évoqué ce problème, à deux reprises à Paris, avec le Premier Ministre, une première fois en présence de l’Ambassadeur d’Israël, Aliza Bin-Noun, et une deuxième fois longuement, en tête à tête. Il m’a écouté, il était très sensibilisé. J’ai ressenti en lui une colère froide à ce sujet…

J’ai la conviction que, sans une réelle impulsion politique au plus haut niveau, nous n’y arriverons pas. Seul le Premier Ministre pourra débloquer une situation inacceptable qui n’a que trop duré. On ne peut donner indéfiniment de faux espoirs à ces centaines de praticiens et d’étudiants, qui veulent demander simplement le droit d’exercer leur métier dignement en Israël !

Je vous tiendrai au courant. Seuls les résultats compteront. Nous allons y arriver, ensemble, envers et contre tout ! »

Suite au communiqué de Mr Habib, les réactions sur sa page Facebook ont été diverses entre colère et tristesse  : 

Pour cette psychologue francaise : « Il n’y a pas que les dentistes qui galèrent. Je suis psychologue et moi aussi, je ne peux pas exercer mon métier. Certains de mes amis sont d’ailleurs repartis en France parce que les critères de l’internat obligatoire pour les psys ne sont pas adaptés aux Olim ! On nous demande d’écrire l’hébreu comme les Israéliens de naissance SANS AUCUNE DISTINCTION !! Bref il y a du boulot dans le domaine, je vous souhaite bonne chance. Sincèrement je n’ai pas beaucoup d’espoir sur ce sujet! »

Une francaise qui a fait son alya en 2000 : « Je n’ai pas eu cette chance en 2000 quand j’ai fait mon Alya, il a bien fallu que je trouve un job, m’occuper des petits enfants, parfois des personnes âgées ou nettoyer des appartements [… ] Je n’ai pas compris pourquoi ça s’est passé ainsi ; du coup, je suis rentré à Paris. J’étais trop déçue d’avoir été traitée méchamment .. L’agence juive aurait dû être au courant et me placer ailleurs, je voulais de tout mon cœur rester et faire ma vie en Israël.. Je n’ai pas eu de chance.. C’est mon grand regret de ne pas avoir pu rester. »