Impossible de ne pas entendre ou avoir entendu parler de la campagne internationale BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) à l’encontre de l’Etat d’Israël.

Pour nous notamment, Français et francophones amoureux d’Israël, nous n’ignorons plus l’existence de ce mouvement, et de son impact grandissant.

Il nous agace, il nous énerve, il nous choque, il nous révulse, il nous dégoûte, il nous amuse, il nous fait rire…parfois tout ça à la fois, mais il ne suscite pas vraiment d’indifférence.

Dans sa présentation officielle sur le site, le mouvement se présente pour « la lutte contre Israël et sa politique d’apartheid », de « boycotter les produits israéliens », « afin que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente ».

Israël est décrit comme un « État criminel », et que des sanctions doivent être appliqués en son encontre.

Le mouvement se veut efficace, et a comme objectif de « faire plier Israël ».

Et puis dans sa charte, les termes prennent une autre tournure, puisqu’il est question de « prise de position », et d’ « acte de dénonciation politique ».

En tant que défenseur d’Israël, BDS devrait m’agacer.

D’abord car même si je donnais un soupçon de légitimité à une quelconque action pouvant aider les Palestiniens, je me demande en quoi cette campagne pourrait les aider. Il y a une méconnaissance quasi-totale de la réalité pour penser que s’attaquer aux produits exportés, donc à une partie de l’économie, donc au travail, donc aux employés (y compris les nombreux palestiniens qui travaillent en Israël), cela allait aider les Palestiniens.

Je pense qu’entre le Fatah et le Hamas, ils ont assez de problèmes comme ça pour que des membres d’une association qui se veut dans l’action (et non dans le dialogue) agisse tête baissée selon des convictions propres à eux.

C’est tout à fait louable de vouloir aider cette population qui, il est vrai, souffre. Mais vouloir détruire l’économie de son soi-disant ennemi, ce n’est certainement pas vouloir abréger une quelconque souffrance.

D’autant que sans s’en rendre compte, ils légitiment une entière responsabilité d’Israël envers les palestiniens.
Comme des parents envers leurs enfants finalement.
Et nous sommes d’accords pour affirmer qu’ils sont loin d’une quelconque émancipation, quand on voit comment l’économie (réelle) des palestiniens est utilisée.
A l’inverse, les Israéliens, qui avaient beaucoup moins de moyens que toutes les présences arabes réunies en ces lieux, comme en témoignent par exemple les ventes de terres aux premiers immigrants juifs dans les années 20 et 30 du siècle dernier, ont réussi à faire un pays viable, moderne, démocratique, et ayant une économie qui fonctionne très bien.

 

En vérité, la souffrance, les droits de l’homme, et toutes ces belles paroles, BDS s’en moque.

Des véritables actions d’aide aux Palestiniens, il n’y en a pas !

La preuve en est avec, par exemple, l’ignorance totale des camps de réfugiés de palestiniens en dehors de Jérusalem-Est, de la Judée-Samarie (et non la Cisjordanie), et de la Bande de Gaza (tous ces lieux sont cités par BDS).

Comment affirmer vouloir défendre les droits de cette population en omettant que la Jordanie, le Liban, et la Syrie, ont toujours des palestiniens ancrés dans des camps depuis presque 70 ans ?

Là où les « réfugiés » arrivant en Europe (pour ne citer qu’eux) sont assimilés le plus rapidement et le plus aisément possible, des palestiniens sont toujours dans des camps de réfugiés. Dans des pays arabes.

Il y a tout un sujet à développer sur la légitimité de BDS (je ne parle pas d’une quelconque légalité).
Et il me paraît clair qu’aujourd’hui, ce mouvement sert uniquement de tribune à une haine anti-israélienne.

Quant à le lier à des convictions antisémites, il n’y a qu’un pas que je franchis sans le moindre doute.

BDS, comme d’autres mouvements, est un porte-voix de plus contre l’État Juif.
Comme s’il en manquait.
Comme si c’était le seul.
Comme si c’était le premier.
Comme si c’était le dernier.

BDS n’est qu’un maillon d’une chaîne qui existe depuis l’Antiquité, et qui traverse les époques et les continents,  avec du sang juif sur ce métal si solide.

Alors aujourd’hui, alors que malgré les apparences, nous sommes, nous les Juifs, dans la position la plus confortable grâce à l’existence justement de l’État d’Israël, nous n’avons que faire de BDS et consorts.

En fait, si.

A force de m’y intéresser, j’y ai trouvé un réel intérêt. Et plutôt positif.

A tel point que j’apprécie de plus en plus ce mouvement.

Et ce, pour une bonne raison : l’information !

En consultant sa page Facebook notamment, nous y apprenons une multitude d’informations sur l’actualité d’Israël :

  • Les entreprises étrangères ayant une filiale en Israël, de quelque nature qu’elle soit
  • Les entreprises israéliennes ayant des filiales en dehors du pays
  • Les marques collaborant avec Israël
  • Les marques ayant investi en Israël
  • Les marques qui soutiennent Israël

Et aussi :

  • Les artistes étrangers qui se produisent en Israël
  • Les artistes israéliens qui se produisent en dehors du pays
  • Les compétitions sportives dans lesquelles Israël participe (bon, il manque les résultats à chaque fois, mais ça viendra sûrement)
  • Les compétitions internationales qui se déroulent en Israël

Et enfin, très important pour savoir où acheter :

  • Les enseignes qui vendent des produits israéliens

BDS devient ainsi le premier magazine d’information sur les actualités culturelles et sportives d’Israël.

Pour toutes les autres nouvelles et actualités, il y a bien d’autres médias français et israéliens.

Ainsi, j’en arrive quasiment à remercier BDS pour ce condensé d’informations en temps (presque) réel.
Pour peu, j’irais même « Aimer » leur page sur Facebook, pour ne rien rater de l’actualité d’Israël.
Pour observer aussi la population grandissante de nos ennemis, et les lieux qu’ils fréquentent et qui les accueillent.

C’est ainsi qu’on doit agir face à ceux qui veulent nous détruire.

On ne combat pas l’antisémitisme.
On ne combat pas des convictions, des idéologies.
On ne combat pas la haine.

On s’en défend, on s’en protège, et on s’en sert ensuite comme une force.

C’est ce que fait Israël depuis sa création.
C’est ce que font les Juifs depuis qu’ils le sont.

C’est ce que notre religion et notre histoire nous enseignent.
Am Israël Haï.