Israël va dépenser 8,1 millions de shekels, soit environ 2 millions de dollars, pour amener plus de 712 membres de la communauté Bnei Menashe de l’Inde à Israël cette année, selon le site d’actualités israélien Walla.

Par le passé, le Ministère de l’Intégration et l’Agence juive ont géré l’immigration de groupes en Israël. Mais dans le cas des Bnei Menashe, un groupe qui revendique des liens lointains avec les Israélites bibliques, leur immigration a été menée par Shavei Israël, une organisation israélienne qui cherche les tribus Juives ‘perdues’ et ‘cachées’ dans le monde entier.

L’Agence Juive a collaboré avec Shavei Israël, aux efforts pour faire venir ce groupe en Israël. Ces nouvelles arrivent au milieu d’un regain massif de groupes judaïsants qui revendiquent leur droit à venir en Israël. Il y a peut-être des millions de personnes en Afrique, en Asie et dans les Amériques qui proclament leurs connexions ancestrales ou spirituelles avec les Juifs ou Israël, bien que quelques-uns soient convertis et ne seront pas admissibles à l’immigration en vertu du droit de retour en Israël.

Le gouvernement israélien a récemment formé un comité spécial pour cartographier ces multiples groupes et repenser sa politique à leur égard.

Shavei Israël, qui a été fondé en 2002, est actif en Afrique, en Asie et dans les Amériques, et a affirmé qu’elle était  l’organisation la plus importante à travailler avec des groupes judaïsants et qu’elle avait déjà aidé des milliers de personnes prétendant avoir des racines juives ou Israélites lointaines en Israël.

«Nous avons amené plus de 1000 Bnei Menashe ces deux dernières années et demie», a dit Michael Freund, fondateur de Shavei Israël, lors d’une entrevue précédente. «Ça a été un grand succès. »

Au total, Shavei Israël a déjà installé environ 3000 membres de la communauté et «il y a encore 7000 personnes qui attendent toujours de pouvoir venir», a déclaré Freund. «Leur conception de retour est à la fois géographique et spirituel.»

Selon Walla, le Ministère de l’Intégration a renoncé à la procédure typique en raison de la connaissance de Shavei Israël sur les Bnei Menashe.

Le parcours du Bnei Menashe à l’immigration, n’a cependant pas toujours été sans heurts. En Novembre, le quotidien Haaretz a rapporté que Shavei «a mené une campagne pour amener ce groupe en Israël et elle a été lourde de décisions gouvernementales douteuses, un mouvement rabbinique ambigu et de conflit d’intérêts potentiels.»

Les Bnei Menashe ont été ‘découverts’ par le mentor de Michael Freund, un ‘Lost Tribe seeker’ influent, qui se nomme rav Eliyahu Avichail, dans les années 1980. Avichail était convaincu que le groupe, qui vit dans les régions frontalières indiennes, étaient les descendants de la tribu biblique de Menashe, et d’autres Juifs ou traditions rabbiniques. Il a aidé la première vague d’immigrants des Bnei Menashe en Israël qui ont bénéficié de conversions religieuses orthodoxes.

Controversé, beaucoup de la première alya des Bnei Menashe a d’abord été installée dans les implantations israéliennes à Gaza et en Judée Samarie, car les logements étaient abordable dans ces régions.

Beaucoup de Bnei Menashe vivent encore à Kiryat Arba, près de la ville d’Hébron, mais les nouveaux immigrants se dirigent aujourd’hui vers les villes du nord d’Israël.

Freund a aussi navigué en eaux troubles entre le rabbinat d’Israël et le Ministère de l’Intégration, certains des principaux organes impliqués ont refusé la citoyenneté israélienne. Shavei est également financé par certains groupes évangéliques chrétiens, y compris Ponts pour la paix et l’Ambassade Chrétienne Internationale de Jérusalem.

Esther Colney, l’un des premiers Bnei Menashe à avoir immigré dans les années 1990, a décrit ses premières années en Israël comme chaotiques. Dans une réponse à une requête, elle écrit par courriel qu’il était difficile de naviguer dans la bureaucratie israélienne et de trouver un emploi convenable. Peu arrivent à parler l’hébreu couramment, a dit Colney et peu croyaient que j’étais juive.

Pourtant, Colney a dit: «Je pense qu’Israël a besoin de plus de gens comme nous, des gens avec des cœurs sionistes ».